En Algérie, tout est amplifié de façon démesurée, au point qu'il est devenu très aisé, voire parfois systématique, de donner une dimension politique inouïe à des faits qui ne dépassent pas les limites d'un quartier, l'envergure d'un retard d'approvisionnement circonscrit, les dommages collatéraux d'un fait de spéculation sur des produits de première nécessité, etc. Tout est objet de surenchère, y compris le peuple auquel les rumeurs attribueront un sursaut de colère généralisé digne d'un hirak, quand par ailleurs, il ne s'agit que d'une petite grogne de quartier liée à de traditionnels problèmes d'approvisionnement en eau ou à l'emblématique question de la distribution de logements qui ne feront jamais consensus jusqu'à la fin des temps. Pour changer, les ragots, ces derniers temps, ce sont focalisés sur la non-adhésion de l'Algérie aux Brics, cela comme si la démarche initiée était censée déboucher systématiquement sur une adhésion, alors qu'il est communément admis, et cela les Etats qui ont été invités à attendre le savent, qu'il s'agit d'un processus de mise en préparation des Etats en question afin qu'ils remplissent des conditions précises qui reflètent, non pas la situation avantageuse ou non du pays candidat, mais les attentes préalables, unanimes et ciblées, des Etats membres, dont la perspective est de dessiner, suite à ces adhésions, une cartographie d'atouts géostratégiques qu'ils ont définis comme prioritaires. Ceux, en fait, qui, à l'intérieur du pays – les ennemis de l'extérieur sont identifiés- cherchent à présenter la non-adhésion aux Brics comme un échec de l'Algérie, alors qu'il ne s'agit que d'une étape dans un processus conséquemment engageant, cherchent à affaiblir le front du changement aux destinées duquel préside le Président de la République, parce qu'ils ne profitent pas ou plus des fastes de la rente que leur procurait l'importation de biens alimentaires, dont ceux de première nécessité, longtemps objet de surfacturation qui a valu des pertes en milliards de dollars à l'Algérie, dont le Président a décidé de tarir la source, obligeant ceux qui ont profité de cette manne durant des années, à rembourser les millions en devises qui ont été, ainsi, détournés et déposés dans les banques étrangères. Ces milliards de devises que l'Etat entend récupérer en partie et ceux dont il a étanchéifié les points de fuites par des mécanismes intelligents et des décisions courageuses, sont, entre autres acquis, ce qui participe de la promotion, à un horizon prochain, de cette Algérie nouvelle que le Président appelle de ses vœux, et ce qui contribue à renforcer davantage la place de notre pays dans le concert des nations. Il faut cesser de prêter l'oreille aux voix qui annoncent le chaos et la disette çà et là en Algérie à la moindre rareté, à la moindre anomalie, à la moindre imperfection. Ce sont des voix qui disent l'insatisfaction de ceux qui ne vivent, économiquement et socialement, qu'en tant que sangsues qui s'abreuvent de la sève vitale du peuple. En les empêchant d'accéder à cette sève vitale qui fondait, autrefois leur rente, le Président de la République leur a coupé les vivres, et les voilà réduits à propager les rumeurs, à nourrir l'esprit d'échec, et à investir le terrain désespéré de la subversion. Pourtant, à y bien regarder, aucun pays dans le monde- c'est aujourd'hui le cas de la France que l'on aime à donner en exemple – y compris ceux qui se prévalent de moyens industriels illimités, ne peut se prémunir de manques, de disettes et de problèmes de disponibilité de médicaments ou de produits alimentaires. Gare aux rumeurs et aux manipulations dans un pays dont les politiques ont choisi la voie difficile de la défense des intérêts du peuple et la voie, combien escarpée, de la lutte contre la corruption et le détournement des deniers de l'Etat. L'Algérie avance sur la voie du progrès social et de l'émergence économique, mais elle ne veut pas le faire aux dépens de la cohésion sociale que fondent l'équité et la justice, dont seule est garante la vigilance intelligente, de tout instant, que l'Algérie nouvelle entend faire la condition pertinente et pérenne de l'Etat.