La ville la plus au sud de l'enclave palestinienne est en proie à des raids israéliens et à une pénurie de nourriture et d'eau, selon l'agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens L'agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens (Unrwa) a fait savoir mardi qu'un million de Palestiniens ont été contraints de fuir la ville de Rafah, à l'extrême sud de la bande de Gaza, au cours des trois dernières semaines, en raison des opérations de l'armée israélienne. Dans un message posté sur X, l'agence de l'Onu a indiqué qu «environ un million de personnes ont été déplacées de Rafah au cours des trois dernières semaines, bien qu'il n'y ait aucun endroit sûr où aller au milieu des frappes (israéliennes)». L'UNRWA a déploré «le manque de nourriture et d'eau, l'accumulation de déchets en tas et les conditions de vie inadaptées, qui rendent l'assistance quasi impossible jour après jour». Cette vague de déplacements intervient alors que l'armée israélienne a étendu, mardi à l'aube, son incursion à Rafah, et se trouve désormais à 3 kilomètres du bord de mer, en passe d'isoler géographiquement la bande de Gaza du territoire égyptien. L'armée israélienne a tué 16 Palestiniens dans une nouveau raid sur Rafah, dont 7 ont trouvé la mort dans le quartier de Tel al-Sultan, frontalier de l'Egypte, à l'ouest de la ville de Rafah. Ce quartier était le théâtre dimanche soir d'un carnage lorsque huit missiles ont été largués par l'aviation israélienne sur le camp de déplacés de Baraksat faisant 45 morts et 249 blessés. L'armée israélienne mène depuis le 6 mai une opération militaire à Rafah, et ce, malgré les avertissements régionaux et internationaux concernant d'éventuelles conséquences catastrophiques. La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'Onu, a ordonné vendredi à Israël de stopper immédiatement son offensive militaire à Rafah, de maintenir ouvert le point de passage de Rafah pour permettre un accès sans entrave à l'aide humanitaire, et de lui soumettre un rapport sur l'ensemble des mesures que Tel Aviv aura prises pour donner effet à la présente ordonnance dans un délai d'un mois. «Toutes ces demandes ont été approuvées par 13 voix contre 2 par les juges de la CIJ. La CIJ avait ordonné à maintes reprises à Israël depuis janvier dernier de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, enclave palestinienne assiégée depuis 18 ans où vivent environ 2,3 millions de Palestiniens. Israël poursuit sa guerre déclarée le 7 octobre au mouvement Hamas, malgré que le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, a demandé l'émission de mandats d'arrêt internationaux contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour «crimes de guerre» et «crimes contre l'humanité», et en dépit d'une résolution adoptée par le Conseil de sécurité appelant à un «cessez-le-feu immédiat». Depuis cette date, Israël mène une guerre à outrance dans la bande de Gaza qui a fait plus de 117 000 victimes civiles, (entre morts et blessés), en majorité des enfants et des femmes, et près de 10 000 personnes portées disparues dans un contexte de famine et de destruction massive, selon des données palestiniennes et de l'ONU.n