Le Nigeria et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ne se précipiteront pas pour entamer une éventuelle intervention militaire au Niger. C'est ce qu'a déclaré Ajuri Ngelale, le porte-parole du président du Nigeria, Bola Tinubu, dans une interview au journal nigérian Independent Nigeria. «Les chefs d'Etat de la Cédéao sont convenus que toutes les options devaient rester à l'étude pour garantir le rétablissement de l'ordre constitutionnel dans la République du Niger», a-t-il souligné. «Mais il est également entendu que la Cédéao ne se précipitera pas pour intervenir militairement. Nous ne déclarerons pas la guerre à notre voisin demain. L'option militaire est envisagée en dernier recours. Il s'agit d'un dernier recours et non de la prochaine étape», a-t-il nuancé. M. Ngelale a souligné que les sanctions imposées par le bloc ouest-africain au Niger étaient en vigueur. Il a cependant déclaré que la Cédéao et notamment, le Nigeria, étaient préoccupés par l'impact des restrictions sur la population du pays voisin. «Des négociations sont en cours pour s'assurer que les actions préjudiciables aux citoyens du Niger sont largement minimisées en ce qui concerne l'application des sanctions», a-t-il souligné. «Nous ne sommes pas en conflit avec les citoyens du Niger. Il s'agit d'un conflit avec un groupe rebelle composé d'une poignée de personnes qui ont pris en otage le Président démocratiquement élu du pays Mohamed Bazoum et sa famille pour s'assurer le pouvoir. Nous atténuerons, dans la mesure du possible, ces sanctions, qui sont appliquées de manière à minimiser l'impact sur les citoyens du Niger», a-t-il assuré. La décision d'imposer des sanctions économiques et commerciales au Niger a été prise lors du sommet de la Cédéao qui s'est tenu le 30 juillet. Le Nigeria a notamment coupé l'approvisionnement en électricité le 1er août. Le commandant de la garde présidentielle, Abdourahamane Tchiani, a qualifié ces sanctions d'«illégales et inhumaines».n