La décision n'a pas été difficile à entériner : le Front des forces socialistes (FFS) a décidé, hier, à une large majorité, de prendre part aux prochaines élections locales fixées au 27 novembre prochain. Dans cette optique, une commission nationale de choix des candidatures devait être mise en place à l'issue de la session extraordinaire du conseil qui s'est tenu hier à Alger, a-t-on appris de bonne source. Il faut dire que cette décision, dans l'air depuis quelque temps, n'est pas une surprise dans la mesure où les élections locales ont de tout temps constitué un choix stratégique pour le plus vieux parti d'opposition, comme l'a expressément affirmé en juin dernier le premier secrétaire, Youcef Aouchiche, lors de la conférence des élus à Souk El-Tenine (Béjaïa). Même s'il est conscient des limites du pouvoir local, en raison d'une législation et d'une administration étouffante qui ligotent l'action des élus, le FFS a toujours réitéré qu'il n'est pas prêt à céder les assemblées locales "aux prédateurs et autres clientèles du pouvoir". Déjà peu avant l'ouverture du débat sur la question, hier, l'instance présidentielle a ouvertement plaidé en faveur de la participation. "Au sujet des élections locales anticipées, prévues pour le 27 novembre prochain, notre parti devra aborder cette question avec lucidité, responsabilité et sens inouï de patriotisme. Il sera d'abord question de faire un diagnostic sans concession sur nos différentes participations, recenser objectivement nos apports, nos atouts et nos manquements", a affirmé Hakim Belahcel membre de cette instance dans une contribution au débat. "Ce travail pédagogique et éthique que nous devons nous imposer, devra se faire en adéquation avec une réalité politique nationale en effervescence et en prenant en considération notre rôle majeur envers la nation tout entière et envers nos bastions historiques qui sont malmenés par des calculs souterrains et inavoués des apprentis sorciers aux ordres", a-t-il dit. Plus explicite encore, le FFS rappelle, qu'au regard du contexte marqué par la "persistance d'un immobilisme mortifère du pouvoir face à la dégradation de la situation à tous les niveaux et dans quasiment tous les secteurs", il n'est pas disposé à laisser la population, éprouvée par nombre de tragédies et de crises, à son triste sort. "L'absence de l'Etat et ses manquements grossiers et abjects envers le peuple algérien ne devrait pas être accentuée par l'absence d'un parti politique qui bénéficie d'une crédibilité irréprochable et d'un capital politique et pédagogique frappé en lettres d'or dans son parcours depuis sa proclamation un certain 29 septembre 1963", soutient Belahcel. Autre argument : "Si nous avions eu raison de rejeter les élections législatives et le référendum constitutionnel car ils remettaient en cause les aspirations légitimes de la révolution populaire du 22 Février 2019, les prochaines élections locales devraient être pour nous une opportunité pour prendre le pouvoir local, dans les APC et les APW, afin d'empêcher les clientèles du pouvoir et les affairistes de torpiller le seul espace démocratique, malgré ses limites et les entraves, qui s'offre aux populations." Plus que jamais attaché à une solution politique, plaidant pour un dialogue "inclusif", le FFS qui n'a pas manqué de dénoncer la faillite de la gouvernance et "certains cercles occultes" qui veulent remettre en cause les acquis démocratiques, réitère son engagement pour l'événement d'une solution démocratique.