Une cérémonie poignante de recueillement a été organisée, dimanche dernier, en hommage au chahid Maurice Audin, à sa défunte épouse Josette et à leur fils feu Pierre Audin, au cimetière Père-Lachaise à Paris, plus précisément au jardin du souvenir puis devant le cénotaphe dédié à Maurice Audin, sous forme de la cartographie de l'Algérie.La cérémonie a eu lieu en présence des filles de Pierre Audin, sa sœur Michelle et des personnalités politiques, des historiens et des élus locaux à l'image des responsables du MRAP section de Nanterre, Pierre Mansat (fondateur de l'association Maurice-Audin, l'ancien député et actuel président de l'Association Cédric Vilani, l'historien Gilles Manceron, l'historien Alain Ruscio, l'ambassadeur, délégué à la Méditerranée de L'Elysée Karim Amellal, l'historien Tramor Quemeneur, l'infatigable Fatiha Hassanine de l'association Maurice et Josette Audin... tous venus assister à cet hommage au militant de la cause algérienne, à son épouse la militante Josette ainsi qu'à leur fils l'infatigable défenseur de la liberté Pierre Audin décédé le 28 mai dernier... Pour rappel, le 13 septembre 2018, en rendant visite à l'épouse du défunt Maurice Audin, le président de la République française, Emmanuel Macron, avait reconnu la responsabilité de l'armée coloniale dans l'assassinat du martyr Maurice Audin, Il a par conséquent décidé qu'il était temps que la nation accomplisse un travail de vérité sur ce sujet. Il a reconnu, au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l'avaient arrêté à son domicile le 11 Juin 1957. Il a reconnu aussi que si sa mort est, en dernier ressort, le fait de quelques-uns, elle a néanmoins été rendue possible par un système légalement institué : le système « arrestation-détention «, mis en place à la faveur des pouvoirs spéciaux qui avaient été confiés par voie légale aux forces armées à cette période. Le président de la République française avait souhaité que toutes les archives de l'Etat qui concernent les disparus de la guerre d'Algérie puissent être librement consultées et qu'une dérogation générale soit instituée en ce sens. Le docteur en histoire et spécialiste de la guerre d'Algérie, Tramor Quemeneur, a parlé longuement d'ailleurs sur ce sujet lors de sa prise de parole durant cette cérémonie. Karim Amelle, ambassadeur et délégué interministériel à la Méditerranée a lu un message émanant du Président Emmanuel Macron à l'adresse de la foule nombreuse présente au cimetière. Pierre Mansat, fondateur et ancien président de l'Association Maurice et Josette Audin a, quant à lui, rendu un grand hommage à la famille Audin et au peuple algérien, en rappelant les moments forts du séjour de la délégation de ladite Association en Algérie l'année dernière. Devant les participants à cette cérémonie, munis de drapeaux algériens, une femme algérienne a poussé la foule à entonner le chant « L'international « de l'artiste Marc Ogeret, chanteur français mort le 4 juin 2018, connu pour ses interprétations de chansons liées aux mouvements ouvriers, révolutionnaires et anarchistes avant de conclure avec le chant révolutionnaire et patriotique algérien « Min Djibalina « dont les paroles ont été écrites par Mohamed Laîd El Khalifa, sous les applaudissements et les youyous des Algériennes venues en force rendre hommage aux Algériens Maurice, Josette et Pierre Audin. C'était très émouvant. Nous apprenons par le biais de l'un des responsables de l'Association que le 13 septembre prochain, soit la date-anniversaire de la reconnaissance officielle par l'Etat français de l'assassinat de Maurice Audin, un grand rassemblement aura lieu au cimetière Père-Lachaise pour poser le buste du chahid Maurice Audin sur le cénotaphe dédié. De Paris