Jamais une Coupe n'aura autant suscité de réactions de la part des experts, économistes, joueurs internationaux et même observateurs du football, non seulement mais également suscité autant de commentaires et d'analyses. Dans quelques semaines, le Qatar sera le centre nerveux du football, nous dit-on, et occupe déjà depuis quelques années de multiples espaces publicitaires (médias, films, message, affichage, Digital, Social, Radio, TV). Tout cela pour résister victorieusement aux critiques, et exprimer les valeurs de puissance, de dynamisme, d'auto-technicité et d'efficience. A l'image de cette pub qui est déjà en vol, embarquée par la compagnie aérienne, partenaire de la FIFA. Une pub en musique et sur la musique «We Will Rock You», elle illustre «l'expérience que pourrait vivre les supporters lors de leur voyage au Qatar pour le Mondial qui débute le 20 novembre». La critique des uns, la réponse des autres L'Ile est encore sous une large toile de critiques. Parmi les accusations répétées, celle des «6 500 travailleurs» qui seraient morts sur les chantiers pour que cet événement sportif puisse avoir lieu. Les conditions de travail – températures frôlant les 50 degrés, horaires sans limites – ont été évoquées. Mais que sait-on de ce bilan ? D'après une «analyse approfondie» de l'OIT, «500 ont été gravement blessés, et 37 600 ont subi des blessures légères à modérées, dans le cadre de leur travail». Ce que l'on sait des diverses études, le Qatar s'attend à ce que la Coupe du monde apporte 20 milliards de dollars à son économie à court terme, et les bénéfices liés aux infrastructures devraient durer des décennies. 2,89 millions de billets déjà ont été vendus L'instance mondiale du football, en l'occurrence la FIFA, avait lors de la Coupe du monde 2018, encaissée 5,4 milliards de dollars de revenus. «C'est un bond de 16% par rapport à ses revenus de l'édition 2014. Mais en tant qu'organisation à but non lucratif, la FIFA réinvestit la plupart de ses gains dans le développement du football», estime un confrère de la presse étrangère. On ajoutera qu'en 2018, 4,3 milliards de dollars ont été directement investis dans des programmes de football. Colin Smith, le directeur des opérations de la Coupe du monde, a lui rappelé que la FIFA préférait croire «au dialogue plutôt qu'au boycott» pour la gestion polémique des travailleurs sur les stades au Qatar. Il a également indiqué que 2,89 millions de billets avaient déjà été vendus sur les 3,2 millions disponibles. La FIFA a généré plus de 3 milliards de dollars Pour la cheikha Al-Anoud bint Mana Al Hajri, directrice générale adjointe et directrice des affaires du Centre financier du Qatar «La Coupe du monde démontre que l'industrie sportive du Qatar est une classe à part. C'est une occasion unique de se placer sur la carte sportive internationale ou sur la carte commerciale et économique internationale. La Coupe du monde n'est qu'un petit reflet d'un effort massif. Et je suis personnellement convaincue que ce qu'ils verront, c'est un pays qui se transforme rapidement en une capitale mondiale du développement durable. Les entreprises qui veulent changer le monde reconnaîtront que c'est l'endroit où elles seront le mieux à même de le faire». Cette même instance a généré plus de 3 milliards de dollars de revenus provenant des droits TV lors de la précédente Coupe du monde. «FOX a remporté une guerre d'enchères avec son rival ESPN, en concluant un accord de 400 millions de dollars avec la FIFA pour les droits TV jusqu'à la Coupe du monde de cette année». A la lumière de toutes ses analyses menées par des experts, les dépenses de la Coupe du monde vont atteindre un record cette année. Ils affirment que Qatar 2022 a le potentiel pour offrir des expériences uniques aux marques. Le prix du spot de 30 » peut être vendu à 330 000 euros Une autre info qui vient compléter ce qui est écrit et dit, illustre parfaitement ce que produira cette fête planétaire. Ainsi, la chaîne de télé française annonce que «si l'équipe de France de football est en finale de la Coupe du monde au Qatar (21 novembre-18 décembre), le prix du spot publicitaire de 30 secondes à la mi-temps pourra grimper jusqu'à 330 000 euros, selon les tarifs publicitaires dévoilés par TF1, qui diffusera 28 rencontres dont les demi-finales et la finale. Du jamais vu». A titre de comparaison, le spot le plus onéreux de la finale du Mondial-2018, qui avait opposé la France à la Croatie (4-2), avait été commercialisé 280 000 euros brut. En revanche, si les hommes de Didier Deschamps ne parviennent pas à se hisser à nouveau en finale, le spot de 30 secondes sera facturé pratiquement moitié moins, soit 180 000 euros. La Pub fait sa pub Dans l'ensemble, les prix de cette édition, programmée à une période inédite, sont en augmentation de 20% par rapport à il y a 4 ans. Concernant les matches de poules des Bleus, le spot de 30 secondes à la mi-temps du premier match face à l'Australie, le 22 novembre (20h) reviendra au maximum à 245 000 euros, contre 200 000 euros pour la rencontre face au Danemark (26 novembre à 17h) et 120 000 euros pour la confrontation face à la Tunisie (30 novembre à 16h). Les prix continuent à augmenter si les Tricolores étaient amenés à poursuivre l'aventure au Qatar, pour atteindre un maximum compris entre 210 000 euros ou 265 000 euros pour les 8es de finale, 290 000 euros pour les quarts de finale et 315 000 euros pour les demi-finales. Selon les prévisions de l'ANJ, (autorité nationale des Jeux) la prochaine Coupe du monde au Qatar sera l'événement sportif où les mises sur internet seront les plus importantes : au minimum 530 millions d'euros. C'est 70% de plus par rapport au précédent Mondial en Russie. Interdiction des stars dans les pubs Selon «France Info», les publicités pour les paris sportifs sont partout, parfois jusqu'à la saturation : à la télévision, dans les couloirs de métro et désormais de plus en plus sur internet et sur les réseaux sociaux. En France, presque la moitié des investissements des opérateurs (48%) se font désormais dans le numérique. Pour tenter d'endiguer les excès, le Royaume-Uni a pris une initiative radicale : à partir du 1er octobre, aucun sportif ne peut apparaître sur une publicité vantant une entreprise de paris. Une avancée majeure pour certaines associations. «L'exposition à la publicité et les mécanismes qui incitent à consommer sont très liés aux images qu'on voit et en particulier s'il y a des personnages humains, analyse Bernard Basset, le président de l'association Addictions France. La force de la publicité est d'autant plus importante que les personnes représentées sont très connues.»