À la traîne par rapport à d'autres pétromo- narchies du Golfe, comme le Qatar, l'Arabie saoudite s'est lancée massivement dans l'investissement par le sport.Avec des annonces fracassantes ces dernières semaines comme l'arrivée du Ballon d'Or Karim Benzema dans le Championnat de football, en passant par cette information dans le milieu du golf, avec les circuits nord-américain PGA et européen DP World Tour qui fusionnent avec le LIV, soutenu par l'Arabie saoudite, dont l'émergence avait attiré certains des meilleurs joueurs actuels, l'Arabie saoudite fait parler d'elle. L'investissement par le sport est une de ses nouvelles stratégies pour attirer la lumière. Formule 1 à Djeddah, rallye Dakar depuis 2020, boxe ou encore le cyclisme avec le Saudi Tour, organisé dans la région d'Al-Ula, dédale spectaculaire de canyons et de pitons rocheux au nord-ouest du pays, l'Arabie saoudite s'offre des vitrines pour changer l'image écornée de ce pays aux 35 millions d'habitants, plus gros producteur de pétrole au monde, dont 70% de la population a moins de 35 ans. Cristiano Ronaldo, tête de gondole Depuis quelques décennies, plusieurs pays du golfe Persique se sont lancés dans l'idée de concurrencer les nations traditionnelles dans l'organisation de grands événements. Le Qatar a été récompensé de ses efforts en accueillant le Mondial de foot 2022, le Graal. Et l'Arabie saoudite rêve d'imiter son voisin pour l'édition 2030 ou 2034. En attendant, la Supercoupe d'Espagne organisée pour la première fois en Arabie saoudite en 2020, se jouera sur le sol saoudien jusqu'en 2030. L'Arabie saoudite abritera aussi la Coupe d'Asie en 2027. Toujours dans le monde du ballon rond, en 2021, le fonds souverain du Royaume à racheter le club de foot anglais Newcastle pour 350 millions d'euros. Le Portugais Cristiano Ronaldo a signé dans le club de Al-Nassr, en Saudi Pro League, juste après la dernière Coupe du monde, pour un contrat s'élevant à 200 millions d'euros par an, une somme record. «Il y a encore six mois, personne ne connaissait le club d'Al-Nassr [où évolue Cristiano Ronaldo]. Aujourd'hui, tout le monde en parle. Le club d'Al-Ittihad [celui de Karim Benzema], personne n'en parlait. Aujourd'hui, on revient dessus. On n'a jamais autant parlé de l'Arabie saoudite et de football là où avant, on parlait surtout du Qatar. C'est déjà une première réussite», a commenté Jean-Baptiste Guégan, spécialiste en géopolitique du sport, sur le site internet de France Info. Une des plus grandes académies sportives au monde Le prince héritier Mohamed Ben Salman (communément appelé «MBS»), a compris la valeur du sport utilisé comme instrument politique. C'est aussi une façon de diversifier l'économie du pays, qui repose essentiellement sur le pétrole (90% de ses recettes budgétaires). Investir dans le sport répond aussi aux intérêts et aux demandes des jeunes saoudiens qui cherchent désormais à vivre à l'occidental dans un pays longtemps écrasé sous le poids de la religion, mais sans mettre de côté l'attachement de l'Arabie saoudite aux valeurs de l'islam. En 2020, l'Arabie saoudite poursuivait sa stratégie de développement du sport en lançant la Mahd Sports Academy, qui s'annonce comme l'une des plus grandes académies sportives au monde. La Mahd Sports Academy était annoncée comme l'une des plus grandes académies sportives au monde, visant à former une nouvelle génération de champions sportifs saoudiens au cours des prochaines années, dans le but de représenter le Royaume lors de grands événements.