Les grandes entreprises et les petites et moyennes entreprises (PME) algériennes tirent, ces dernières années, tout le parti des évolutions technologiques et réglementaires favorables, mais aussi de l'ouverture et de la globalisation des marchés économiques et financiers. Et, pour accroître leur bénéfice et faire face à la concurrence, de nombreuses entreprises publiques, notamment privées, cherchent à lever des fonds, mais hésitent, cependant, à s'aventurer dans une introduction en Bourse. Une démarche redoutée par beaucoup, ce qui ne devrait, pourtant pas les effrayer, car la Bourse d'Alger offre d'innombrables avantages. C'est ce qu'a assuré, à nouveau, hier, Yazid Benmouhoub, Directeur général de la Bourse d'Alger, qui tente de convaincre les investisseurs et entreprises privées, notamment, publiques de l'intérêt d'une cotation en Bourse. Il a mis en avant l'importance de l'introduction à la Bourse d'Alger des entreprises publiques qui se doivent de promouvoir le marché boursier, la culture boursière et financière afin d'attirer l'intérêt des entreprises privées qui demeurent réticentes quant à l'ouverture de leurs capitaux en Bourse. ''L'invité de la rédaction'' de la Radio nationale Chaîne III a évoqué la nécessité d'«introduire de nouvelles entreprises publiques profitables en Bourse, car plus il y a d'entreprises, plus l'engouement des investisseurs se décuple. «Cette démarche permettra aux entreprises et investisseurs d'ouvrir leurs capitaux pour financer leurs projets d'investissement, soutenir le rythme de leur croissance et participer au développement de l'entreprise en devenant un membre actif sur le marché financier et apporter un important changement au fonctionnement de l'entreprise». C'est ce qui se fait ailleurs. M. Benmihoub a réaffirmé, dans cette optique, l'engagement de la Bourse d'Alger à accompagner et à aider les entreprises nationales à mieux comprendre les réglementations, les contrats sur le marché boursier, ainsi que le mécanisme des actions, afin de leur permettre de les gérer et de comprendre les risques aussi. Les entreprises algériennes craignent, en effet, de prendre des risques sur le marché boursier, alors que celui-ci offre une communication financière transparente et œuvre à ce que l'investisseur soit plus rassuré et confiant. Les sociétés algériennes sont très méfiantes. La conséquence : le marché boursier algérien est toujours à la traîne et peine à se développer. Il faut encourager les entreprises algériennes, notamment, privées à entrer en Bourse. Aujourd'hui, la place boursière d'Alger ne compte que quatre titres cotés (Alliance Assurances, Biopharm, El Aurassi et Saidal, en plus d'une PME, AOM Invest SPA, spécialisée dans les placements financiers), a-t-il soutenu, estimant que l'ouverture des capitaux des deux banques publiques : le Crédit populaire algérien (CPA) qui prévoit d'ouvrir «135 Mds DA en actions» et la Banque de développement local (BDL) devraient contribuer au décollage de la Bourse d'Alger. «Je suis convaincu que ce marché détient un potentiel considérable et réunit tous les éléments favorables permettant aux entreprises de se financer facilement, ce qui les prédispose à jouer un rôle important à l'avenir, notamment avec les premières prémices des décisions annoncées par les pouvoirs publics à l'effet d'ouvrir, via la Bourse, le capital de deux banques publiques à savoir le CPA et la BDL», a-t-il déclaré quelques semaines auparavant. Revenant sur le bilan réalisé en 2023 par la Bourse d'Alger, l'intervenant a fait état d'une évolution notable en 2023 en termes de capitalisation boursière. «La capitalisation de la Bourse d'Alger a atteint en fin 2023 plus de 71 milliards de DA, contrairement à celle de 2022 qui a été à 67 milliards de DA, soit une augmentation de 6,5%», a-t-il indiqué, estimant, par ailleurs, qu'«il y a beaucoup de choses à faire pour débloquer cette situation de réticence, mais les chiffres sont plutôt rassurants, surtout que la Bourse d'Alger va probablement célébrer le premier milliard de dollar de son capital cette année». Pour le président de la Bourse d'Alger, l'introduction de nouvelles entreprises peut dynamiser le marché boursier et créer de l'intérêt chez les opérateurs économiques. Il ne cache pas son optimisme et sa confiance quant à un avenir florissant de la Bourse d'Alger, affirmant qu '«elle connaîtra dans les années à venir des introductions de plus en plus importantes, notamment du secteur privé». «Il y a un véritable potentiel financier en Bourse. Nous encourageons les entreprises privées à venir ouvrir leur capital», a-t-il ajouté. Le développement du marché financier apporterait une contribution significative à la diversification de l'économie nationale et boosterait les modes alternatifs de financement des projets. L'Etat accélère la réforme structurelle, réglementaire et institutionnelle du secteur financier et bancaire en vue de soutenir l'investissement ainsi que l'entreprise nationale au niveau interne et externe.