Il y a un an, en février 2022, j'avais publié un article intitulé « Les dessous du scandale des maisons de retraite en France ». Au début de l'année 2023, j'ai rédigé un second article intitulé « Le gouvernement Macron : Fossoyeur des maisons de retraite ». Dans les deux textes, je démystifiais la campagne de dénonciation menée contre les maisons de retraite, accusées de maltraitances. J'écrivais : « Sans nul doute, la publication du livre «Les Fossoyeurs» est suspecte car elle s'apparente à une opération de discréditation professionnelle orchestrée par le gouvernement Macron, et surtout à une entreprise de torpillage économique lancée contre la multinationale Orpea, leader mondial des Ehpad – déjà l'action du titre Orpea à la Bourse de Paris a dégringolé d'environ 60%. » Plus loin, je précisais : « En effet, par une opération de dénigrement et de disqualification rondement bien menée par les médias stipendiés, l'objectif était double. D'abord, après avoir ruiné la réputation (par les accusations de maltraitance) et les finances (par l'effondrement de la valeur des actions) des maisons de retraite, le gouvernement escomptait se les approprier à un prix dérisoire afin de les transformer en structures médicalisées réservées aux personnes âgées dépendantes conformément à sa politique de restriction budgétaire. Ensuite, par l'opération de dénigrement des maisons de retraite accusées de maltraitance, de dissuader les « enfants » de placer leurs parents dans ces supposés « établissements de torture », manière indirecte de les acculer à les prendre directement en charge, conformément, également, à l'agenda du gouvernement qui œuvre à l'institutionnalisation de la politique de maintien à domicile, planifiée depuis plusieurs années pour des raisons d'économie financière et non humanitaire, comme le serinent les instances gouvernementales et médiatiques ». Bis repetita placent ! Une opération de manipulation qui a bien réussi dans le secteur de la dépendance pourrait également réussir dans le domaine de la petite enfance, semble penser le gouvernement Maron. Cette fois, le gouvernement Macron n'a pas stipendié un vulgaire journaleux pour rédiger un livre accusateur contre les maisons de retraite. La mission a été confiée à l'Inspection générale des affaires sociales (l'IGAS). Avec la même technique de fabrication d'un climat de psychose, largement employée par les médias stipendiés pour effrayer (donc dissuader) les « enfants » de seniors désireux de placer leur parent dans une maison de retraite, aujourd'hui la presse réitère l'opération de manipulation psychologique à l'égard des parents qui doivent inscrire leur enfant dans une crèche. Dans leur édition du mardi 11 avril 2023, tous les journaux rivalisent d'ingéniosité maléfique pour épouvanter le lecteur avec des titres alarmistes propres à susciter l'émoi et, surtout, l'effroi. Voici en vrac quelques titres de journaux et commentaires terrifiants : « À quoi s'attendre lorsqu'on inscrit son enfant en crèche ? ». « De nombreux adultes interrogés ont décrit des situations s'apparentant à de la maltraitance ». « Des établissements de qualité très dégradée, ce qui peut entraîner des carences dans la sécurisation affective et dans l'éveil des tout-petits, soulignent les auteurs de ce rapport ». « Des enfants privés de sieste, nourris de force ». « Un rapport alerte sur la qualité d'accueil et des risques de maltraitance dans les crèches ». « Maltraitance, insultes, humiliation (...) Un nouveau rapport commandé par le gouvernement épingle l'accueil dans les crèches ». « Un rapport accablant dénonce des maltraitances dans les crèches ». « Des enfants laissés toute la journée dans la même couche « parce qu'ils ne pleuraient pas et n'étaient pas prioritaires », privés de sieste faute de lits, « des bébés de 4 mois qui hurlent de faim, de sommeil, besoin d'être rassurés et doivent attendre, en silence si possible» (...) ». Tous ces journaux font état d'une étude menée par l'IGAS. Or, en fait d'étude, il s'agit en réalité de la diffusion d'un simple questionnaire, auquel ont répondu 5275 directeurs, 12.545 salariés de crèches et 27.671 parents. Certes, les inspecteurs de l'IGAS se sont bien rendus dans certains établissements. Au vrai, ils ont visité 36 crèches sur 16 000 structures (crèches publiques, microcrèches, halte-garderie) existantes. Cela représente à peine 0,2%. Quant au questionnaire diffusé aux professionnels, on imagine mal des directeurs ou des salariés décrire les conditions d'accueil des enfants dans leur établissement comme étant déplorables, comme l'analyse la prétendue étude (se serait suicidaire : ils seraient passibles de poursuites judiciaires pour maltraitances). De même, on imagine mal un parent informé de cas de maltraitances dans la crèche où est inscrit son enfant, et continuer à le maintenir dans cet établissement de l'Horreur. Ou demeurer silencieux. À tout le moins il déposerait plainte. Sans surprise, la secrétaire d'Etat chargée de l'Enfance, Charlotte Caubel, a réagi en comparant les conclusions du rapport à la crise qui avait secoué le secteur de la dépendance, après la publication du livre « Les fossoyeurs » : « Pas question de vivre une crise des EHPAD 2.0 », a-t-elle affirmé. Ne dit-on pas « Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage ». Le gouvernement Macron, radicalisé et enragé, de manière machiavélique, chaque semaine exhibe une nouvelle étude catastrophiste sur un établissement public ou privé d'utilité sociale pour justifier sa fermeture. Le Wall Street Journal a écrit récemment : « Les dépenses nécessaires pour faire face aux menaces seront impossibles sans des réformes qui rendent les pensions et les acquis sociaux plus durables. C'est un débat nécessaire en Europe et aux Etats-Unis. La fin de la guerre froide a créé l'illusion que les Etats-providence pouvaient se contenter de prestations toujours plus généreuses. Mais ils ne le peuvent pas si les démocraties veulent se défendre contre les menaces autoritaires. » Autrement dit, les préparatifs de guerre mondiale, couplés avec la crise économique, servent de justification à la suppression des droits sociaux et au démantèlement des services publics. Comme avec les maisons de retraite délibérément stigmatisées afin de justifier la réorientation de la politique de la dépendance des seniors vers le maintien à domicile jugé plus économique pour l'Etat, les structures de la petite enfance font l'objet d'une stigmatisation pour motiver, sinon leur fermeture, au moins leur diminution. Pour preuve. Cette fallacieuse étude établit cette conclusion pernicieuse destinée à effrayer les parents d'enfants ou futurs parents, donc à les dissuader de confier leur enfant à une crèche. Elle soutient que, « pour un bébé de moins d'un an, passer 40 heures par semaine en crèche, avec ce que cela «implique de bruit, d'agitation, de risques de surstimulation», n'est de toute façon pas forcément la réponse la plus adaptée à ses besoins. Elle appelle en conséquence à «revoir la durée et les règles de rémunération des congés maternel, paternel et parentaux» pour «accroître la possibilité de présence parentale auprès de l'enfant pendant la première année de vie». En d'autres termes, dorénavant les nouvelles mamans devront garder leur bébé à la maison, au moins durant les trois premières années, sinon davantage. C'est la politique du retour de la femme au foyer prônée sous le régime de Vichy. Pour conclure. En matière de maltraitances, actuellement, s'il y a une instance officielle qui maltraite ouvertement, au vu et su du monde entier, ses millions d'administrés, c'est bien le gouvernement Macron, l'Etat policier français. Aussi bien au plan répressif qu'économique. Le peuple laborieux français est réduit à manger son pain noir, à se nourrir de la bile noire, et à subir de nouvelles « années noires ».