L'entrevue périodique du Président Abdelmadjid Tebboune avec des représentants de la presse nationale, diffusée mardi soir à la télévision, a nettement fait apparaître le caractère prioritaire qu'il accorde aux solutions à apporter aux difficultés quotidiennes vécues par la grande majorité de la population, mais également son souci tout aussi prioritaire pour la reconstruction de l'Etat mis à mal durant les dernières décennies et pour la réappropriation par l'Algérie de sa place dans le concert des Nations.La protection du pouvoir d'achat des citoyens, particulièrement ceux qui font face difficilement à la hausse des prix des produits les plus courants, et ils sont l'écrasante majorité, est une préoccupation majeure chez le Président Tebboune. Il l'a confirmé dans son entrevue avec des représentants de la presse nationale, en exposant sa démarche visant à réduire, sinon éviter l'impact désastreux de la flambée des prix mondiaux, sur le pouvoir d'achat des citoyens. C'est le sens de la décision portant gel des taxes sur certains produits de large consommation. Les fonds avec lesquels on pouvait acheter certaines quantités de céréales et de légumes secs ne permettent actuellement d'en acquérir que le tiers, a expliqué le Président Tebboune. La hausse des prix de certains produits alimentaires sur les marchés internationaux avait eu un impact sur le pouvoir d'achat du citoyen. «Des taxes de l'ordre de 5% figuraient dans le budget sur quelques produits alimentaires, mais nous avons décidé de les suspendre», a-t-il rappelé. Le maintien de cette décision est tributaire de l'augmentation de la production locale et le niveau des prix des marchés mondiaux, a-t-il souligné. Dans le même sens, le Président Tebboune a fait savoir que la mission d'importation des produits de base a été confiée aux entreprises étatiques qui procéderont à leur vente sur le marché national avec des prix abordables, ajoutant que le Trésor de l'Etat assumera la différence entre les deux prix (le prix réel et celui subventionné). Autre bonne nouvelle, annoncée par le Président Tebboune, destinée aux jeunes chômeurs : afin de préserver leur dignité, ils bénéficieront d'un revenu versé par l'Etat, l'allocation chômage, et de la couverture sanitaire comme le reste des salariés. L'allocation chômage sera versée, à partir de mars prochain, sous forme de présalaire de 13.000 DA au profit de 620.000 chômeurs inscrits auprès des bureaux de l'emploi, a-t-il fait savoir. Il a expliqué qu'il existe trois catégories de chômeurs en Algérie, «la première est un ensemble de jeunes et d'adultes pris en charge par le ministère de la Solidarité nationale, la deuxième représente les jeunes en attente d'insertion, et la troisième catégorie incarne les véritables chômeurs». Allocation chômage et couverture sanitaire pour les jeunes chômeurs sont, a-t-il souligné, «un acquis considérable pour notre pays qui se dirige à pas de géants vers l'épanouissement et le progrès». Le versement de l'allocation en question sera maintenu jusqu'à ce que le bénéficiaire, c'est-à-dire le chômeur, décroche un emploi, a soutenu le chef de l'Etat. «L'allocation chômage s'inscrit dans le cadre de la prise en charge sociale des citoyens par l'Etat. Cette allocation n'est pas improvisée et a été même calculée dans la loi de Finances de 2022», a poursuivi le Président Tebboune, mettant l'accent sur l'impérative «numérisation» pour la gestion de l'attribution de cette allocation. Les deux autres catégories de jeunes reçoivent également de bonnes nouvelles annoncées par le Chef de l'Etat : à partir du mois de mars prochain, il sera procédé au reclassement «de la 1ère catégorie, à savoir les travailleurs des cantines communales et des écoles» ; quant à la 2ème catégorie, qui attend la confirmation au poste et dont le nombre s'élève à 180.000 travailleurs, ils se verront accorder des contrats à durée indéterminée jusqu'à leur confirmation au poste avec l'augmentation des primes qu'ils perçoivent actuellement». Le Président Tebboune a fait observer que la situation de «stagnation» qu'a connue l'économie avait entraîné le chômage, notamment des diplômés. Il a rappelé la série de décisions ayant traduit ses engagements à préserver le pouvoir d'achat du citoyen, dont l'augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) et la révision à la baisse de l'impôt sur le revenu global (IRG) ce qui a permis d'augmenter les salaires d'un taux variant entre 14 et 16%.