Le moudjahid et ancien ministre, Dahou Ould Kablia a mis en avant, jeudi à Alger, le rôle important de Radio secrète durant la glorieuse Guerre de libération, notant qu'elle constituait l'arme dont l'écho se faisait entendre de l'étranger. M. Ould Kablia, également chef de l'Association des anciens du ministère de l'Armement et des liaisons générales (Malg), s'est expliqué dans une conférence organisée par la radio algérienne à l'occasion du 65e anniversaire de la création de Radio secrète, placé sous le thème «Le rôle de Radio secrète pendant la Guerre de libération», que «l'action militaire menée par le Front de libération contre le colonisateur nécessitait un soutien politique pour retentir la lutte armée, suite à quoi est venue l'idée à feu moudjahid Abdelhafid Boussouf, chef de la wilaya V historique à l'époque, de créer une radio algérienne secrète pour faire retentir la voix du peuple algérien et constituer une arme médiatique de la lutte armée». Dans le même contexte, il a rappelé le «soutien» que le FLN avait reçu des pays frères comme l'Egypte via «Voix des Arabes», la Tunisie et le Maroc qui évoquaient la lutte armée du peuple algérien et son droit à la liberté et à l'indépendance. Les radios arabes ne devaient malheureusement pas franchir des lignes rouges, et ne menaient donc pas l'action de la propagande voulue en faveur de la révolution. M. Ould Kablia a ajouté que la Radio secrète a commencé à diffuser en catimini à partir de 1956 dans un petit camion, et comptait sur un groupe de jeunes intellectuels parmi ceux qui ont participé aux manifestations de mai 1956, avec l'aide des dirigeants de la Révolution. Elle a pu ainsi assurer une diffusion en direct de deux heures par jour en langues arabe, amazighe et française, ouvrant la fréquence par Sourate Al-Moulk à la demande de feu Boussouf, avant de passer à un peu plus tard à 3 plages horaires/jour. En guise de réaction à cet acquis, dit le Moudjahid, «la France a tenté de brouiller la diffusion de la Radio secrète, en recourant aux Harkis pour connaître et bombarder le lieu de diffusion, ce qui a entraîné l'arrêt de diffusion pour une année, avant de reprendre son activité à la faveur de nouveaux matériels et d'un nouveau site, la radio étant même captée au Caire». En dépit des conditions difficiles, ajoute l'intervenant, «la Radio secrète a présenté un contenu divers entre communiqués militaires, commentaires politiques et réponse à des allégations coloniales, et œuvré à mobiliser les Algériens et parler ultérieurement des visites effectuées par les responsables du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) à l'étranger.