Le peuple sahraoui célèbre, vendredi, le 51e anniversaire de la création du Front populaire de libération de Saguia El-Hamra et Oued Ed-Dahab (Front Polisario), dans un contexte marqué par des mutations internationales et régionales inédites, ayant conduit à une plus large adhésion populaire aux objectifs et idéaux du Front qui a accompli plusieurs réalisations sur le terrain dans le cadre de l'établissement d'un projet de libération ayant donné un nouveau souffle à la question sahraouie à tous les niveaux. Après des décennies de résistance pacifique, réprimée à maintes reprises par les autorités coloniales espagnoles, et dans le cadre de la reconnaissance par l'Organisation des Nations Unies (ONU) de la légitimité de sa lutte pour l'autodétermination et la liberté, le peuple sahraoui a pris conscience de l'impératif d'intensifier le combat dans le cadre d'un mouvement de libération nationale et d'opter pour la lutte armée pour la libération. Ainsi, le Front Polisario est créé, le 10 mai 1973, pour devenir l'unique représentant légitime du peuple sahraoui. Dès sa création, le Front Polisario a amorcé une étape charnière dans l'histoire de la lutte du peuple sahraoui en décidant, le 20 mai 1973, de déclencher la lutte armée, pour affirmer l'attachement du peuple à sa juste cause et annoncer la rupture avec une période de domination coloniale, s'érigeant ainsi en modèle de lutte parmi les mouvements de libération de par le monde aspirant à s'affranchir du joug colonial. L'anniversaire de création du Front intervient, 51 ans après une lutte continue sur tous les fronts, où la douleur des Sahraouis s'est mêlée à leurs espoirs, résolus à aller de l'avant pour arracher leur indépendance, a déclaré à l'APS, le Conseiller du président sahraoui, Bachir Moustapha Seyed. Pour M. Bachir, cet anniversaire «constitue une halte importante pour la lutte, procédant de la conviction immuable que les sacrifices sont incontournables pour libérer le pays et réaliser le rêve du peuple sahraoui, celui de construire son Etat indépendant et souverain et de parachever le processus de décolonisation de l'Afrique. Le bilan de plus d'un demi siècle de résistance et de lutte sur tous les fronts représente, aux yeux du Conseiller sahraoui», un acquis important pour le peuple sahraoui, sous la direction du Front Polisario, à la lumière des grandes réalisations accomplies sur la scène militaire, de la consolidation des fondements de l'Etat sahraoui moderne avec toutes ses institutions et de l'élargissement du champ de lutte nationale, d'autant que la République sahraouie est un membre fondateur de l'Union africaine (UA), une réalité nationale, régionale et internationale incontestable et un Etat ayant établi de nombreuses relations à travers le monde ». Le peuple sahraoui poursuit aujourd'hui, sous la direction du front Polisario, sa lutte, en ciblant les positions et les retranchements des soldats de l'occupant marocain, depuis la décision de la reprise de la lutte armée, le 13 novembre 2020, en réponse à la violation flagrante du Maroc de l'accord de cessez-le-feu, jusqu'au recouvrement de la souveraineté nationale sur l'ensemble du territoire du Sahara occidental. «Malgré la grande différence en matière d'effectifs et de matériel dans le passé et le présent, le Front Polisario a réussi à libérer de grandes parties du territoire sahraoui lors de certaines périodes de la lutte armée et continue sa marche pour recouvrer sa souveraineté sur le reste de ses terres», a poursuivi le même responsable. Parmi les acquis les plus importants, a-t-il dit, figure «la mise en échec du plan marocain visant à imposer une occupation permanente des terres sahraouies, notamment après les défaites essuyées en raison des bombardements continus ciblant les retranchements de l'occupant marocain, démontrant ainsi que la partie sahraouie a surpassé la machine de guerre marocaine, comme en témoignent les batailles d'Ezzag et Tan-Tan, entre autres». La décision du Polisario de reprendre la lutte armée a donné un nouveau souffle à la question sahraouie sur le plan diplomatique et médiatique La décision annoncée par le Front Polisario le 30 octobre 2019, à l'issue de l'adoption de la résolution 2494 (2019) par le Conseil de sécurité, concernant le réexamen de sa participation au processus de paix des Nations unies, constitue une décision cruciale où le peuple sahraoui a décidé de prendre les rênes et de rompre définitivement avec un processus dont l'objectif est le maintien du statu quo, comme l'avait affirmé le représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies et coordinateur avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), l'ambassadeur Sidi Mohamed Omar. L'ambassadeur a souligné que la poursuite de la lutte armée et ses répercussions sur le terrain ont donné «un nouveau souffle à la question sahraouie sur la scène diplomatique et médiatique internationale de manière particulière, ayant été traitée sous différents angles par les mass-médias, arabes et étrangères, brisant ainsi le silence international accompagnant la situation de «Ni guerre, ni paix» pour près de trois décennies». Selon le diplomate sahraoui, cette résolution a consolidé, au niveau de l'ONU, la position de la partie sahraouie, étant une résolution juste et nécessaire face à l'intransigeance de l'Etat d'occupation marocain, et face à l'incapacité du Conseil de sécurité à imposer le respect de la mise en œuvre du plan de paix, de même qu'elle a désorienté l'Etat d'occupation et d'autres parties qui misaient sur le blocage du processus.