La loi de finances 2017 n'a pas encore été signée (elle le sera aujourd'hui mercredi) que des voix commencent à s'élever pour prévenir contre la montée de la contestation sociale. Déjà, des commerçants et des milieux professionnels dénoncent une loi de finances truffée de taxes, qui vont provoquer une surchauffe des prix et une montée de la colère sociale. Le gouvernement, lui, va déjeuner ce mercredi probablement avec le chef de l'Etat, avant la signature de cette LF2017, et ensuite entamer un copieux Conseil des ministres. Ce sera le dernier Conseil des ministres de l'année 2016 ; et de quoi va parler le gouvernement ? Il y aura certes beaucoup de décisions pour l'avenir économique du pays, pour limiter les pertes financières induites par la baisse des recettes de pétrole, pour soutenir la Syrie, la Libye, les peuples opprimés dans le monde, dénoncer le terrorisme et soutenir les pays qui en sont victimes. Notre diplomatie est claire, depuis l'Indépendance : soutien aux 'zawalyas'' et aux peuples et pays amis et frères. Cependant, au-delà de cette feuille de route, qui sera sûrement réaffirmée à l'issue de ce Conseil des ministres, le point le plus important sera de savoir quels sont les garde-fous, les pare-chocs et autres calandres, pour utiliser le langage des tôliers, qui seront pris par le gouvernement pour amortir le choc violent des hausses de taxes sur la vie des Algériens. Ce ne sera pas chose aisée, avec cette augmentation de la TVA, des taxes sur les pneumatiques, sur les produits électroménagers, le tabac et même l'essence. Ce sera même très difficile, et les ménages vont se serrer la ceinture pour attendre les fins de mois, et surconsommer du couscous et des pâtes. Mais, cela va-t-il régler le problème de la baisse des rentrées pétrolières ? Pas vraiment, pensent la plupart des experts, qui estiment que l'arrêt brutal de la consommation va impacter les ventes, et si les ventes reculent, la production va ralentir, et si la production ralentit, les investissements vont s'arrêter, et ensuite il y aura les dégraissages et la fermeture d'usines, le chômage, et à la fin une récession. Que vaudront, dès lors qu'il n'y aura plus d'acheteurs ni de vendeurs, les hausses fiscales ? Il est vrai que les projections du ministère des Finances ne prennent pas en compte le pouvoir d'achat des contribuables, encore moins la prévention de l'inflation et la baisse du niveau de vie, mais seulement l'efficacité budgétaire, qui souvent n'est pas au rendez-vous. Alors, que l'on mange du couscous ou des pâtes, la LF2017, une tarte aux taxes, annonce bien des soucis pour tous. Finie la belle vie du pétrole à 100 dollars le baril?