La Banque d'Algérie a procédé au mois de juillet écoulé à l'affectation de 2.100 milliards de dinars pour refinancer les banques commerciales qui souffrent de problèmes de liquidité depuis des mois, ce qui a impacté l'octroi des crédits et l'investissement. Plusieurs autres mesures ont été prises par la Banque Centrale pour réduire la pression sur ces banques visant à réduire le risque de liquidité qui pèse depuis des mois sur ces agences. Les autorités monétaires du pays n'ont pas atteint leur objectif et la situation du secteur bancaire en Algérie continue à se dégrader fortement. Le niveau des liquidités des banques et établissements financiers ne cesse de baisser. «La liquidité globale des banques algériennes s'est établie à 681,71 milliards de dinars au mois de janvier dernier», selon la situation mensuelle de la Banque d'Algérie au 31 janvier 2021, alors que «le niveau de liquidité globale des banques algériennes a baissé à 612 milliards de dinars en novembre dernier». Malgré cette légère amélioration, le risque d'une crise de liquidité est accru et les écarts commencent à se resserrer. Comparé à 2019, le niveau des liquidités bancaires a glissé de «1.108 milliards de dinars en décembre 2019 à 771 milliards de dinars en juin 2020 et a chuté à 476 milliards en septembre de la même année, et estimé à 583 milliards de dinars en octobre 2020», a indiqué le même rapport publié dans le Journal officiel le 15 août. La crise de liquidité risque de contrarier les programmes d'investissement des secteurs publics et privés et des ménages. L'Algérie a vécu en 2020 une sévère crise de liquidité qui a contraint la Banque d'Algérie à intervenir pour résoudre ce problème. Pour améliorer le niveau de la liquidité bancaire, qui a atteint plus «de 632 milliards (mds) de dinars à la fin 2020, après avoir chuté à moins de 462 mds de dinars à la fin des neuf premiers mois de l'année, causé par le déficit courant de la balance des paiements et des impacts économiques de la pandémie du Covid-19», la Banque d'Algérie a mis en place, pour rappel, de nouvelles mesures de politique monétaire. Il s'agit, particulièrement, de la «baisse du taux des réserves obligatoires, de l'augmentation des seuils de refinancement des titres publics négociables, de l'allongement de la durée du refinancement de 7 jours à un mois et de la satisfaction totale des demandes de refinancement des banques». Ces dispositions sont toujours d'actualité. Le déficit de la balance des paiements et l'impact de la crise du Covid-19 sur l'économie nationale ne sont pas les seuls facteurs à l'origine de la crise de liquidité, le secteur informel (circulation de l'argent hors circuits bancaires) est aussi pointé du doigt. Plus de 6.000 milliards de dinars circulent hors le circuit bancaire. Des mesures aussi sont prises pour inciter les commerçants ou les acteurs de ce secteur à passer par la banque. Autre décision prise dans ce sens, la modernisation du système bancaire et le développement du paiement électronique pour mettre un terme à l'utilisation du «cash».