Le tweet du parti français des Républicains qui caracole toujours à 7 % des intentions de vote pour les élections européennes de juin 2024 est ridicule, gratuit et surtout symptomatique de l'état de déliquescence de la représentation politique en France. Quelle qualification conférer à cet exercice stupide de la liberté d'expression par les prétendus dépositaires de l'héritage gaulliste qui ont vu leurs meilleurs éléments quitter le navire lorsque ce dernier a commencé à prendre l'eau de toutes parts, ravagé par les luttes intestines, les confrontations d'egos et surtout un curseur idéologique qui a complètement perdu le cap. Cette famille politique dont l'ancien président Français Jacques Chirac a été l'un des chefs charismatiques et à laquelle a appartenu le non moins charismatique Dominique De Villepin n'a, semble-t-il, plus d'emprise véritable sur un électorat notamment populaire que se partagent désormais l'extrême droite et la gauche française acquise aujourd'hui à la cause palestinienne. Son chef actuel, le Niçois d'origine italienne Eric Ciotti, n'arrive pas à enfiler le costume de présidentiable que lui disputent, y compris dans son propre camp politique, de nombreux concurrents, déploie désespérément, pour se faire entendre, ses relais médiatiques en puisant, s'il le faut, ses éléments de langage dans le lexique de l'extrême droite. Il répond en même temps et à sa manière, en a-t-il été mandaté par d'autres ? à ce qui correspond à une demande légitime de l'Algérie, la restitution en bonne et due forme de tout ce qui appartient à l'Algérie et qui a été confisqué, dérobé et déplacé en France métropolitaine durant la période coloniale. Cette demande qui est issue des travaux d'une commission mixte créée pour essayer d'apaiser les tensions mémorielles entre les deux pays et qui compte, faut-il le rappeler, en son sein des historiens français connus pour leur fervente adhésion à la thèse néocoloniale de négation de l'existence de l'Algérie d'avant la colonisation française. Ce tweet qui n'a toujours pas été retiré des publications des Républicains ne saurait en tous les cas être qualifié de xénophobe surtout en ces temps de refondation de l'ordre du monde ou les cartes sont redistribuées et les rapports de force transformés. Il s'agit au final d'une manœuvre politicienne franco-française visant à saborder les petits pas de repentance effectués par l'actuel locataire de l'Elysée et auquel cette demande d'une commission mixte d'historiens, qui ne fait pas l'unanimité en Algérie, est adressée. Ce tweet reste cependant un non-évènement et l'Algérie reste aujourd'hui entièrement mobilisée pour atteindre et concrétiser ses objectifs d'émergence économique et de puissance géopolitique.