Le prix du Sahara Blend, baril de référence algérien, s'est établi en moyenne à 109 dollars en avril dernier. Ce prix moyen est en baisse par rapport à celui de mars qui était de 121,80 dollars, mais supérieur par rapport aux mois de février et janvier 2022, avec respectivement 100,74 dollars et 88,21 dollars. De janvier à avril le prix moyen du pétrole algérien a été de 105 dollars le baril. Le Sahara Blend et en raison de ses caractéristiques physico-chimique s'est vendu 4 dollars de plus que le Brent, baril de référence de la mer du Nord et dont le prix moyen de janvier à avril n'a été que 101,36 dollars. Pour le mois de mai en cours le pétrole algérien est coté 5 dollars de plus que le Brent. Les marchés pétroliers semblent s'installer durablement au-dessus de 100 dollars. Vendredi dernier et en clôture, le Brent a dépassé les 111 dollars. Pourtant, la veille on annonçait une forte hausse des stocks de brut américains de l'ordre de 8,5 millions de barils. Sauf que cette forte hausse des stocks serait le résultat de la mise sur le marché de 7 millions de barils des réserves stratégiques de l'administration américaine et non pas d'une hausse de la production ou une baisse de la demande. Pour les analystes des marchés «ce sont les préoccupations relatives à l'offre qui soutiennent le prix du baril». Il y a aussi la guerre en Ukraine et la perspective que l'Union européenne impose une interdiction totale des importations de pétrole russe. En moyenne, l'Europe importe 2,5 millions de barils par jour de Russie. Dans le cas d'un embargo total sur le pétrole Russe, d'où l'Europe peut-elle trouver des fournisseurs capables de couvrir une telle quantité ? Mais il y a aussi les Etats-Unis qui achète de Moscou 700 milles barils par jour. Les sanctions économiques et financières ont déjà réduits la production Russe de pétrole de un million de barils de pétrole par jour. Les observateurs des marchés tablent tout de même sur un ralentissement de l'économie mondiale pour ne pas voir les prix du pétrole atteindre des sommets jamais égalés auparavant. Tandis qu'en Chine, le confinement de plusieurs grandes villes en raison du Covid-19 commence déjà à avoir des retombées négatives sur la croissance de ce géant asiatique. Mais malgré les menaces qui planent sur l'économie mondiale rien n'indique pour le moment que les prix du pétrole tendraient à la baisse d'ici à la fin de l'année en cours. Inévitablement, l'économie chinoise va redémarrer après quelques semaines de confinement. Tandis qu'aux Etats-Unis et même en Europe, on s'attend à une forte demande en pétrole lors des grands déplacements durant les vacances de la saison estivale. Concernant l'Algérie, un baril à cent dollars multiplierait par deux les recettes des exportations des hydrocarbures par rapport aux prévisions de la loi de Finances de 2022. Une manne financière qui, normalement, doit servir à soutenir le plan du Gouvernement pour diversifier l'économie et sortir de la dépendance des hydrocarbures et de la rente.