Un grand pas en avant a été accompli par l'Algérie, la Libye et la Tunisie dans la voie de la concertation et la coordination sur le dossier libyen, ainsi que sur d'autres questions d'intérêt commun ; une concertation et une coordination que les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont enfin convenu de suivre et d'intensifier.La présence à Alger aux festivités commémoratives du 67ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse Guerre de libération, de la ministre libyenne des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Najla Al-Mangouche, et du ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger, Othman Jerandi, a été l'occasion d'une rencontre consultative, lundi, avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra. Selon le communiqué conjoint publié à l'issue de cette rencontre, elle a permis aux ministres d'échanger les vues sur les prochaines réunions autour de la Libye, notamment la Conférence de Paris, relevant «le rôle prépondérant que devrait accomplir l'Etat de Libye en tant que principal partenaire à cette conférence». On sait que la France réunira une conférence internationale sur la Libye le 12 novembre prochain, un peu plus de dix ans après l'assassinat de Mammar El Kadhafi, dans le cadre d'une ingérence militaire caractérisée dans les affaires intérieures libyennes menée par la France et l'Otan, en 2011. Cette agression a conduit à une situation d'instabilité et de chaos en Libye mise à profit par les groupes terroristes qui ont pu ainsi étendre leur action aux pays du Sahel. Grâce aux efforts de pays comme l'Algérie, la Libye est sur la voie de la stabilisation. C'est cette situation que les trois ministres ont passé en revue pour pouvoir mener des concertations et coordonner les positions à son sujet, évoquant l'état des préparatifs des prochaines échéances prévues sur la scène nationale libyenne et les efforts visant à booster le processus sécuritaire-militaire, aux fins de favoriser le règlement de la crise et œuvrer à l'amélioration du climat dans ce pays frère. Les ministres ont exprimé «leur détermination à poursuivre les efforts communs, en étroite collaboration avec les pays du voisinage libyen, afin de permettre aux frères libyens de concrétiser les priorités de cette étape tant importante, en assurant les préparatifs et la réussite des élections». Il a, également, été question «de fédérer les institutions, assurer le retrait des mercenaires, combattants et forces étrangères, et soutenir les efforts de réconciliation nationale, conformément aux conclusions des conférences de Berlin et aux résolutions du Conseil de sécurité y afférentes». Les ministres ont également salué «le succès» de la Conférence ministérielle de soutien à la stabilité de la Libye, tenue le 21 octobre dernier à Tripoli, qui a vu une forte participation internationale et consacré «une nouvelle approche de traitement de la situation en Libye, basée sur les principes d'appropriation nationale, de partenariat efficace et de la responsabilité commune». Les trois ministres ont par ailleurs exprimé leur disponibilité à «poursuivre leur soutien à l'initiative et mobiliser le soutien international nécessaire à la réalisation des objectifs escomptés de manière à mettre fin aux divisions et à préserver la sécurité et la stabilité en Libye et dans tous les pays voisins». A l'occasion de la commémoration du déclenchement de la glorieuse Révolution de novembre, les deux ministres des Affaires étrangères de Libye et de Tunisie ont transmis «les sincères vœux des dirigeants de leurs pays frères au président de la République, Abdelmadjid Tebboune», exprimant «leur joie de participer, aux côtés du peuple algérien, à la célébration de cette situation historique qui a traduit de belles images de solidarité efficace, de véritable fraternité et de lutte commune des peuples des trois pays». Pour sa part, Ramtane Lamamra a rappelé «les épopées durant lesquelles les sangs des frères algériens, tunisiens et libyens se sont mélangés, notamment les événements de Sakiet Sidi Youcef et la bataille d'Issine, lesquels ont constitué un combat commun et consacré le sort commun et l'avenir des peuples maghrébins». Le chef de la diplomatie algérienne s'est enfin félicité de l'excellence et la profondeur des liens fraternels et de la volonté des dirigeants des trois pays de traduire des relations stratégiques, fortes et prometteuses. Lakhdar A. Voir sur Internet