Les cours du gaz européen étaient, hier mercredi, à leur plus haut niveau depuis début mars dernier, après l'annonce par le groupe russe Gazprom, lundi, de nouvelles coupes drastiques des livraisons via le Gazoduc Nord Stream. Gazprom avait annoncé qu'il allait encore diviser par deux dès mercredi (hier, ndlr) ses livraisons quotidiennes via Nord Stream, invoquant une opération de maintenance sur une turbine. Le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, évoluait, hier matin, à 218,130 euros le mégawattheure (MWh), en progression de 9,11%. La veille, soit mardi, le TTF néerlandais, évoluait à 189,75 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir dépassé les 190 euros le MWh, renouant ainsi avec ses niveaux du début de l'invasion russe de l'Ukraine. Les livraisons de gaz via le Gazoduc Nord Stream ont, comme annoncé lundi par le géant gazier russe Gazprom, baissé la matinée d'hier mercredi à près de 20% des capacités du Gazoduc, selon les données de l'opérateur allemand Gascade, renforçant les risques de pénurie, les nations européennes s'efforçant de reconstituer leurs réserves avant l'hiver. Depuis le début de la semaine, le TTF a bondi de 35%. Le gaz britannique évoluait quant à lui à 356,99 pence par thermie (une unité de quantité de chaleur), après un pic à plus de 357 pence, également un plus haut depuis son record historique de mars. Côté pétrole, le prix du baril de Brent est soutenu. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre prenait 1,45%, à 106,67 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois montait quant à lui de 1,73%, à 98,37 dollars. «Le spectre d'une pénurie d'approvisionnement découlant des limites imposées par la Russie aux livraisons de gaz en Europe contribue à renforcer le potentiel de hausse du pétrole», analyse Stephen Brennock, de PVM Energy. «Les stocks européens, note pour sa part, Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, sont loin d'avoir atteint le niveau requis de 90% et l'on craint de plus en plus que la Russie n'utilise le gaz naturel comme une arme pour obtenir des concessions de la part de l'Occident dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine. D'autres analystes estiment que les inquiétudes concernant l'approvisionnement de l'Europe en gaz russe ont un impact collatéral sur les prix du pétrole, car une compression potentielle du gaz fourni à l'Europe est susceptible d'augmenter la demande de pétrole et d'autres carburants connexes tels que le diesel. Avant-hier mardi, les 27 membres de l'UE s'étaient mis d'accord sur un plan prévoyant que chaque pays fasse tout son possible pour réduire, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation de gaz d'au moins 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période. «Cet accord n'a pas le même mordant que le plan initial», estiment les analystes de Deutsche Bank. Notant que les Etats peuvent limiter leurs réductions s'ils s'engagent à exporter davantage de gaz vers leurs voisins et exemptent également certaines industries des baisses demandées.