Globalement, les gouvernants, en particulier les chefs d'Etat des grandes puissances, se déclarent volontiers pacifistes. Ils affichent ostensiblement leur détestation de la guerre. Mais cela ne les empêche pas, sous divers prétextes, de déclencher régulièrement des guerres. Sans scrupule, envoyer leur population au front pour mourir pour la patrie, cette abstraction fondée sur les privations alimentaires et les sacrifices socioéconomiques (exploitation et oppression), véritable entité bourgeoise belligène. Avec l'annonce officielle de l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN, Poutine va-t-il envahir ces deux pays frontaliers ? Je doute fortement. Ce qui démontrerait l'inanité des arguments spécieux du Kremlin pour justifier Sa guerre contre l'Ukraine. En vérité, la guerre actuelle menée par la Russie sous-développée contre l'Ukraine est une guerre coloniale (toute la région conquise recèle d'immenses richesses fossiles et agricoles), drapée dans des justifications anachroniques staliniennes de «dénazification», démilitarisation. En tout cas, drôle de manière de démilitariser et de dénazifier l'Ukraine : par une guerre meurtrière opérée avec des méthodes barbares. Pour revenir à l'Ukraine, selon la propagande occidentale, aucune voix discordante ni dissidente ne semble avoir surgi au sein de ce concert belliciste patriotique ukrainien. Toujours selon les médias occidentaux, mû par une fibre patriotique exemplaire, tout le monde serait prêt à mourir pour la patrie ukrainienne. Pourtant, le président Zelensky avait dû décréter l'interdiction aux hommes de 18 à 60 ans de quitter le pays, comme s'il craignait que la majorité des Ukrainiens préférerait prendre la route de l'exode ouest-européen plutôt que le chemin des fronts de guerre. Ainsi, ce n'est pas avec la fleur au fusil mais le pistolet de l'Etat nazifié de Zelensky pointé sur leur tempe que les Ukrainiens se mobilisent pour affronter leurs frères russes, qui plus est dans des conditions dramatiques car les milliers de recrues, envoyées au front, sont inexpérimentées. Au reste, selon plusieurs sources médiatiques, le gouvernement ukrainien fanatisé s'apprêterait à mobiliser également les femmes pour poursuivre la guerre. Par ailleurs, se manifeste parmi les soldats une certaine lassitude, source de leur démobilisation. De même, curieusement, dans ce « pays libéral » qui se bat pour la défense de la « démocratie », pour mener sa guerre « de la liberté », ce même président maffieux avait dû décréter également l'interdiction des partis d'opposition. Au reste, la loi martiale avait été décrétée pour réprimer toutes sortes d'actions considérées comme antipatriotiques. Pareillement, ce « démocrate » défenseur de la liberté d'expression, Zelensky, avait dû contraindre de manière autoritaire tous les médias, en particulier les chaînes d'information télévisées ukrainiennes, à se regrouper en « une seule plateforme d'information de communication stratégique », baptisée « United News », et, surtout, à s'aligner sur la ligne politique belliciste du pouvoir. Curieusement, à notre époque moderne particulièrement belliqueuse, lors de chaque guerre, devenue ordinaire comme celle opposant actuellement la Russie et l'Ukraine, l'accusation de « crimes de guerre » est invoquée par l'un des deux belligérants. Comme si la guerre n'était pas intrinsèquement un crime. Le Crime des crimes. Comme si la guerre était ordinairement une simple compétition sportive menée entre deux pays adversaires. Or, la guerre est par essence un exercice de massacres effroyables de masse, de destructions épouvantables d'infrastructures. À croire qu'il y aurait deux manières de faire la guerre, différenciée en fonction du système politique du pays belligérant. Menée par un pays « démocratique » occidental, la guerre se déroulerait de manière civilisée. En revanche, un pays « totalitaire » ne livrerait de facto, selon la conception idéologique occidentale, qu'une guerre barbare, autrement dit criminelle. De là s'expliquerait la présomption de culpabilité pesant sur lui. L'accusation de « crimes de guerre ». Comme celle qui frappe aujourd'hui la Russie. En vérité, à l'ère de la domination impérialiste fondée sur le développement extraordinaire de la technologie militaire destructrice et exterminatrice, toutes les guerres sont meurtrières, criminelles et génocidaires (il suffit de citer les récentes guerres destructrices et ruineuses livrées par les Etats-Unis et leurs alliés contre l'Irak, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie). En effet, si, jusqu'à la fin du 19èmesiècle, les guerres décimaient principalement des militaires engagés directement sur les lignes de front, depuis la Première Guerre mondiale, c'est-à-dire l'entrée du capitalisme en décadence, les populations civiles constituent majoritairement les principales victimes, et les villes administratives et les zones d'habitation les principaux foyers de guerre destructive. De nos jours, 90% du total de décès de guerre sont des civils. Sans oublier les destructions totales des villes abritant principalement des civils. Par ailleurs, autre singularité du capitalisme décadent : si, dans la première phase de développement du capital, au cours des 18ème et 19ème siècles, la guerre avait pour fonction d'assurer un élargissement du marché, en vue d'une plus grande production de biens de consommation, donc d'enrichissement national, dans la seconde phase du capital, depuis le début du 20ème siècle, la production est essentiellement axée sur la production de moyens de destruction, c'est-à-dire en vue de la guerre. Qui plus est, dans cette période de décadence, la guerre, revêtant un caractère de permanence, est devenue le mode de vie du capitalisme. Ainsi, aujourd'hui, après seulement quelques mois de conflits armés, la Russie est accusée, sans autre forme de procès, par l'Occident de « crimes de guerre » commis en Ukraine. La coalition dirigée par l'Arabie saoudite mène depuis 7 ans une guerre génocidaire au Yémen, et pourtant jamais l'accusation de crimes de guerre n'a été invoquée contre la monarchie saoudienne par les pays occidentaux, qui par ailleurs épaulent militairement cette monarchie moyenâgeuse, notamment par la vente d'armes. Pourquoi ce silence criminel des occidentaux ? Probablement, car, à l'instar de l'Ukraine à l'Etat dominé par les membres d'Azov, l'Arabie saoudite obscurantiste mènerait une guerre pour la démocratie ? Et, comme tout le monde le sait, les pays démocratiques ne commettent pas de crimes de guerre car leurs guerres sont opérées de manière chirurgicale, dans les règles de l'art de la destruction humanitaire et du génocide philanthropique. À l'instar d'Israël qui mène en toute impunité et immunité, sans provoquer la moindre riposte militaire ou sanctions économiques des pays occidentaux, sa guerre d'épuration ethnique des Palestiniens depuis 74 ans. Selon la définition juridique des instances internationales, notamment des Nations-Unies, le nettoyage ethnique est « une politique délibérée conçue par un groupe ethnique ou religieux visant à faire disparaître, par le recours à la violence et à la terreur, des populations civiles appartenant à une communauté ethnique ou religieuse distincte de certaines zones géographiques ». Telle est la nature de l'occupation coloniale de la Palestine par les sionistes. Une guerre d'épuration ethnique, appelée également guerre de colonisation de peuplement, consistant à confisquer militairement les terres des autochtones pour les attribuer aux colons, après avoir exterminé ou chassé leurs habitants légitimes et légaux. Par ailleurs, lors de chaque guerre, en matière de communication, l'information se distingue difficilement de la propagande. La frontière est poreuse. En fonction du camp belligérant, la communication est qualifiée d'information ou de propagande. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, quand il s'agit d'un pays belligérant occidental, toute communication diffusée par les autorités ou les médias est présumée être sûre et véridique. Donc, il s'agirait d'une authentique information, certifiée conforme à la doxa occidentaliste. En revanche, toute communication émanant d'un pays belligérant dit « totalitaire », par exemple la Russie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, est d'emblée qualifiée de propagande. Elle est frappée du sceau de contrevérité, qualifiée de Fake news. Il est vrai qu'en Russie tous les médias d'opposition sont aujourd'hui réduits au silence. Seuls les organes de presse des oligarques et du gouvernement ont le droit de diffuser les informations relatives à « l'opération militaire spéciale ». La propagande comme la censure tiennent lieu d'information ou de protection. Actuellement, en Ukraine comme en Russie, les autorités soutiennent cyniquement appliquer la censure pour protéger leurs populations de la désinformation adverse. Aussi, le gouvernement russe avait-il ordonné la fermeture d'accès aux réseaux sociaux, notamment Facebook, Twitter, Instagram et TikTok, dès le déclenchement de son offensive en Ukraine. De l'autre côté du rideau de fer, l'enfer doré de l'Occident, les pays européens atlantistes ont interdit à tous médias internationaux russes, notamment Russia Today et Sputnik, la diffusion de leurs programmes sur les canaux dits « libres », notamment Facebook. Bien évidemment, selon les Occidentaux, il ne s'agit pas de censure. Mais de « mesures démocratiques de protection ». Sans conteste, à notre époque l'information est une arme de guerre car elle permet de mener une guerre de désinformation. Quoi qu'il en soit, dans cette guerre ukrano-russe, les principales victimes de la guerre sont les populations ukrainiennes. Doublement victimes. Victimes des destructions et des massacres. Mais également victimes de l'hystérie patriotique injectée par les pays atlantistes. Car leur combat pour la patrie est vain. En effet, au terme de leur guerre (victorieuse ou perdue) menée pour vivre sous un Etat intégré à l'OTAN et à l'Union Européenne, les Ukrainiens hériteront d'un pays ruiné, dévasté, appauvri, dépeuplé, probablement démembré. Et ce ne sont sûrement pas les nations occidentales, certes actuellement très prodigues en matière d'aide en armements coûteux, qui financeront la reconstruction de leur pays, l'Ukraine. De même, une fois les canons tus et la paix signée entre les dirigeants russes et ukrainiens réconciliés, assurément les populations ukrainiennes sombreront dans l'indigence et la détresse sociale, livrées à elles-mêmes, abandonnées et ignorées des Européens. En revanche le président Zelensky comme ses acolytes oligarques seront toujours opulents, millionnaires.