Le Front des forces socialistes (FFS) participera aux élections locales anticipées pour le renouvellement des assemblées populaires communales et de wilayas (APC, APW) prévues le samedi 27 novembre 2021. La décision a été prise à l'unanimité lors d'une session extraordinaire du Conseil national du FFS qui s'est tenue vendredi, sur convocation de son instance présidentielle. Comme promis par le Conseil national, le Premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, s'est expliqué sur ce choix au cours d'un point de presse organisé au siège du parti. Il s'agit d'un choix stratégique qui s'impose de lui-même, sur la base de l'analyse de la situation politique aux plan interne et régional, a-t-il fait savoir. Tout le monde s'en doutait, la décision du FFS de participer aux élections locales n'a pas été facile à prendre, comme l'a fait remarquer son Premier secrétaire. Compte tenu des derniers évènements vécus par le pays, cette décision, a argumenté Youcef Aouchiche, ne se réfère pas à la feuille politique du pouvoir et à son agenda politique. Elle doit être perçue comme un acte patriotique qui dépasse la traditionnelle confrontation pouvoir et opposition. Vendredi, déjà, à l'ouverture de la session extraordinaire du Conseil national, le Premier secrétaire national avait indiqué que le FFS «devra aborder la question des élections locales anticipées, prévues le 27 novembre prochain, avec lucidité, responsabilité et d'un sens inouï de patriotisme». Youcef Aouchiche considère que les prochaines élections locales devraient être pour le FFS une opportunité pour prendre le pouvoir local dans les APC et les APW. Il a ajouté, toujours au sujet des élections locales, que lors de cette rencontre, «il sera d'abord question de faire un diagnostic, sans concession, sur nos différentes participations, recenser objectivement nos apports, nos atouts et nos manquements», soulignant que ce travail «devra se faire en adéquation avec une réalité politique nationale en effervescence et en prenant en considération notre rôle majeur envers la nation toute entière et envers nos bastions historiques». Youcef Aouchiche a rappelé qu'à travers toutes ses participations aux élections locales, le FFS «aspirait à faire de ses mandats électoraux, ses politiques et programmes de gestion, des modèles de bonne gouvernance, de compétence, de crédibilité et de probité morale et intellectuelle». Le Premier secrétaire national a abordé le contexte régional en affirmant que le FFS «continue à dénoncer toutes les formes d'ingérence ou d'interférence dans nos affaires intérieures et encourage une démarche politique qui viserait à construire le grand Maghreb des peuples en vue d'aboutir à un ensemble politique, économique et social intégré, capable de peser sur la scène régionale et internationale». «Ce projet qui engage le destin commun de nos peuples frères, devra être construit à l'abri des visées néocolonialistes et sionistes qui conspirent pour l'asservissement de nos nations et leur effondrement», selon le FFS. L'annonce de la participation du FFS aux élections locales anticipées intervient alors que le processus électoral est bien lancé. Lundi dernier, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ANIE, à l'issue d'une réunion, par visioconférence, avec les coordonnateurs des délégations de l'autorité au niveau des wilayas, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a indiqué que 1.366 listes de partis (1.327 pour les APC et 39 pour les APW) et 13 listes d'indépendants (8 pour les APC et 5 pour les APW) avaient été retiré à la date du 6 septembre. Pour les observateurs, le prochain scrutin qui intervient quelques mois après les élections législatives du 12 juin dernier, constitue un nouveau jalon dans le processus d'édification d'une Algérie démocratique encore plus proche du citoyen. Le Président Tebboune avait indiqué que les élections législatives «constituent le deuxième jalon dans le processus de changement et d'édification d'une Algérie démocratique encore plus proche du citoyen qu'avant», en attendant la tenue des élections locales (APW et APC), qui se veulent «le dernier jalon» de ce processus. Le parachèvement du processus électoral à travers le renouvellement des APC et APW permettra de «rétablir la confiance» entre les citoyens et leurs représentants et de «corriger les défaillances» relevées dans les assemblées locales au cours des dernières années, selon des observateurs politiques.