Les évènements de Khaldé font couler beaucoup d'encre. Au lendemain de l'embuscade meurtrière contre le cortège funèbre d'Ali Chebli, de nombreux analystes estiment que ce qui s'est passé n'a rien d'un évènement fortuit mais fait partie d'un plan ourdi par des acteurs régionaux et internationaux pour compromettre le Hezbollah. Ce qui s'est passé à Khaldé est un crime planifié d'avance et commandité par l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, a accusé le journaliste libanais du quotidien al-Akhbar Hassan Olleik pour qui ce qui s'est passé est une décision saoudienne. « Le fait de vouloir susciter des remous sécuritaires sur l'autoroute du littoral est une décision saoudienne qui jouit d'une couverture américaine », a-t-il ajouté, lors d'une interview avec la chaine de télévision libanaise d'information al-Mayadeen. Dans la soirée du samedi 31 juillet, un membre d'une tribu arabe au Liban a assassiné Ali Chebli, le frère de la mariée, au motif de venger la mort de son frère, Hassan Ghosn, décédé un an plus tôt dans des échanges de tirs pour des raisons sectaires. Le lendemain, alors que le cortège funèbre de Chebli devait passer par sa villa à Khaldé avant de se diriger au sud Liban où il devait être enterré dans son village natal, Kounine, des tirs de feu se sont abattus sur lui, depuis des balcons proches, et par des hommes de tribus armés, tuant trois jeunes hommes et en blessant d'autres dont des femmes. Selon Olleik, « les saoudiens ont décidé de passer de la politique de sabordage politique et de siège économique à celle des tensions sécuritaires, alors que les Américains voudraient l'effondrement du Liban pour faire pression sur le Hezbollah et ses alliés ». Il estime que le courant du futur ne veut pas s'impliquer dans des actes de zizanies et le Hezbollah ne peut pas laisser faire ceux qui veulent fermer la route menant au sud du Liban. Un autre journaliste du journal al-Akhbar Redwan Mortada a écrit quant à lui que les évènements noirs de ce week-end lui ont rappelé les visites de l'ambassadeur saoudien au Liban Walid al-Boukhari aux tribus arabes dans le nord, dans la Békaa et à Khaldé. Ainsi que les visites que les chefs de ces tribus ont faites à l'enceinte de l'ambassade lorsque le prince héritier Mohamad ben Salman a séquestré le chef du courant du futur Saad Hariri. « Ces tribus ont voué obéissance à Riyad, qui les a vues comme une alternative pour la confrontation avec le Hezbollah. Leur fanatisme religieux et tribal et leur capacité à se battre et à porter des armes ont fait pencher la balance en leur faveur contre le Mouvement du futur, qui n'a pas réussi dans la tâche qui lui avait été assignée par les dirigeants saoudiens », a écrit pour al-Akhbar Mortada, selon lequel les planificateurs de cette embuscade ont échoué à entrainer le Hezbollah dans une bataille. Il y a des informations sur des implications américano-saoudiennes derrière cette embuscade pour entrainer le Hezbollah vers une guerre », a-t-il assuré. Il a rapporté que le Hezbollah a livré aux forces de sécurité la liste des noms des assassins et leur a donné un délai pour les livrer. Le lundi, l'armée libanaise qui s'est déployée dans la région de Khaldé depuis le dimanche a arrêté l'un des chefs de ces tribus, le père de l'assassin d'Ali Chebli, Omar Ghosn ainsi que son fils. Ils s'étaient retranchés dans la mosquée lorsque l'armée les a assiégés menaçant de la prendre d'assaut. Ils ont fini par se rendre.