« Le ministère de l'Armement et des Liaisons générales, le Malg » reste méconnu, a estimé, hier au forum d'Echaâb, M. Dahou Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales et président de l'association nationale des moudjahiddines du Malg. «Pourtant, le Malg a joué un rôle important dans la guerre de libération nationale et jusqu'après l'indépendance. Car le Malg a permis l'organisation de l'armée nationale et a fourni des capacités phares dans de différents domaines, les liaisons, les transmissions, entre autres», affirme-t-il en rappelant que le Malg a enfanté une vingtaine de ministres, chef de gouvernement, une trentaine d'ambassadeurs, une vingtaine de walis, des généraux, des colonels,… «Actuellement, trois moudjahiddine du Malg sont membres du gouvernement, dont Zerhouni et Temmar», fait-il savoir. Parmi les membres du Malg, ajoute-t-il, il y avait également des Marocains mais ces derniers ne représentaient que 5% du nombre global. «Le ministère, créé lors de la formation du Gouvernement provisoire de la révolution algérienne, regroupait près de 1200 moudjahiddine de l'intérieur du pays. Plus de 900 personnes ont été secrètement formées au sein du Malg», se souvient-il. Car le Malg, poursuit-il, avait un caractère purement militaire mais se basait dans sa fonction, sur la formation. Une formation classique d'abord ou dite de base mais aussi une formation spécialisée dont se chargeait le responsable du Malg, Abdelatif Boussouf. «La formation spécialisée consistait à fournir un apprentissage dans les domaines des transmissions, de la communication, des liaisons, des renseignements, de la marine,…et les promus ont été affectés soit au secrétariat de la wilaya V, soit au service des transmissions. En outre, un groupe des promus a constitué le premier corps des contrôleurs, Abdelaziz Bouteflika en était un membre. Boussouf a réussi à avoir une centaine de postes des transmissions de qualité que la France elle-même n'avait pas. Les postes étaient utilisés exclusivement par l'Otan», se rappelle-t-il en évoquant également Rachid Zegar qui est derrière la naissance de la Radio algérienne. Par ailleurs, souligne-t-il, le Malg était la base régionale de la wilaya V mais était doté d'autres bases arrière à l'étranger, en Tunisie et au Maroc notamment. «Du Malg est né le premier service national du renseignement. Il s'occupait des liaisons, du transport du courrier, de la logistique, de la communication. Il était aussi chargé de mener l'interrogatoire des détenus et des déserteurs. Ce qui nous permettait de prendre connaissance des stratégies de la France et par la même occasion, déterminer l'emplacement des barrages électriques. Le Malg a enfanté aussi un service pour la sécurité des cadres et des infrastructures», dit-il. La France avait affirmé, dans des rapports, que la lutte algérienne abordait un style nouveau. D'où sa stratégie de déstabilisation en s'attelant, notamment, à neutraliser les sources qui fournissaient les armes aux Algériens. «La France détournait les commerçants d'armes avec qui nous avions affaire, ou les exterminait. C'est pour cette raison que le Malg a dû revoir sa stratégie et prendre des mesures.» La stratégie en question consiste notamment, à changer ses sources d'approvisionnement en armes. «Le Malg a joué un rôle important. Il est nécessaire aujourd'hui de consacrer une page de notre histoire à ses exploits», conclut-il.