Après avoir empêché ses visiteurs de photographier le chef-d'œuvre pendant plus de trente ans (même sans flash), le Musée national centre d'art Reina Sofía à Madrid vient de lever l'interdiction. Euronews revient sur cette décision inédite. Pablo Picasso peint ce tableau emblématique en 1937, pour rendre hommage aux personnes décédées dans la ville basque de Guernica, au nord de l'Espagne, pendant la guerre civile espagnole qui a duré de 1936 à 1939. Une interdiction vieille de trente ans Restaurée et exposée au Museum of Modern Art de New York, la peinture revient en Espagne en 1981. Elle reste quelque temps au Musée du Prado à Madrid, avant d'être transférée au Reina Sofía en 1992. Immédiatement, le musée met en place une interdiction de photographier l'œuvre, pour la protéger et limiter des regroupements de touristes trop importants dans la salle d'exposition. En juin 2022, Mick Jagger, membre du célèbre groupe de rock The Rolling Stones, déclenche une controverse lorsqu'il publie sur les réseaux sociaux une photo de lui prise devant la peinture lors d'une visite privée. «J'aimerais une accessibilité photographique à 100%» Pourtant, Manuel Segade, nommé à la direction du musée en juin 2023, annonce le 1er septembre qu'il est désormais possible d'immortaliser Guernica. Ce changement de politique viserait à améliorer l'expérience des visiteurs du musée et à leur permettre de garder un souvenir de leur venue : «L'art est constamment médiatisé par des appareils photo, que ce soit lors d'un concert ou de tout événement culturel. Il n'est pas logique que Guernica n'ait pas le droit à un traitement similaire», a-t-il ainsi déclaré. L'interdiction de photographier ne s'appliquait pas seulement à Guernica, mais à toutes les autres œuvres de la salle. Elles bénéficieront donc, elles aussi, d'une meilleure visibilité.