L'opérateur minier australien Terramin veut décrocher le contrat d'exploitation de la mine de Tala Hamza, à Béjaïa, où il détient 65 % du projet. Il se dit déterminé à poursuivre les efforts pour trouver un accord avec son partenaire algérien sur l'étude de faisabilité définitive, et sur «la manière la plus appropriée » pour développer le projet. Le ministère des Mines est de son côté réticent à exploiter la mine à ciel ouvert. Terramin Australia Limited tient toujours à l'exploitation du gisement de zinc-plomb de Tala Hamza (Bejaia). Conjointement avec l'annonce de l'opération de levée de fonds de 10 millions de dollars, lancée sur les marchés boursiers en novembre dernier, le Conseil d'administration de l'entreprise australienne a réaffirmé son engagement à faire avancer le projet de Tala Hamza en Algérie. Par conséquent, Terramin a mis fin à ses discussions entamée en avril dernier avec la China Non-Ferrous Metal Industry's Foreign Engineering and Construction Co., Ltd (NFC) sur une éventuelle cession de sa participation dans le projet Tala Hamza. Elle a également rejeté une offre de son ancien directeur exécutif, Kevin Moriarty qui a proposé 50 millions de dollars, « car elle ne saurait aider l'entreprise à lever les fonds dont elle a besoin dans l'immédiat ». En outre, Michael Kennedy, président du Conseil d'administration a indiqué dans une lettre à l'intention des investisseurs potentiels que les fonds récoltés serviront, entre autres, pour avancer dans le projet de Tala Hamza en Algérie. AUCUNE GARANTIE POUR LE RENOUVELLEMENT DU PERMIS D'EXPLORATION Cependant, l'entreprise australienne - 65 % du capital de la joint-venture WMZ (Western Mediterranean zinc) qui exploite le gisement de Tala Hamza, contre 32,5 pour l'Entreprise Nationale des Produits Miniers non ferreux et des Substances Utiles (ENOF) et 2,5% pour l'Office de Recherche Géologique et Minière (ORGM) - n'est pas certaine d'avoir tous les documents nécessaires permettant d'aboutir à l'exploitation de la mine. Dans un document d'information destinés aux futurs investisseurs, accompagnant l'opération de levée de fonds, l'entreprise australienne affirme que WMZ a demandé une prolongation du permis d'exploration. « La demande de renouvellement du permis d'exploration (du gisement) de Oued Amizour continue d'être évaluée par le régulateur algérien », affirme l'entreprise, précisant que WMZ a satisfait à toutes les exigences légales du renouvellement. Cependant, le renouvellement du permis d'exploration « est tributaire d'un règlement satisfaisant des différences d'opinions entre la Société et ses partenaires dans la joint-venture, à l'égard des conclusions de l'étude de faisabilité définitive ». En conséquence, « la Société ne peut garantir » de « résultat satisfaisant ». « Une incapacité » à obtenir un renouvellement du permis d'exploration « ferait obstacle à la capacité de WMZ » à poursuivre à l'avenir les travaux d'exploration plus poussés, souligne le document. L'EXPLOITATION RETARDEE POUR UNE ETUDE DE FAISABILITE NON VALIDEE L'étude de faisabilité définitive (EFD) a été achevée en Septembre 2010. Elle a déterminé des réserves probables de 38.1mt à 4.78% de zinc et 1.36% de plomb contenues dans des ressources mesurées, indiquées et présumées globales de 68.6 millions de tonnes. La durée de vie de la mine a été estimée à 12 ans, extensible, avec de faibles coûts d'exploitation, comparés à « 24 autres projets de zinc actuellement projetés à travers le monde ». L'étude n'a pas satisfait les responsables algériens et à leur tête le ministre de l'Energie et des mines, Youcef Yousfi, notamment en ce qui concerne la méthode d'extraction et les garanties environnementales. Le partenaire australien a opté pour une mine à ciel ouvert, ce qui a déplu à la partie algérienne qui préfère la méthode des tunnels. Cette divergence entre les deux partenaires a bloqué l'exploitation du gisement prévu pour cette année. L'entreprise australienne affirme que « des négociations sont en cours » pour débloquer la situation et obtenir le permis d'exploitation. L'attribution de ce permis est tributaire de l'accord des autorités locales et du ministère de l'Energie et des mines, après approbation des études sur tous les aspects miniers et environnementaux. « Une telle décision continue d'être retardée par les négociations en cours entre Terramin et ses partenaires algériens dans la joint-venture », au sujet de l'étude faisabilité, précise le document. Terramin affirme toutefois qu'un travail est en cours pour faire avancer le projet de manière satisfaisante. Entre-temps, Terramin finance pour plusieurs millions de dollars l'exploration du gisement de Tala Hamza, et ce jusqu'à la décision d'exploitation, selon le contrat de partenariat.