La vigne, aussi loin que l'on remonte dans l'histoire, on constate que par l'intermédiaire des migrations humaines, était l'une des cultures les plus riches de l'humanité et également le symbole du paysage et de la civilisation méditerranéenne. La vigne en Algérie a toujours mis en valeur les liens et les courants migratoires avec l'évolution et l'enrichissement de l'encépagement. En 1838, le vignoble algérien a atteint son apogée de 400 000 hectares pour une production d'environ de 2 750 000 tonnes de raisins frais, soit un rendement moyen de 69 qx/ha. Depuis trois décennies, le secteur viticole a connu des bouleversements profonds qui se sont manifestés par une importante régression des surfaces et des rendements. Cette spéculation a toujours été la première vocation de la wilaya dont les superficies étaient de l'ordre de 19 300 hectares en 1975 réparties par cépages comme suit : Vigne de cuve 13 100 ha soit 68%, vigne de table 4 600 ha soit 24%, et la vigne à raisin sec 1 600 ha soit 8%, sont passées à 6 928 ha en 1977 avec une surface en rapport de 5 343 ha. Cette diminution a été la résultante de différentes contraintes d'ordre structurel, conjoncturel, voire même politique : vieillissement du vignoble qui s'est répercuté par un faible rendement, la reconversion du vignoble de cuve en raisin de table durant les années 1982 à 1988, principalement au niveau du secteur privé. La période de la sécheresse et l'important arrachage illicite du vignoble dans la région, ainsi que le faible taux de reconstitution des facteurs ont engendré de 'graves conséquences 'sur le plan 'socio-économique' dans cette région de l'Algérie profonde. Réduction des exportations des produits vitivinicoles, perte d'emploi, dégradations des sols par l'érosion provoquant l'envasement des barrages, que connaît d'ailleurs, la wilaya de Mascara, l'occupation illégale des terres agricoles par l'urbanisation anarchique. Ce qui a contraint les divers viticulteurs de la région à basculer vers la mise en place des cultures de substitution peu adaptées à la spécificité du terrain, ce qui entraînera de grandes disparités dans la collecte selon les régions touchées par le basculement dans le vide via une décision politique infantile. La crise de la filière vini-viticole, qui va en s'aggravant, semble avoir atteint un point de non retour, et ce, malgré des décisions politique érigées en catimini pour l'évolution des surfaces et des productions viticoles dans les régions ciblées par les arrachages, où paraît-il, une opération permettra de promouvoir le développement de certaines zones rurales, à l'exemple du fameux projet 'agropole', ainsi que d'autres qui sont tombés à l'eau, pour ne pas dire «fictives», qui consiste à améliorer les conditions de vie des autochtones. Pour l'instant, on a du mal à y voir clair dans la filière, quand on sait que les conditions à freiner le mouvement des populations rurales qui migrent à la recherche de l'emploi est de plus en plus élevé vu que les plans d'action initiés par la tutelle n'ont pas été maîtrisés par les pouvoirs publics au niveau local. En effet, la rentabilisation des infrastructures existantes non utilisées par la réalisation d'un programme ou plutôt d'un «mégaprojet» qui se déroulera sur une période de six ans et a débuté durant la fin de l'exercice de 1996, portera sur un volume de 6 000 hectares répartis comme suit : raisin de table 2 500 ha, raisin sec 1 000 ha, et le raisin à cuve à 2 500 ha. L'achèvement de ce 'mégaprojet, qui était prévu à la fin de l'année 2002, conformément à un plan d'action, connaît à l'heure actuelle des retards dus aux manques surtout de professionnalisme, mais aussi à beaucoup de ratages dans la consolidation du programme en question. Dans cette histoire digne des pays du tiers monde, où le projet en question dont le plan d'action n'a jamais été respecté par les décideurs autour de la table a considérablement détruit le mythe du matraquage de la tromperie sur mesure. Pour les observateurs, la consolidation d'un tel programme exige la mobilisation des moyens de réalisation conséquents notamment : les plants, les chaînes de défoncement et surtout l'étude du sol qui malheureusement n'a pas été pris en considération des le début du coup d'envoi du projet. Des centaines d'hectares de parcelles qui ont été exploités en céréalicultures ont été transformés indéniablement en viticulture, notamment dans la région de Ghriss, Oued Taria et Ain-Fekan, ou le taux de réussite a connu des défaillances notoires. Concernant la production de plants racinés au niveau de la wilaya de Mascara par la ferme pilote était de 1 347 000 plants en 1992, est passée a 251 000 plants en 1997. La cause principale est la disparition des Champs de pieds de mère (CPM) détenus par les (ex-DAS), et abandonnés après l'organisation des terres du domaine national. Ces champs pieds de mère ont constitué entre 1992 à 1997, une semence d'approvisionnement en boutures de la ferme pilote, d'une superficie de 60,27 hectares et fautes de ressources hydriques, notamment, par une fin de non-recevoir des autorités pour la réalisation d'un forage à débit satisfaisant, par qui est conditionnée la réussite de la production de plants racinés, a obligé les responsables de la ferme pilote à procéder à l'arrêt systématique de la production. Dans un autre contexte, il y a lieu de souligner qu'en matière de diversification des différents cépages, les services techniques se proposent de vulgariser de nouveaux cépages introduits par la station «Itaf» de la daïra de Tighennif, un institut au débouché traditionnel des plants de vignes et autres plants fruitiers qui sert principalement l'agriculture local et extra local, vu le sérieux dans la recherche mais également la protection, notamment en ce qui concerne les plants racinés. Pour le projet viticole initié par l'Office national de commercialisation des vins «ONCV» qui vise une superficie de 2 503, 89 hectares, dont environ 1 389,92 ha en propriété a été réalisée entre la période 1997/2004, et qui a coûté la bagatelle somme de 712 397 012, 28 DA, vise essentiellement la quantité et la qualité des produits potentiellement exportables. Quatre opérations importantes ont été entreprises dans la mise en œuvre du mégaprojet, ou le défoncement sur une superficie de 1 036 ha, l'épandage d'engrais sur la superficie traitée, l'épierrage et la mise en place de clôture aux fins de protection des terres cibles par le projet de réhabilitation. Concernant la mobilisation des ressources hydriques, le projet viticole «ONCV-Mascara», vu les faibles précipitations pluviométrie, s'est matérialisé par la réalisation de deux forages d'une capacité de 12 l/s, fonçage de deux puits, plus onze bassins d'accumulations d'une capacité totale de 2 670 m3 et cinquante huit hectares en équipements réseau d'irrigation en goutte-à-goutte en plus de plusieurs autres matériels hydroagricoles. Le montant alloué à ces opérations par qui est conditionnée la réussite du projet s'est élevé à 26 762 284,55 DA. L'opération de l'achat de plants et de leur mise en place sous terre par des actions de consolidation et d'homogénéisation, tels que le remplacement des plants manquants et le greffage des plants racinés demeure énormément élevée. Des spécialistes estiment que l'achat des plants représente près de 40% des dépenses globales du projet. Le coût global de l'opération a été estimé dans la fourchette de 266 886.969,24 DA. Toujours dans le sujet des plantations, des défaillances ont été relevées sur le plan des réalisations dans le chapitre du respect du cahier des charges entre l'office national de commercialisation des vins et les entreprises de prestations, où il a été stipulé ou plutôt exigé un seuil de réussite de «85%». On parle dans certains endroit d'un taux de non-réussite qui avoisine les 70%… Ce qui implique que les prestations qui ont été prises dans les tenailles de l'échec seront purement et simplement remplacées par d'autres plants. Les entreprises en question, se sont rétractées en rompant le contrat pour diverses raisons dont le cahier des charges ne fait nullement mention. Des actions en justice ont été entamées vu que plus de quatre vingt hectares sont toujours en attente de travaux de remplacement et de greffage. L'Office national de commercialisation des vins qui dispose de plus de 1 200 hectares appartenant a des privés en convention avec l'ONCV produisant une récolte d'environ 16 000 qx de raisin de cuve. Au niveau de la cave Selatna, la vinification par macération carbonique des vendanges a été introduite pour un vin de qualité. Les responsables de l'ONCV, et ce, depuis 2002, ont opéré un changement radical de procéder en améliorant la question de la vinification classique, c'est-à-dire le foulage de la vendange et fermentation microbienne. Dans ce contexte, un bureau étranger «Viti-Conseil» de Bordeaux, a été retenu comme étant un partenaire pour le suivi, études et les analyses. L'agriculture biologique qui touche environ 170 hectares menée en culture viticole biologique communément appelée «Vin Bio», très prisée dans le modèle de consommation du monde occidentale et notamment issus des pays de la Communauté économique européenne (CEE). Cette nouvelle technique qui sera adoptée pour l'ensemble du projet vu que les relations de coopérations sont établies avec l'organisme de certification des produits agricoles «BIO-ECOCERT-UE», appuyées par des visites d'inspection et de recommandations techniques. Le projet de Mascara qui a obtenu la certification du produit «Vin Bio», a l'exemple du domaine «Si-Abbès I», qui est commercialisé sous le label «Bio El Mordjene». On estime la production totale des autres vins au niveau de l'ONCV à 25 000 hectolitres. Une nouvelle acquisition d'une cave dans la région de Ghriss a été nécessaire pour le stockage des raisins de cuve dont l'offre et la demande sont de plus en plus revues à la hausse. (A suivre)