Le directeur général de la Bourse d'Alger, Yazid Benmouhoub, a estimé, jeudi, que les entreprises privées devraient réviser leur modèle de financement, pour une meilleure répartition des risques en y intégrant le recours au marché financier. Intervenant lors d'une journée d'information sur "La Bourse d'Alger, mécanisme de financement alternatif pour les entreprises algériennes", organisée au siège la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) à Alger, M. Benmouhoub est revenu longuement sur les avantages financiers et fiscaux dont bénéficie une entreprise qui s'introduit en Bourse. Cependant, en dépit de ces avantages, se financer à travers la Bourse reste une pratique peu répandue en Algérie, malgré l'existence de la Bourse d'Alger depuis 1997. Le marché des actions cotées à la Bourse d'Alger compte seulement 5 titres : la Chaîne EGH El-Aurassi, le groupe Saidal, Alliance Assurances, NCA Rouiba et Biopharm. "C'est très peu", reconnaît M. Yazid Benmouhoub, qui milite pour l'introduction d'autres entreprises en Bourse. Le DG de la Bourse d'Alger plaide pour la création d'un écosystème favorable au développement du marché financier. Dans cet écosystème, les intermédiaires en opérations de Bourse (IOB) occupent une grande place. Dans la foulée, M. Benmouhoub a révélé que les banques Al Salam Bank Algeria et Al Baraka Banque Algérie ont été agréées en qualité d'intermédiaires en opérations de Bourse (IOB) par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), dans l'optique d'ouvrir la Bourse à d'autres produits alternatifs. Avec l'agrément de ces deux banques, le marché financier algérien compte 11 IOB. Il s'agit de 6 banques publiques (Badr, BEA, BDL, BNA, CPA et CnepBanque) et des banques BNP Paribas El Djazaïr, Société Générale Algérie, Al Salam Bank Algeria, Al Baraka Algérie et d'une société privée Tell Markets. Le DG de la Bourse a annoncé, également, l'introduction d'AOM Invest, une société exerçant dans l'hôtellerie et le tourisme, au compartiment PME de la Bourse d'Alger, "avant la fin de de ce semestre". AOM Invest a déjà introduit une demande de visa d'admission. La Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) a décidé d'ajourner l'attribution du visa au motif que l'émetteur doit revoir la présentation et le contenu du projet exposé dans la notice d'information. "La commission a émis des réserves de forme", a affirmé le DG de la Bourse d'Alger, ajoutant que la société compte redéposer sa demande de visa d'admission incessamment. La Bourse d'Alger a apporté, aussi, depuis janvier dernier, des changements à certaines règles de cotation. Les modifications ont concerné les pas de cotation, c'est à dire l'écart minimum de cotation admis entre deux cours consécutifs. Auparavant, le pas de cotation était de plus ou moins 5 DA. La Bourse d'Alger l'a ramené à 1 DA. "La Bourse d'Alger n'a pas communiqué sur cette modification parce qu'elle attend l'approbation de la Cosob", a indiqué M. Benmouhoub, précisant que "les fourchettes n'ont pas été modifiées". Interrogé sur le processus d'introduction des 8 entreprises publiques autorisées par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour ouvrir le capital par introduction en Bourse, le DG de la Bourse d'Alger a révélé qu'elles ne sont plus sur la liste des introductions en Bourse. "C'est un choix des pouvoirs publics", a affirmé M. Benmouhoub, estimant que le retrait de ces entreprises, "pour l'instant", est bénéfique pour le marché. Parce que, a-t-il expliqué, le marché boursier à l'état actuel est très restreint, très limité, et si les grandes entreprises publiques venaient à faire des levées de fonds, ce serait des levées de fonds très importantes. Ce qui risque de créer un effet d'éviction en direction des petites et moyennes entreprises. Meziane Rabhi