En seulement dix jours, le projet d'exploitation du gisement de zinc et de plomb d'Oued Amizour (Béjaïa) a franchi une étape symbolique avec l'adoption par le Gouvernement de la nouvelle feuille de route de sa réalisation et l'octroi du permis minier par le régulateur minier algérien, via l'Agence nationale des activités minières (Anam) à la société australienne Terramin Australia Limited. C'est ce qu'a affirmé dans un communiqué publié avant-hier l'entreprise australienne, repris par le journal d'information en ligne algerie-eco.com, confirmant ainsi la véritable détermination et l'engagement des autorités algériennes à donner un coup d'accélérateur pour ce projet, controversé au niveau local. Désormais, les contours de ce projet stratégique se dessinent progressivement, selon les dernières précisions du ministère de l'Energie et des Mines qui a fixé la date de l'entrée en production de cette mine à décembre 2025. La construction de l'usine est prévue au mois de juillet prochain. «Le ministère a réuni toutes les conditions nécessaires au lancement effectif des travaux de réalisation du projet d'exploitation du gisement et de construction de l'usine en juillet, et l'entrée en production prévue en décembre 2025, en application des recommandations de la réunion du Conseil des ministres du 14 mai relative à l'accélération de la cadence de réalisation du projet», a indiqué le ministère dans un communiqué rendu public mercredi dernier, affirmant à ce sujet que «le début de l'exploitation minière sera effectué selon l'étude de faisabilité du projet, adoptée selon les règles prévues en matière de protection de l'environnement, et qui sont compatibles aux exigences environnementales et aux spécificités de la nature de la mine». De quoi rassurer les habitants de la région qui ont exprimé leurs inquiétudes quant à l'impact de l'exploitation de ce gisement minier sur leur environnement et leur santé. Les autorités tentent de rassurer la population de la commune et de démontrer l'importance de ce projet stratégique et structurant pour le développement local de la wilaya, en particulier et du pays en général. Le métal rouge est de plus en plus prisé par les pays industrialisés qui visent l'accélération de leur transition énergétique qui devrait, en effet, stimuler la demande de ce métal (cuivre). «La consommation de cuivre doublera pour atteindre 50 millions de tonnes d'ici à 2035», selon les projections du cabinet de conseil S&P Global, reprises par les médias internationaux au mois d'avril dernier, motivant ainsi les grands producteurs de cette matière première à accélérer la cadence de l'exploitation des mines existantes et à multiplier les recherches et les découvertes de nouveaux sites. D'où l'intérêt particulier accordé par l'Etat algérien au projet d'exploitation du gisement de zinc et de plomb d'Oued Amizour. Il en va, également, du développement de l'industrie minière et de la diversification de l'économie nationale et profite de la conjoncture actuelle pour renforcer le développement du secteur minier, longtemps négligé. Les experts et les industriels sont unanimes quant à l'explosion de la demande de cuivre avec la progression de la décarbonation et l'électrification, ce qui devrait, en effet, intéresser l'Algérie, riche en matières premières. Une autre source de revenus pour l'Etat a réuni les conditions nécessaires pour l'entrée en exploitation de la mine, en tenant compte de l'impact de ce projet sur la santé et l'environnement de la région. C'est ce qu'a affirmé, de son côté, la société australienne Terramin Australia Limited dans son dernier communiqué, assurant que «la délivrance du permis minier signifie que Tala Hamza a satisfait à toutes les exigences réglementaires, financières et environnementales algériennes et qu'elle peut désormais poursuivre son développement». Et de préciser qu'«en collaboration avec les partenaires algériens, ce permis minier permettra l'extraction et le traitement de 2 millions de tonnes de minerai au lieu des 1,3 million de tonnes prévus dans l'étude de faisabilité définitive du projet de 2018. Selon la même source, les rendements seront améliorés au cours des 20 ans de durée de vie de la mine». L'étude de faisabilité devrait, également, selon le ministère de tutelle, «tenir compte de l'incidence positive de l'exploitation de ce projet structuré et stratégique pour le pays pour le développement économique de la région particulièrement, outre l'ouverture de plusieurs postes d'emploi au profit des diplômés universitaires et des centres de formation professionnelle, ainsi que les jeunes de la région, et ce, à travers la création de près de 780 emplois directs et 4.000 emplois indirects, en plus de bénéficier d'une formation dans ce domaine et de les intégrer au projet ultérieurement». Il a rappelé, dans son communiqué, que «c'est la société mixte algéro-australienne «Western Mediterranean Zinc (WMZ), qui est chargée de la réalisation et de l'exploitation du projet, qui s'étend sur une superficie de 234 hectares, et jouit d'une réserve exploitable de 34 millions de tonnes». L'Algérie s'apprête à franchir un grand pas dans le développement du secteur minier et énergétique.