Dans un contexte caractérisé par l'approche de l'élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024, la vie politique algérienne connaît un regain d'animation. Quatre formations politiques, dont les mieux représentées au sein de l'Assemblée Populaire Nationale (APN), à savoir le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), et avec eux le Mouvement El Bina et le Front El Moustakbal, annoncent la constitution d'une alliance politique pour réaliser un consensus national et édifier une Algérie forte. C'est au siège du FLN à Alger, que les chefs des quatre partis, Abdelkrim Benmbarek, Mustapha Yahi, Abdelkader Bengrina et Fateh Boutbig ont décidé de se concerter autour de cet objectif. Pour Benmbarek cette rencontre est l'espace de conclusion d'une alliance politique entre des formations qui partageant en commun des ambitions claires consistant dans l'objectif de réaliser un consensus national pour protéger les intérêts du peuple et appuyer toutes les démarches participant à l'édification d'une Algérie forte. Objectifs et vision de l'alliance Le FLN, tête de peloton de cette alliance, œuvre à nouer des liens avec d'autres partis présents sur l'échiquier politique, en particulier au niveau des deux chambres du Parlement et des Assemblées locales de wilaya et communales. Son programme puisant sa matière aux principes du 1er Novembre 1954 pour la construction d'un Etat démocratique, populaire et social, dans le cadre de la foi musulmane, le FLN voudrait fédérer d'autres formations pour contribuer ensemble à la construction d'une Algérie forte, reposant sur le respect des constantes, des valeurs et de l'histoire glorieuse de la nation. Mettant en avant la nécessité de conforter le front intérieur du pays dans une conjoncture internationale et régionale de crise, les chefs des partis de la nouvelle alliance, ont rappelé les velléités de certaines parties qui visent à affaiblir la voix de l'Algérie sur la scène internationale, cette voix qui porte haut au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale des Nations unies en faveur des opprimés et des peuples encore sous le joug colonial, en Palestine et au Sahara occidental. Pour marquer son caractère stratégique et politiquement structurant, le SG du FLN a tenu à préciser que l'alliance nouvelle n'est pas conjoncturelle ni opportunément et uniquement liée à l'échéance présidentielle. Pour Benmbarek, cette alliance a, au contraire, vocation à s'étendre au-delà de la présidentielle, afin d'agir activement, en tant qu'acteur politique majeur appelé à se positionner dans les domaines politique, juridique et socio-économique. L'alliance, informera le SG du FLN, n'est pas un club fermé, mais au contraire un espace ouvert qui n'exclut pas ; sa démarche, est-il expliqué, se veut complémentaire de celles des autres formations politiques et des autres composantes sociales. Abordant la question de l'échéance électorale majeure qui se profile à l'horizon du 7 septembre 2024, le secrétaire général du RND, Mustapha Yahi, a, pour sa part, affirmé que l'alliance proposera un candidat consensuel remplissant les conditions requises, notamment la capacité à préserver les acquis réalisés depuis 2019 et à poursuivre les réformes pour atteindre les objectifs fixés. Parés pour l'élection présidentielle Cette alliance s'emploiera, enchaîne le premier homme du RND, à faire de cette coalition une base solide pour proposer des initiatives et soumettre des propositions visant à contribuer au développement socio-économique et intensifier les contacts lors de la prochaine étape. L'alliance prévoit également d'élaborer une charte d'éthique axée sur la moralisation de l'action politique dans le cadre d'une démarche commune visant à bâtir un Etat de droit. Une commission conjointe entre les partis concernés a été mise en place pour soutenir l'action gouvernementale, débattre de toutes les questions liées à cette alliance et choisir un slogan approprié. Rencontre avec le Président Avant de tenir cette réunion constitutive, les quatre formations ont rencontré le président de la République au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal avec 23 autres chefs de partis politiques représentés au sein des Assemblées nationales et locales élues. Désormais tradition dans le cadre de la volonté du Président d'instaurer le dialogue et la concertation avec la classe politique, cette rencontre a été l'occasion d'entendre le Président sur de nombreuses questions d'actualité nationale, régionale et internationale. «Un dialogue franc et constructif» C'est ainsi que Louisa Hanoune, du Parti des Travailleurs a souligné l'importance des réformes à venir. Le Secrétaire général du FLN, de son côté, a salué «la voie du dialogue et de la concertation» empruntée par le président de la République. Satisfecit également du côté de Fateh Boutbig, président du Front El Moustakbal qui s'est réjoui de «la nature ouverte et constructive» de cette rencontre qui a permis, selon lui, de faire le point sur les défis auxquels l'Algérie est confrontée. Le Front de l'Algérie Nouvelle (FAN), par la voix de son président, Djamel Benabdeslam, a, lui, insisté sur la nécessité de poursuivre le processus de développement dans tous les secteurs et de maintenir la stabilité du pays.