Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droits, Laïd Lebigua a lancé, avant-hier jeudi à Alger, un appel à tous les acteurs concernés par la mémoire nationale à la conjugaison des efforts pour, a-t-il dit, préserver le patrimoine historique et culturel. Rappelant, à l'occasion, les sacrifices consentis par le peuple algérien pour arracher sa liberté et défendre sa dignité contre un occupant usurpateur et contre les tentatives d'aliéner les fondements de son identité. Dans une allocution lue en son nom par le directeur du Centre national des études et recherches sur le mouvement national et la révolution du 1er Novembre 1954 (Cnermn 54), Miadi Djamel Eddine, lors d'une conférence de presse sur le canon Baba Merzoug, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droits, a réaffirmé la détermination de l'Algérie à récupérer tout son patrimoine, historique et culturel, de l'étranger. En application, a fait savoir Laid Lebigua, des engagements du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. L'Algérie, a-t-il poursuivi, est déterminée, aujourd'hui, à récupérer tout son patrimoine historique et culturel de l'étranger. «Le président de la République avait affirmé dans tous ses messages et rencontres médiatiques la poursuite de la récupération de tous les crânes, de même que la récupération de nos archives et de notre patrimoine qui se trouve à l'étranger sans exclusive», a-t-il indiqué, estimant qu'il s'agit d'honorer les engagements prévus dans le programme du président de la République, à commencer par la récupération des crânes et restes mortuaires des martyrs de la résistance populaire pour les enterrer en Algérie. De son côté le chercheur et historien, Hocine Abdestar a mis en avant l'impératif de hâter la récupération de ce canon appelé, a-t-il rappelé, «gardien d'El Mahroussa» qui se trouve actuellement dans la ville de Brest en France. «Une fierté nationale, car symbolisant la force de la marine algérienne», a-t-il dit. Dans son intervention axée sur la symbolique historique de Baba Merzoug construit dans le 16ème siècle, Hocine Abdestar a affirmé que ce canon revêt une grande symbolique en ce sens qu'il ne représente pas une simple arme, mais une source de renforcement du nationalisme des nouvelles générations. Pour sa part, l'avocate Fatima Zahra Benbraham a fait savoir qu'il n'existe aucun empêchement légal pour la récupération de ce canon. D'autant que, a-t-elle observé, l'Algérie est en droit de puiser les voies légales pour récupérer cette pièce historique, conformément aux lois internationales. Au mois de décembre dernier, le Conseiller du président de la République en charge des Archives et de la Mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi avait affirmé que l'Algérie réclamait, la totalité, de ses archives à la France. «Le passé doit faire partie de relations équilibrées au mieux des intérêts des deux pays», avait-il estimé. L'Algérie, avait-il poursuivi, réclame la totalité de ses archives dont une grande partie se trouve en France, qui a toujours avancé de faux prétextes, comme par exemple la déclassification de nombre d'archives pourtant réunies depuis plusieurs décennies.