Une autre page du professionnalisme dans le football s'échauffe. Elle s'apprête à livrer ses nouvelles dispositions. Que deviendront celles qui ont été mûrement réfléchies, décortiquées, analysées, travaillées ? La réponse a été donnée par le ministère de la Jeunesse et des Sports en 2021, où il estimait, pour sa part que «le professionnalisme qui est adopté depuis plus d'une décennie n'a pas été à la hauteur des attentes». Mettre fin au bricolage L'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrezak Sebgag fait le même constat. Il décide d'aller vers une urgente réforme aux échecs constatés où s'entassent les insuffisances et les dérèglements enregistrés à tous les niveaux, que ce soit financiers, organisationnels, économiques, formation, projets sportifs cessent. Le ministre annonce, dans ce cadre, que le projet de révision des modalités d'application du professionnalisme dans le football algérien sera soumis au gouvernement pour adoption dans l'une de ses prochaines réunions. La question est posée, à quand le professionnalisme ? Où vont les aides de l'Etat ? Ce n'est certes pas le ministre qui pose cette question, mais ce sont les professionnels, y compris les supporters devenus par la force des choses des experts du football. L'ignorance du marketing fausse la note et renvoie les équipes aux vestiaires de la formation. Sinon comment expliquer que la seule préoccupation majeure des dirigeants sportifs de clubs est celle des résultats de l'équipe. Pourquoi la communication et le marketing ne font-ils pas partie du champ d'action des clubs sportifs ? Y a-t-il incapacité du côté des getionnaires ? Trop de dépenses, trop de gâchis caractérise le fonctionnement des clubs. Le silence qui se brise laisse apparaître les insuffisances et peut-être même caractérisent l'incapacité de quelques gestionnaires à gérer et à faire bonne figure, donner l'exemple aux autres clubs sportifs. Le constat est amer, tout le monde le fait et les concernés semblent l'ignorer. Le ministre dénonce «ces aides financières dédiées aux clubs professionnels qui s'élèvent à plus de 4 Mds DA, tandis que les dépenses sont de l'ordre de 299 millions DA, ce qui constitue un excédent en compte. Le reste a été versé au Trésor à la fin de l'année dernière», a-t-il expliqué. Les créances dépassent les 1500 Mds Pis encore, Sebgag a rappelé que «les clubs professionnels n'ont versé aucun centime au Trésor, que ce soit en ce qui concerne la fiscalité ou l'assurance sociale. Par conséquent, les créances ont dépassé les 1 500 Mds DA, d'où l'impératif de revoir la loi 13-05 relative à l'éducation physique». Le projet bientôt chez le gouvernement Devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale, le ministre confirmera que «le projet relatif à la révision du professionnalisme dans le football algérien a été soumis au gouvernement pour adoption lors de l'une des prochaines réunions». Il conviendra de rappeler que les clubs professionnels sont gérés par des sociétés sportives par action, étant l'actionnaire principal au club. Le ministre entend agir face aux négligences dans le respect des critères du professionnalisme du football. La FIFA, de plus en plus exigeante Cette question a amené «l'Etat à intervenir dans le dossier du professionnalisme, ce qui l'a exposé à des pressions de certains clubs professionnels, notamment ses supporteurs, d'où l'impératif de revoir une approche concernant le professionnalisme en Algérie». Sans omettre de rappeler, «le Fonds de soutien public de l'Etat aux clubs professionnels qui a été fermé à la fin de l'année écoulée». «Les résolutions de la Fédération internationale de football et de la Confédération africaine de football exigent de remplir les conditions financières, juridiques et administratives et ne précisent pas s'il s'agit d'une société sportive ou autre», a précisé le ministre. Fiscalité et Assurance Sociale en question Le professionnalisme dans le football algérien a été lancé en 2010 avec la participation de 32 clubs répartis sur deux niveaux : la Ligue 1 et 2 (16 clubs pour chaque niveau), a affirmé le ministre, ajoutant que depuis cette date, les clubs professionnels n'ont versé aucune somme au Trésor public en ce qui concerne la fiscalité et l'assurance sociale.