Le 20 août est doublement inscrit dans le calendrier des évènements historiques qui ont marqué la Guerre de libération nationale. Le 20 août consacre, en effet, deux moments décisifs – l'offensive du Nord-constantinois, en 1955 et le congrès de la Soummam en 1956 – qui ont contribué à renforcer l'engagement du peuple algérien dans la lutte armée pour l'indépendance et à créer les conditions de la victoire finale en mars 1962. A ce titre, le 20 août est célébré comme la Journée du Moudjahid. D'abord, l'offensive du Nord-constantinois, sous la conduite de Zighoud Youcef, le 20 août 1955, dans ce qui sera la wilaya II. L'offensive du 20 août 1955, par son aspect militaire, et la participation de la population, a eu un retentissement, moins d'un an après le déclenchement le 1er novembre 1954 de la Guerre de libération, d'autant plus qu'elle a précédé l'inscription, le mois suivant, en septembre 1955, à l'Assemblée générale de l'ONU de la cause algérienne, avec l'opportunité de son internationalisation. Le même jour, 20 août, un an après, 1956, le Congrès de la Soummam a permis de structurer militairement et politiquement la Révolution. Les historiens ont noté que, jusqu'à août 1956, il n'y avait pas de direction nationale pour coordonner les actions armées et leur donner une dimension et un but politiques. On sait que l'initiative de remédier à cette situation et de doter le FLN et l'ALN de structures, d'une direction et d'un programme, au plan politique et militaire, est venue de l'intérieur du pays, d'Alger. Le souci de Larbi Ben M'hidi et de Abane Ramdane, «tandem exemplaire qui a conduit au succès du Congrès de la Soummam», étaient de donner à l'insurrection déclenchée le 1er novembre 1954, «un développement qui la rende conforme au droit international», comme le souligne Henri Alleg dans son livre sur «La Guerre d'Algérie». Le Congrès de la Soummam a réuni des chefs politico-militaires des quatre zones et un chef politique, Abane Ramdane, mais en l'absence des représentants de la zone des Aurès et de la délégation extérieure. Il a fallu tout le génie des dirigeants de la Révolution pour organiser ce Congrès dans les meilleures conditions de sécurité. Une série d'interdictions (pas d'exécution de prisonniers, pas d'égorgement, pas d'exactions) deux principes retenus par l'histoire (primauté du politique sur le militaire et primauté de l'intérieur sur l'extérieur) et d'autres qui le furent moins (direction collégiale à tous les niveaux, fonctionnement démocratique dans les structures, contrôle, exemplarité des responsables) et des orientations politiques figurent dans la plate-forme de la Soummam.