L'arrivée du célèbre joueur portugais dans un club saoudien n'a pas que des adeptes. Un prédicateur palestinien a dénoncé les sommes faramineuses dépensées pour ce «corrompu» et l'importance accordée à la star, Cristiano Ronaldo, en Arabie saoudite. Le quotidien saoudien «Okaz» contre-attaque.«Il les a fait sortir de leurs tanières», titre en une le quotidien saoudien Okaz, mettant à l'honneur la star du football portugais Cristiano Ronaldo, qui a rejoint le club saoudien d'Al-Nassr il y a moins d'un mois. Sur cette une, il est entouré de quatre figures bien identifiées de l'islam politique, sur fond de toile d'araignée. Il s'agit de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah chiite libanais, de Kamal El-Khatib, chef d'une branche du Mouvement islamique palestinien, du prédicateur jordanien d'origine palestinienne Youssef Makharzeh, et de Hechmi Hamdi, journaliste et homme politique tunisien accusé de sympathie à l'égard des Frères musulmans. Kamal El-Khatib a récemment provoqué de vives réactions par son prêche du vendredi dans une mosquée palestinienne. Il a notamment dénoncé qu'on ait payé «400 millions d'euros pour le transfert de quelqu'un de corrompu, juste parce qu'il sait jouer au foot». Il s'est également insurgé contre l'affirmation que son arrivée marquerait «l'entrée dans l'histoire de l'Arabie saoudite», ajoutant d'une voix étranglée que «seul le prophète Mahomet a fait entrer dans l'histoire les Arabes». «La récente arrivée de la vedette mondiale Ronaldo au club saoudien d'Al-Nassr n'est pas la dernière gifle infligée à l'islam politique», commente le journal sur une double page consacrée à ce sujet. Et de citer le «spécialiste et chercheur en islam politique Hassan Al-Mostafa», selon lequel le contrat avec la vedette portugaise «s'inscrit dans un contexte plus large». «C'est un investissement destiné à attirer les intelligences et les compétences du monde entier, un investissement stratégique», selon ce commentateur. «Les critiques de figures de l'islam politique montrent l'incompréhension des changements en cours en Arabie saoudite».