Dans son dernier ouvrage intitulé «L'Emir Abdelkader, adversaires et admirateurs», le journaliste et auteur Amar Belkhodja propose aux lecteurs de découvrir ou redécouvrir des centaines d'écrits, laissés par ses adversaires les plus virulents et par ses admirateurs, sur cette illustre personnalité de l'histoire de l'Algérie.Publié aux éditions ANEP à l'occasion du 25e Salon international du livre d'Alger, cet ouvrage de 159 pages, préfacé par Mostefa Khiati, remet d'abord le lecteur dans le contexte des premières années de la colonisation française et évoque l'effort financier et l'ampleur de l'arsenal et des moyens humains déployés dans l'expédition militaire contre l'Algérie qui se préparait, selon l'auteur depuis 1808. L'auteur revient également sur les premiers succès de l'Emir qui a regroupé des milliers de combattants, envoyé des émissaires aux tribus qui ne s'étaient pas encore ralliées à la cause, imposé un blocus économique pour priver l'armée coloniale de vivres, et infligé en parallèle une défaite au général Desmichels, pourchassé jusqu'aux portes d'Oran en 1833. Amar Belkhodja rappelle que l'Emir Abdelkader s'efforçait de donner «un visage humain à la lutte en s'abstenant de toute violence inutile et de toute cruauté», il sera le «premier, dans l'histoire militaire universelle à penser au sort des prisonniers en leur assurant les meilleurs traitements et en proposant leur échange contre des captifs algériens». L'auteur commence par citer l'un des adversaires de l'Emir les plus virulents, Thomas Robert Bugeaud, qui voyait en Abdelkader «un homme de génie (…) certainement l'une des plus grande figures historiques de notre époque (…) c'est un ennemi actif, intelligent, et rapide…», alors que le farouche partisan de la colonisation, Alexis de Tocqueville a salué le gouvernement structuré de Abdelkader et son aisance à réunir, «avec moins de peine» que l'armée coloniale, «un plus grand nombre d'hommes et plus d'argent». Pour recueillir les témoignages de militaires, hommes politiques et historiens contemporains de l'Emir, l'auteur se base essentiellement sur des écrits comme «Les grandes aventures de Abdelkader» de Jean Joseph-François Poujoulat (1929), «La jeunesse de l'Emir Abdelkader» de Kaddour Mhamsadji (2004), «De Louis Philippe à Napoléon III, l'Emir Abdelkader, vaincu mais triomphant» de Boualem Bessaih (2002), ou encore «L'Emir Abdelkader et les siens» de Kamel Bouchama (2019). Journaliste et membre fondateur de Fondation Emir-Abdelkader, Amar Belkhodja est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages en lien avec l'histoire et la culture algérienne dont «Barbarie coloniale en Afrique» (2003), «Momo, la magie des mots» (2006), «Tiaret, la révolte urbaine du 8 janvier 1961», «Ali Maâchi, l'hymne assassiné» (2009) ou encore «Ahmed Boumendjel, journaliste, avocat, diplomate»(2017).