Pour amortir l'onde de choc de l'inflation qui met les ménages depuis des mois sous pression, le Gouvernement fait des concessions et élabore des mesures concrètes en faveur du consommateur et du producteur. Au début du mois de janvier dernier, les autorités approuvent l'importation à nouveau de 1.608 produits, à condition de les soumettre au Droit additionnel de sauvegarde (DAPS) et la levée immédiate du gel des dérogations d'importation de la poudre de lait. D'autres mesures en faveur du consommateur et des producteurs sont annoncée avant-hier, dans la soirée par le Conseil des ministres qui a décidé d'offrir, temporairement, un répit fiscal aux opérateurs économiques et indirectement aux contribuables, en gelant « tous les impôts et taxes sur certains produits alimentaires de large consommation inscrits dans la loi de Finances 2022 «. Ce qui signifie une baisse «significative des prix» sur le marché. Autre décision importante et surtout inattendue prise lors de cette réunion, celle d'autoriser, à nouveau « l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) à vendre le blé dur aux fabricants de pâtes à un prix subventionné. Ces décisions seront appliquées au lendemain de leur annonce. Dès lundi 14 février 2022. Cette décision aura un impact direct sur le coût des pâtes alimentaires qui atteint depuis quelques mois des sommets. Une « baisse allant jusqu'à 50% du prix des pâtes alimentaires et du couscous est constatée à travers le territoire national », a indiqué ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui s'est félicité de cet « exploit ». Ce ne sont pas les seuls produits concernés par la baisse des prix. Ce trend baissier devra toucher également les autres produits de large consommation concernés par le gel de tous les impôts et taxes, et ce, jusqu'à nouvel ordre. La différence des coûts sera supportée en totalité par l'Etat, a précisé le communiqué de la Présidence de la République. Cette «pause fiscale», si nous pouvons la qualifier ainsi, pourrait avoir un impact durable sur les caisses de l'Etat qui misait sur le nouveau cadrage macro-économique et financier de la LF 2022 pour redémarrer l'économie et sortir progressivement de la crise. La décision de subventionner à nouveau les minoteries est motivée, sûrement, par les effets de la pénurie et la hausse des prix des matières premières sur le marché mondial qui ont changé la donne depuis le début de la pandémie. L'Algérie n'est pas le seul pays à opter pour le gel des taxes et des impôts des produits alimentaires ou du compte fiscal du contribuable, dans l'objectif de venir en aide aux ménages et aux producteurs locaux. Un effort supplémentaire de l'Etat algérien pour sauver les ménages qui bénéficie depuis le mois de janvier écoulé d'une augmentation de salaire suite à l'application du nouveau barème de l'impôt sur le revenu global (IRG). Des surcoûts que le Trésor public devra supporter encore, tandis que les pouvoirs publics doivent trouver d'autres alternatives de financements pour pallier au manque à gagner après la levée du gel des taxes et impôts sur les produits de larges consommation. Ces mesures d'ordre social permettront de rassurer les ménages inquiets, notamment, à l'approche du mois de Ramadhan. De son côté, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations doit s'assurer de l'application des baisses des prix des produits de large consommation, comme ordonné par le chef de l'Etat, dans le but de « protéger les consommateurs et lutter contre les prix élevés ». Les services de contrôles doivent multiplier les contrôles dans les différents commerces et faire des tournées régulières pour appréhender ceux qui ne revoient pas leur prix à la baisse. Jusqu'à hier, les prix des pâtes alimentaires sur les étalages n'ont pas vraiment changé dans plusieurs commerces sillonnés dans la matinée. Certains produits comme les spaghettis (500g) sont vendus entre 100 et 120 dinars, 1 kg de couscous à 180 dinars, alors qu'un sac de 1 kg de farine est à 80 dinars... Ces produits connaissent depuis des mois une flambée intervenue en pleine crise sanitaire et une dépréciation significative du Dinar qui a, aussi, impacté le pouvoir d'achat des Algériens. La baisse des prix devrait se faire sentir dès la semaine prochaine. Le ministère du Commerce a rassuré, la semaine dernière, quant à la disponibilité des produits de large consommation sur le marché pour une période de plus de deux mois et a promis d'intensifier ses efforts pour lutter contre la spéculation et pour protéger le consommateur. Depuis des mois, l'Etat se met en ordre de bataille contre l'inflation, qui, heureusement, chez nous n'est pas alignée avec les taxes.