Après quelques séances dans le rouge, les cours du pétrole ont retrouvé leur forme avant-hier, après que les Emirats arabes unis ont démenti l'information publiée par le Wall Street Journal sur leur éventuelle sortie de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). La hausse des prix de l'or noir, actuellement, stabilisé à 86 dollars le baril sont soutenus, notament, par la reprise progressive de la demande chinoise, après près de trois années de restrictions liées à la pandémie de Coronavirus, alors que l'Occident s'attend à une baisse des cours du pétrole après la mise en place par l'Union européenne (UE) de l' embargo sur le brut russe et sur les produits pétroliers, transportés par voie maritime. Mais aussi suite au plafonnement des prix du pétrole brut et des produits pétroliers raffinés russes qui s'applique aux autres destinations que l'Europe, aux clients de la Russie, notamment, l'Inde et la Chine. L'Occident vise à travers ces sanctions l'effondrement de l'économie russe qui tire une majeure partie de ses bénéfices des exportations d'hydrocarbures. Les pays consommateurs de l'or noir, dépendants particulièrement des importations des hydrocarbures russes cherchent, également, à faire pression sur l'Opep, qui s'est associée avec d'autres pays hors-Opep, dont la Russie depuis 2016. Le cartel a, pour rappel, décidé au mois d'octobre dernier, de baisser sa production quotidienne de pétrole de deux millions de barils par jour pour soutenir les cours du pétrole et maintenir la stabilité du marché. De son côté, la Russie a décidé, en représailles aux sanctions occidentales de réduire son volume des extractions de 500.000 bj, soit 5% de sa production quotidienne, ce qui pourrait affecter drastiquement l'offre de pétrole sur le marché face à une demande plutôt croissante avec la levée des restrictions sanitaires en Chine. Pour soutenir la demande, les Etats-Unis ont toujours puisé dans leurs réserves stratégiques, ce qui n'est plus pratiques, alors que l'Opep pourrait, quant à elle, relever sa production de l'or noir pour répondre à la demande et calmer l'inflation qui touchent les produits énergétiques et impacte la machine industrielle des pays développés. L'Opep+ refuse de revoir sa stratégie de production, elle opte pour la prudence, malgré les pressions occidentales, tentant de déstabiliser en interne le groupe qui s'est montré, ces derniers mois, très solidaire. Le Wall Street Journal a publié, il y a quelques jours, un article selon lequel «les Emirats songeraient à quitter le cartel énergétique du fait de dissensions avec l'Arabie saoudite et que les Emirats arabes unis seraient ouverts à une augmentation de la production de l'Alliance, une demande forte des Etats-Unis, mais cette vision s'oppose à celle de l'Arabie saoudite», a repris le site spécialisé, leprixdubaril.com. Le marché pétrolier a réagi à cet article dans l'immédiat. Les prix ont baissé avant de reprendre après que «les Emirats arabes unis ont rapidement démenti l'information à plusieurs organes de presse, vendredi». «Le démenti a été ferme, ce qui a sorti cette question de l'équation. Cet épisode illustre le fait que le marché est à la merci de la moindre déclaration et de la suggestion que l'Opep pourrait remonter ou réduire sa production», selon l'analyste John Kilduff, d'Again Capital, cité par la même source.