Ces dernières années, les Français, pourtant en proie à la dégradation de leurs conditions d'existence, sont abondamment nourris au dogme de la laïcité revendicative et vindicative, complaisamment distillé par leur classe politique et les médias.Le Gouvernement Macron, au lieu de s'occuper du corps enseignant en proie au délabrement du système éducatif et à la pénurie sans précédent de professeurs et de personnel éducatif, fixe obsessionnellement son regard sur le corps des petites filles musulmanes, dénudées médiatiquement sous toutes les coutures chaque jour par les indécents médias voyeurs, convoyeurs de propagandes et pourvoyeurs de racisme. Au lieu d'endiguer le dénuement des établissements scolaires, il s'acharne à focaliser sa politique pédagogique sur l'habillement des petites lycéennes musulmanes, soumises à un contrôle de reconnaissance faciale et vestimentaire à l'entrée de leur établissement scolaire. Comment expliquer la récurrence des polémiques autour des «signes religieux islamiques» dans les écoles publiques, sinon par cette coupable politique d'élusion des problématiques de l'éducation, cette luciférienne manœuvre d'escamotage du sabotage du système éducatif ? L'instrumentalisation de la tunique traditionnelle jugée islamique vise en vrai à voiler la faillite du système éducatif français, à occulter les inter-minables attaques sociales menées frontalement et effrontément par le gouvernement Macron, notamment contre des millions d'élèves privés de repas dans leur foyer, du fait de l'appauvrissement accéléré de leurs parents, précipités violemment dans la paupérisation et l'insécurité alimentaire. En effet, selon le baromètre Ipsos pour le Secours populaire, publié ce mercredi 7 septembre 2023, l'hyperinflation alimentaire contraint de plus en plus de Français à réduire leur nombre de repas ou à acheter moins de viande ou de fruits et légumes frais. 32 % des Français ne sont pas toujours en capacité de se procurer une alimentation saine en quantité suffisante pour manger trois repas par jour, et 15% déclarent même ne plus pouvoir assurer régulièrement petit-déjeuner, déjeuner et dîner, faute de moyens (probablement plusieurs de ces élèves pourchassées pour leur tenue jugée islamique figurent parmi ces millions de personnes victimes de la sous-alimentation : elles arrivent à l'école le ventre vide). 43% déclarent rencontrer des difficultés financières pour manger des fruits et légumes frais tous les jours. 50% de Français déclarent éprouver des difficultés pour faire face aux dépenses pour leurs enfants (fournitures scolaires, vêtements, cantine, loisirs…). Quoi qu'il en soit, tout porte à croire que cette croisade «laïcarde» conduite par le gouvernement Macron s'acharne à faire des populations de confession musulmane les boucs émissaires de la crise multidimensionnelle actuelle, en particulier les jeunes écolières présentées comme menaçant l'ordre scolaire par leur tenue vestimentaire jugée fallacieusement comme religieuse. Notamment l'abaya. Pis. Ces adolescentes, attifées de leur abaya, menaceraient, selon les autorités et les médias stipendiés, la République. Rien que ça ! Comme l'a déclaré avec ironie, pour fustiger le ridicule de l'attitude complotiste du gouvernement Macron toujours prompt à agiter l'épouvantail de la menace islamique incarnée par des adolescentes guerrières armées de leur abaya, l'avocat Arié Alimi : «On parle uniquement de ces hordes d'ados boutonneuses et musulmanes fanatisées par les frérots prédicateurs qui bravent le « temple de la laïcité » qu'est l'école et qui, dans un projet concerté de « grand remplacement », attaquent la République à coups de tissus trop amples (...) tout cela est parfaitement documenté, nous dit-on. Ces ados sont des enfants guerriers, envoyés en kamikazes vestimentaires sur les grilles de nos collèges». Comble du cynisme, preuve de l'instrumentalisation de cette récurrente et écœurante polémique autour des signes prétendument religieux par l'affligeante classe dirigeante française, la «question de l'abaya» concerne 150 établissements scolaires sur plus de 100 00. Soit à peine 1,5%. Sur 12 millions d'élèves, il y a eu, lors de la rentrée scolaire du 4 septembre 2023, seulement 67 élèves qui ont refusé d'ôter leur abaya. Le même jour, la rentrée scolaire a été marquée par la pénurie de plus de 3200 professeurs. En effet, 3200 professeurs manquaient à l'appel. Autrement dit, des dizaines de milliers d'élèves ne pourront pas suivre certaines matières faute de professeurs. Comme l'a déclaré l'écrivain Yann Moix sur BFMTV : «L'école (française) a tellement entériné sa propre faiblesse et ses propres indigences qu'elle en est réduite à attaquer les étudiantes sur leur habit». Pour preuve. La veille, le 27 août, le nouveau ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, au lieu d'annoncer le recrutement de professeurs, il s'est fendu d'une déclaration incendiaire prévoyant l'interdiction du port de l'abaya à l'école. Voilà le programme éducatif de ce minus ministre. Une pédagogie de la répression, de la stigmatisation d'une catégorie de la population, notamment des écolières de confession musulmane, victimes de mesures vexatoires étatiques, de persécutions psychologiques en raison de leur tenue. Après avoir subi le déploiement de policiers devant leur établissement scolaire, dépêchés pour contrôler uniquement la tenue des jeunes filles à la pigmentation de la peau «louche et suspecte», c'est-à-dire basanée, sur laquelle pèse une présomption de culpabilité atavique ; avoir subi l'ignoble parallèle établi par Macron entre l'assassinat terroriste de Samuel Paty et le port de l'abaya ; ces jeunes filles subissent maintenant les menaces de la rigueur judiciaire actées dans une circulaire signée du garde des sceaux Dupond-Moretti. Dans cette circulaire comminatoire, le ministre de la Justice appelle les procureurs à une «réponse pénale ferme et systématique» contre les étudiantes musulmanes désormais criminalisées. Par ailleurs, cette circulaire criminalisante appelle à «une réponse pénale très réactive» qui doit s'appuyer sur «la centralisation, au sein de l'académie, de tous les signalements destinés au parquet». Autrement dit, elle recommande le fichage systématique des élèves musulmanes ou assimilées comme telles, aux fins d'une collaboration entre l'Education nationale et la justice pour les réprimer. De manière générale, tout le monde n'est pas sans savoir que l'adolescence est l'âge ingrat. De la quête d'identité. Des transformations hormonales et mutations culturelles. Des changements du corps et du remaniement psychique. De l'apparition des complexes qui impactent psychologiquement les adolescents. Mais c'est aussi l'âge des effets de mode, notamment sur plan vestimentaire, où la tendance est, en particulier au sein de la turbulente jeunesse, caractérisée par la distinction identitaire. En effet, pour les adolescentes, sous influence des médias et des réseaux sociaux, la mode vestimentaire est un moyen d'exprimer leur statut social, de rejoindre une communauté ou d'appartenir à un groupe. Et pour certaines, au contraire, de se soustraire au regard d'autrui du fait des complexes, notamment par le port d'habits amples pour celles qui souffrent de leurs rondeurs mal assumées. Et les jeunes filles françaises de confession musulmane n'échappent pas également à ce phénomène de la mode, de la distinction vestimentaire ou culturelle, de la dissimulation de leurs complexes. Notamment par le port de vêtements amples. Aussi, la décision d'interdire l'abaya dans les établissements scolaires, édictée par le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal, constitue un crime contre la conscience des jeunes filles de confession musulmane, privées de la liberté de la construction de leur identité par le port de vêtements de leur choix. Actuellement, en France on parle beaucoup de harcèlement scolaire. Or, le tortionnaire gouvernement Macron se livre, non seulement à un harcèlement systémique et systématique contre les élèves musulmanes, mais à leur persécution, leur humiliation, leur criminalisation, victimes de stigmatisation et de profilage racial. Par leur tenue, ces écolières sont dorénavant considérées comme des ennemies intérieures. Des criminelles. Voire des terroristes. On parle également, en ce moment, beaucoup de maltraitances infligées à certains enfants dans les crèches. Le gouvernement Macron, par son bras répressif éducatif, l'Education nationale, inflige des maltraitances à certaines écolières de confession musulmane. Le cynisme, c'est que cette politique gouvernementale de stigmatisation et de persécution menée contre les jeunes filles françaises de confession musulmane est conduite, selon la classe dirigeante, au nom du féminisme, de l'émancipation de la femme. (A suivre) Khider Mesloub Avec cette logique fasciste (je te réprime pour ton bien), l'hypocrisie et le cynisme des autorités françaises dépassent toutes les bornes. Au nom de la démocratie bourgeoise totalitaire, le pouvoir macroniste terrorise les jeunes écolières musulmanes désireuses de s'habiller librement, conformément à leurs convenances personnelles, leurs inclinations culturelles, leurs convictions religieuses. N'est-ce pas la même logique génocidaire anthropologique qui était invoquée lors de la colonisation de l'Algérie par la France : « on vous colonise pour vous civiliser, y compris par votre extermination physique, sociale, économique, politique. Par votre annihilation culturelle, cultuelle, civilisationnelle. Par la privation de votre liberté personnelle, la négation de votre souveraineté nationale, la confiscation de vos richesses agricoles et fossiles ». Comme l'a déclaré le sociologue Raphaël Liogier, en matière de laïcité, avec le gouvernement Macron, on n'est plus dans la neutralité de l'Etat, mais la neutralisation (au sens d'étouffement, répression) d'une catégorie de la population, en l'espèce les musulmans, empêchés de vivre culturellement à leur guise, d'arborer librement leur religiosité. Pour rappel, selon le premier article de la loi sur la laïcité de 1905, qui garantit le libre exercice des cultes, la neutralité s'impose aux agents de l'Etat et non au public. Le public (l'élève) est libre de s'habiller comme il entend. En vérité, ce principe de neutralité des agents de l'Etat, tout comme cette liberté de port d'habit conforme aux croyances (croix, kippa, et autres symboles religieux), ont été respectés jusqu'à la fin des années 1980. Presque un siècle durant, dans les écoles françaises les élèves de confession chrétienne et judaïque portaient librement, qui une croix ostentatoire, qui une kippa. Il y'avait une réelle bienveillance étatique et publique à l'égard des signes religieux chrétiens et juifs arborés par les écoliers et les étudiants. Cela n'a jamais soulevé ni d'opposition, ni de polémiques. La première polémique relative aux signes religieux intervient en 1989 (foulards de Creil), le jour où trois élèves de confession musulmane se sont présenté la tête couverte d'un foulard. Aussitôt, la haine larvée antimusulmane s'est emballée, déversée contre toute tentative d'intrusion de tout signe religieux islamique dans l'enceinte de l'école. Ces collégiennes ont été immédiatement exclues du collège. Le ministre de l'Education nationale de l'époque, Lionel Jospin, a saisi le Conseil d'Etat. Cette instance juridique, encore épargnée par l'idéologie ambiante antimusulmane, a rappelé dans sa décision rendue le 27 novembre 1989 le droit des élèves à manifester des convictions religieuses dans l'école. Un autre arrêt du Conseil d'Etat rendu en novembre 1992, à propos d'une affaire identique au collège Jean-Jaurès de Montfermeil, imposera expressément la réintégration d'élèves exclus pour port du foulard. (Autre époque, autre idéologie : le Conseil d'Etat saisi en urgence par l'association Action droits des musulmans (ADM) pour obtenir la suspension de la mesure Gabriel Attal a validé l'interdiction du port de l'abaya dans les écoles, collèges et lycées publics dans une décision rendue ce jeudi 7 septembre). Depuis lors, du fait du port d'habit religieux, la classe politique et les médias accusent les immigrés de refuser l'intégration dans la société française. Apparemment pour les Français, la preuve de l'intégration des Français ou immigrés de confession musulmane s'administre par l'abjuration de leurs convictions religieuses, le déracinement de leur identité culturelle, l'invisibilisation de leur « personnalité confessionnelle », incarnée par l'abstention d'exhibition de tout symbole islamique dans les espaces publics. L'intégration réussie serait celle de l'immigré totalement acculturé, radicalement déraciné. Visiblement, selon la doxa gauloise, le bon immigré doit être le sosie du beauf français : il mange du porc, boit du vin, fume vingt cigarettes par jour, avale des psychotropes pour soutenir le rythme d'exploitation imposée par ses maîtres-patrons-étatiques, absorber des somnifères pour pouvoir dormir la nuit. Et regarder les chaînes de télé xénophobes et bellicistes (CNEWS, LCI). Sans oublier d'ânonner quotidiennement « Nos ancêtres les Gaulois ! ». Et de réciter en permanence le chant chauvin guerrier, hérité d'une époque sanguinaire, l'hymne national, dont un couplet est jugé extrêmement violent et belliciste par nombre de Français humanistes contemporains : « Aux armes, citoyens, formez vos bataillons. Marchons, marchons ! Qu'un sang impur abreuve nos sillons ! (...) Tout est soldat pour vous combattre. S'ils tombent, nos jeunes héros. La terre en produit de nouveau. Contre vous tout prêts à se battre ! » Ainsi, tant qu'il s'agissait de symboles cultuels chrétiens et juifs, arborés par des jeunes de toutes origines (Italiens, Espagnols, Portugais), les autorités françaises, et les professeurs en particulier, observaient une neutralité bienveillante à toute épreuve. Mais dès lors que des élèves de confession musulmane de la deuxième génération, à la faveur de la nouvelle conjoncture marquée par l'affirmation politique et sociale des jeunes « beurs », ont cru bon d'afficher également leur appartenance religieuse par le port d'un foulard d'abord, d'un voile ensuite, la classe dirigeante, les médias et la majorité de la population française ont immédiatement condamné l'exhibition de ces signes islamiques dans l'enceinte de l'école. Ainsi, deux poids, deux mesures. Au vrai, les nouvelles lois de 2004, comme celle de 2023, n'ont d'autres motivations que la haine des musulmans, l'aversion de l'islam. Pour rappel, dans tous les pays européens, le port de signes religieux ou de tenues vestimentaires conformes à des croyances est admis pour tous les élèves à l'école, quel que soit le cycle scolaire. La France est le seul pays de l'Occident doté d'une législation répressive antimusulmane. Une chose est certaine, comme l'histoire nous l'enseigne, l'interdiction de toute expression confessionnelle ostensible dans l'espace public conduit, non pas à un reflux du religieux, mais à sa politisation systémique, voire sa radicalisation endémique. Pour autant, l'abaya est-elle une tenue islamique ? Selon les représentants de plusieurs instances musulmanes, l'abaya n'est pas un vêtement religieux mais une tenue traditionnelle répandue dans certains pays orientaux. En effet, toutes les entités islamiques de France s'accordent pour reconnaître que l'abaya est un simple vêtement culturel et non cultuel. À l'instar de la gandoura, la djellaba, la mlaya, la melhfa, le haïk répandus au Maghreb, de la robe africaine, du boubou, du sari indien. Dont acte. Théoriquement, sur le fondement de cet argument, les islamistes ne doivent pas s'immiscer dans la polémique soulevée par la récente circulaire décrétée par Gabriel Attal. Pourtant, ils n'ont pas manqué d'instrumentaliser et de politiser, à leur tour, cette affaire d'abaya. N'étant pas à une contradiction près, d'un côté ils soutiennent que l'abaya n'est pas une tenue islamique, de l'autre, ils fustigent la circulaire Gabriel Attal pour son caractère jugé islamophobe. Les jeunes filles françaises et immigrées de confession musulmane sont ainsi prises en otage par ces deux entités fanatisées : les croisés du gouvernement Macron et les islamistes phallocrates. Elles sont prises entre le marteau de la répression laïque gouvernementale et l'enclume de la séquestration religieuse des islamistes. Les deux instances réactionnaires veulent contrôler le corps des jeunes filles françaises de confession musulmane, au nom de la laïcité pour le gouvernement Macron, en vertu de la charia pour les islamistes. Cette croisade de persécution gouvernementale des jeunes filles musulmanes, doublée d'une inquisition judiciaire tricolore, est justifiée et légitimée au nom de la laïcité. Thème de notre prochain article.