Bientôt une année après son élection à la présidence de l'Ukraine, le président Volodymyr Zelensky, comédien novice en politique semble, de l'avis de nombreux observateurs les plus avertis, incapable de donner une chance à la paix avec son voisin russe. Par ses tergiversations, par l'ambiguïté de ses discours et ses prises de position, à la limite bellicistes, il ouvre une période d'incertitudes pour l'avenir des relations entre Kiev et Moscou. Sinon comment expliquer cette incompréhensible décision de remettre en cause les accords de Minsk. Alors qu'il a soutenu exactement le contraire lors d'une première conférence de presse après sa victoire à l'élecction pérsidentielle en avril dernier. Volodymyr Zelensky a déclaré souhaiter «relancer» le processus de paix de Minsk et «arriver à un cessez-le-feu», en référence aux accords signés en février 2015 entre Kiev et Moscou dans la capitale biélorusse, sous l'égide de Paris et Berlin. Le président ukrainien n'est-il pas en train d'agir selon une feuille de route bien ficelée par d'autres officines et n'ayant pour unique but de lier définitivement le sort de l'Ukraine au bloc atlantiste? Une manière de compromettre toute perspective de rapprochement et d'apaisement avec Moscou. Kiev semble s'agripper au rôle qui lui a été dévolu par le bloc atlantiste: créer une zone tampon entre l'Europe occidentale et la Russie, et créer suffisamment de nuisance à cette dernière pour la confiner géopolitiquement et l'épuiser économiquement. N'étant pas né de la dernière pluie, le président russe Vladimir Poutine a donné une logique explication. Il affirme que les tensions entre la Russie et l'Ukraine, n'ont pour but que d'empêcher « l'émergence d'un concurrent de niveau international pour l'Europe et le reste du monde. Personne n'en veut. C'est pourquoi ils feront tout pour nous mettre de côté». L'histoire est un éternel recommencement. En effet, ce rôle de vassal a été joué déjà par l'Ukraine durant la Grande Guerre quand les Autrichiens se sont servis des populations ukrainiennes contre les Russes. De même que durant la Seconde Guerre mondiale où des milices ukrainiennes avaient rallié les Nazis contre l'Urss Dans la foulée, un responsable sécuritaire ukrainien a affirmé que son pays ne recourra pas à la force pour récupérer la Crimée. La raison?Eviter un grand nombre de victimes parmi la population civile. «Si nous avions eu, aujourd'hui, la possibilité de reprendre ces territoires [la Crimée, ndlr], peut-être que nous l'aurions fait. Nous comprenons que cela pourrait causer d'immenses pertes, au premier chef parmi la population civile. Nous ne pouvons pas l'accepter, il nous reste la voie diplomatique, ce sur quoi nous travaillons», a déclaré le secrétaire du Conseil ukrainien de Sécurité nationale et de Défense, Olexiy Danylov, dans une interview accordée à la radio Novoïé vremia. Convaincu, il ajoute, selon lui, la Crimée «retournera obligatoirement à l'Ukraine», mais les armes qui existent dans le monde moderne menacent de faire augmenter le nombre de victimes de façon exponentielle et excluent un scénario du «retour de la péninsule par la force». D'ailleurs, le président ukrainien évite de qualifier publiquement la Russie de pays «ennemi» ou d'«agresseur», ce qui s'apparente à un exercice de grand écart, au moment même où le discours officiel parle d'occupation de la Crimée par la Russie et de séparatisme des «pro-Russes» au Donbass. L'ancien représentant spécial américain pour l'Ukraine, Kurt Volker ne se fait pas de doute sur cette manière de souffler le chaud et le froid. Pour lui, cette rhétorique «pacifique» de Volodymyr Zelensky en public n'est que de l'hypocrisie, une couverture dont le but est de donner une meilleure image de l'Ukraine.