L'avant-projet de loi de Finances pour l'exercice 2024 sera présenté demain au Conseil des ministres, a indiqué, mardi dernier, le ministre des Finances, Laaziz Faid, dans une déclaration à la presse en marge de la présentation et du débat de la Déclaration de politique générale du Gouvernement, affirmant que le budget de l'Etat 2024 sera axé sur le pouvoir d'achat des Algériens et l'investissement (financement des projets publics d'investissement).A noter qu'il intervient dans un contexte économique et politique international instable et défavorable, influençant la politique budgétaire et monétaire du Gouvernement. . « L'avant-projet de loi de Finances pour l'exercice 2024 comptait plusieurs mesures visant à améliorer le pouvoir d'achat des citoyens », réitérant l'attachement de l'Etat à son caractère social. Le premier défi du Gouvernement, dans le contexte mondial actuel, est de répondre à la crise inflationniste qui persiste, de renforcer l'investissement et d'œuvrer à l'amélioration de la gestion des finances publiques, c'est l'ambition portée par le ministre qui devra présenter l'avant-projet de loi de Finances 2024 demain au Conseil des ministres ainsi que les grandes lignes de la politique budgétaire et monétaire du Gouvernement. Dans sa déclaration, le ministre assure que le Gouvernement continuerait à s'ériger en défenseur du pouvoir d'achat des Algériens face à l'inflation qui, selon les projections du projet de loi de Finances rectificative (PLFR) 2023, devrait connaître une nouvelle baisse. Quant aux dépenses publiques, elles devraient augmenter de plus de 800 millions de dinars, tirées principalement par la hausse des dépenses sociales (revalorisation salariale, augmentation de l'allocation chômage, de la pension des retraités...). Les dépenses publiques pour 2023 ré-estimées par le PLFR 2023 à 14.700 milliards de dinars, affichent une hausse de 52%, ce qui a induit une hausse de la consommation des ménages. « Ce budget est le plus important dans l'histoire du pays et nous en sommes fiers, sachant qu'une grande partie est consacrée à l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens, tandis qu'une autre partie est dédiée au financement des projets d'investissement », a-t-il commenté. Vu l'aggravation de l'économie mondiale actuellement, et la volatilité élevée des prix des matières premières, il est probable que le prochain budget devrait poursuivre sur la même lancée. L'Etat se heurte à un environnement économique et financier international très tendu et doit s'adapter pour minimiser l'impact des crises géopolitiques et géoéconomiques sur l'économie nationale et le pouvoir d'achat des citoyens. Dans le cadre du PLFC 2023, l'Exécutif a approuvé une autorisation d'engagement (AE) d'une valeur de 1.651,97 milliards de dinars et un crédit de paiement (CP) de 1.373,42 milliards de dinars affectés « à la prise en charge des différentes dépenses liées notamment aux mesures liées à la préservation du pouvoir d'achat des citoyens ». L'Etat insiste, en parallèle, sur la nécessité d'encourager l'investissement public et l'accélération de la mise en œuvre du programme des réformes globales pour améliorer le fonctionnement des services publics, la gouvernance des établissements financiers, bancaires et douaniers et optimiser la gestion des finances publiques (contrôler les dépenses et les recettes publiques et tenter de réduire le déficit structurel). Le ministre des Finances a déjà souligné, auparavant, l'importance de moderniser et de numériser le secteur financier, notamment, l'administration fiscale pour faciliter les opérations du recouvrement fiscal et lutter contre toutes formes de corruptions. L'objectif est de protéger l'économie nationale. Les pouvoirs publics s'engagent, également, à renforcer l'investissement productif en vue de diversifier l'économie nationale, les sources de financement et les recettes de l'Etat (hors hydrocarbures). L'Algérie table sur une hausse de ses exportations d'hydrocarbures (+6%) et hors hydrocarbures (+4%), et par conséquent, des réserves de change estimées d'ici la fin 2023 à 85 milliards de dollars. La prévision du solde de la balance des paiements est optimiste, elle devrait atteindre plus de 7 milliards de dollars. Une croissance dynamique attendue à 5,3% d'ici la fin 2023. Quant aux recettes budgétaires devraient augmenter de « 25% entre 2022 et 2023 pour atteindre 8.900 milliards de dinars », tirées principalement des exportations d'hydrocarbures. Le Gouvernement devrait faire face à un déséquilibre budgétaire structurel et conjoncturel et poursuivre sa stratégie d'assainissement des finances publiques. La commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) a recommandé de « prendre davantage de mesures pour la protection de l'activité économique, la maîtrise des dépenses publiques, l'encadrement du commerce extérieur et le recours au financement intérieur de l'économie nationale ». Pour rappel, les députés ont adopté le PLFR 2023 dimanche dernier. Demain dimanche, nous en saurons davantage sur le nouveau cadrage macro-économique du Gouvernement pour l'exercice financier 2024.