Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé jeudi à Alger que le Plan national de prévention et de lutte contre les feux de forêt pour l'année 2022 fonctionnait «efficacement», c'est-à-dire qu'il y a, à ce jour, une baisse significative des incendies par rapport à l'année dernière, alors qu'il a fait plus chaud cette année font remarquer des observateurs avertis. Pourquoi n'a-t-il pas fonctionné aussi efficacement l'an dernier? Les instances concernées par les feux de forêt ont pris appui sur les expériences de l'année dernière et œuvrent à atteindre les normes internationales appliquées en la matière, selon le Premier ministre. Autre facteur de réussite : l'application rigoureuse du Plan par la Direction générale des forêts (DGF) et la Protection civile dont les efforts ont été salués par le Premier ministre, et «l'action participative impliquant tous les secteurs», C'est l'approche idéale à adopter, a-t-il souligné. Mais, il est encore trop tôt pour crier victoire. Aïmene Benabderrahmane a invité toutes les instances concernées par la lutte anti-incendie à poursuivre le travail dans le cadre d'une approche participative et à faire preuve de haut niveau de vigilance jusqu'à la fin de la campagne de moisson céréalière en septembre prochain. «Le Plan continuera à fonctionner de façon efficace et proactive, même au-delà du mois de septembre, pour protéger le couvert végétal et les récoltes agricoles de façon générale, et rassurer, par la même, l'agriculteur», ajoute le Premier ministre. C'est l'avis du ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui a rappelé, dans un communiqué, que «l'état d'alerte maximale est maintenu et que tous les personnels relevant des corps de la Direction générale des forêts (DGF) sont mobilisés dans le cadre de l'activation permanente et continue du Plan national de prévention et de lutte contre les feux de forêt». Le ministère rappelle également aux citoyens la nécessité de veiller, particulièrement lors de la saison estivale, au strict respect de toutes les mesures préventives contre les incendies de forêt, notamment le gel provisoire de la production du charbon et les mesures exceptionnelles relatives aux déplacements dans les espaces forestiers. «La protection et la préservation des ressources forestières relèvent de la responsabilité de tous et requièrent davantage de vigilance et de prévention tout le long de la saison estivale», a conclu le communiqué. Le durcissement des peines à l'encontre des personnes impliquées dans les incendies de forêts a eu un effet dissuasif évident. Les crimes d'incendies de forêts sont punies par la loi avec des peines très lourdes, exclues de mesures de grâce. Pour les spécialistes, l'implication de la justice s'impose plus que jamais pour une lutte efficace contre les incendies de forêts d'origine humaine. Ils estiment que faute de mesures dissuasives, les auteurs de ces actes criminels échappent souvent à la justice. En juin dernier, deux individus ont été interpellés en flagrant délit d'incendier des palmeraies dans la commune d'Aïn Beida (Ouargla) causant ainsi la perte de plus de 250 palmiers. Ils étaient en possession de tous les moyens pour commettre cet acte criminel. Les deux individus ont été transférés par les services de sécurité pour engager des procédures d'enquête et avertir les services judiciaires compétents. Quelques jours avant dans la même wilaya de Ouargla un exercice de simulation d'extinction d'un incendie déclaré dans une palmeraie avait été effectué un dispositif de prévention et de lutte contre les feux de forêts. Rappelons qu'un avion bombardier d'eau «Berieve BE 200» affrété, sur instruction du Président Abdelmadjid Tebboune, pour une période de trois mois auprès de la Fédération de Russie est en Algérie depuis le 15 juin pour intervenir dans des opérations d'extinction des feux de forêts à travers le territoire national. C'est un bombardier spécialisé dans la lutte contre les feux de forêts, d'une capacité de 12.000 litres compartimentés, ce qui permet un largage selon les besoins opérationnels et qui a la possibilité de vol à basse altitude et une vitesse de croisière de plus de 500 km/h et l'échoppage en mer en 14 secondes avec possibilité de ravitaillement sur piste d'atterrissage. Il s'agit d'un bombardier unique au monde, d'une grande capacité, qui peut intervenir dans tous les lieux, et qui constitue un moyen supplémentaire pour le pays et aussi un moyen supplémentaire pour aider les éléments de la Protection civile. Lakhdar A.