Ouverture à Vienne des travaux de la session d'hiver de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE    Délégation du médiateur de la République à Guelma : règlement "immédiat par téléphone" de 413 requêtes urgentes de citoyens en 2024    Inauguration de l'usine de dessalement d'Oran: l'Algérie Nouvelle qui relève les défis en un temps record    L'occupation marocaine empêche trois euro-députés d'entrer dans la ville sahraouie occupée de Laayoune    Conseil de sécurité: les A3+ appellent les acteurs politiques en Centrafrique à dialoguer pour réussir la tenue d'élections pacifiques    49ème anniversaire de la proclamation de la RASD: colloque à Paris sur le rôle de la diaspora et son soutien aux institutions nationales    Ligue des Champions d'Afrique 2025 : MCA - Orlando Pirates d'Afrique du Sud aux quarts de finale    Biskra : la dépouille du Moudjahid Mohamed-Tahar Maâmar Bensadek inhumée au cimetière de Foughala    Grand Prix Sonatrach 2025: Azzedine Lagab (Madar Pro-Cycling) s'impose devant ses coéquipiers    Energies renouvelables: Zouhair Hamdi nouveau directeur exécutif du RCREEE    Commerce: réunion de travail consacrée à l'avant-projet de loi sur l'approvisionnement et la régulation du marché national    Accidents/zones urbaines: 24 morts et 518 blessés en une semaine    Secousse tellurique de 3,2 degrés dans la wilaya de Bordj Bou Areridj    Une commission chargée de la préparation du scénario du film "l'Emir Abdelkader" en visite à Mascara    Espagne: un tunnel à Ceuta utilisé pour faire passer de la drogue en provenance du Maroc    Installation des commissions des Prix du président de la République "Ali Maâchi" et "Cadets de la culture"    Patrimoine culturel mondial algérien: rencontre scientifique avec des experts de l'UNESCO    LG Algérie lance des promotions spéciales    Les opportunités de coopération et de partenariat avec des entreprises énergétiques japonaises examinés    LFP : Abdellaoui et Saâd Abdeldjalil suspendus    Tennis de table : Plus de 150 pongistes jeunes attendus au 3e Open Fédéral    Benstiti retient 26 joueuses pour le Soudan du Sud    Chaib participe à une cérémonie organisée par le Consulat général d'Algérie à Marseille    «La justice sera intransigeante contre tout abus !»    Ouverture d'une nouvelle ligne de transport de fret aérien entre l'Algérie et l'Arabie Saoudite    95 kg de cocaïne saisis et 39 dealers arrêtés    L'avis du médecin recommandé pour les diabétiques    L'imposture de la France qui affirme combattre la drogue au «nom de la santé publique»    Des entreprises sionistes exposent leurs armes à Abou Dhabi malgré les tensions    Le groupe terroriste M23 exécute des enfants    Les Etats-Unis n'ont pas accepté les modifications de l'Ukraine au traité sur les minerais    Recueillement,hommages et projet de développement au cœur de la commémoration    Mosquée Essayida, la dame mystère    Mouloudji participe aux travaux de la 44e session du Comité de la femme arabe    CAN-2026 féminine: l'Algérie surclasse le Soudan du Sud (5-0)    Fidélité au sacrifice des martyrs        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



De l'être en résine à l'Homme résigné
Fatalisme et fondamentalisme
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 07 - 2024

Nos véritables ennemis sont embusqués derrière notre propre conscience mécaniquement programmée à nuire à notre authentique être. Les premières Bastille à abattre sont enfouies en nous.
On croit l'humain fait de chair et d'os. Mais en vérité, à voir sa posture toute de soumission, son élastique inclination politique, sa malléable mentalité, sa plastique docilité, sa flexibilité économique, sa façonnable psychologie, sa ductile personnalité, on comprend vite que l'homme est fabriqué à base de résine. Cette matière très fluide et visqueuse, utilisée pour la fabrication de divers produits, est réputée pour sa plasticité, sa malléabilité, sa manipulation.
L'homme en résine se résigne à toutes les résignations
Cet homme (1) en résine se résigne à toutes les résignations. Ainsi réduit à une matière malléable à souhait, l'homme a fini par se confondre avec la résignation, cette prédisposition au fatalisme, au fondamentalisme oblatif, à l'intégrisme de la prosternation, à la religion des soumissions, au culte des allégeances, au fétichisme de l'obéissance, au masochisme de la servitude, à la relégation sociale et à la dégradation économique.
Décharné de son humanité, l'homme moderne s'est réincarné en cette matière visqueuse de la résignation se pliant à toutes les autorités, ces entités vicieuses capables de toutes les atrocités, gouvernant avec une méphistophélique perversité enveloppée de duplicité.
À force de vivre à l'ombre de ses maîtres, maintenu dans les ténèbres de l'ignorance de son humanité, l'homme est devenu la proie de la servitude volontaire. Il s'est intronisé esclave de sa soumission, couronné maître de son esclavage, élu Dieu de sa résignation. Sa personnalité se confond avec la résignation. Il a déifié la résignation. Il est à la fois le Créateur et la créature de la résignation. De la soumission. Le prophète de la religion de la résignation.
À force de vivre à l'ombre de ses maîtres, il a fini par s'aveugler. Du moins sa cécité ne s'applique que sur sa personne, ses intérêts, ses droits, ses besoins, obscurcis et obstrués par sa résignation, perçus avec les yeux déformants de ses maîtres qui avancent toujours masqués, avec le regard programmé de « son » Etat paternaliste totalitaire, avec la vue mystifiée de son Education nationale spécialisée en pédagogie de l'obéissance, avec les jumelles idéologiques de ses ennemis gouvernementaux et patronaux.
Ainsi, à force de résignation cet homme est devenu intellectuellement aveugle. Pour guider sa vie, il est contraint de s'aider de lunettes de vue idéologiques, également fournies par ses maîtres. De se munir de la canne prescriptive de ses maîtres pour s'orienter dans les dédales de sa vie précarisée et paupérisée, les méandres de son existence mortuaire. Cette canne normative lui sert de guide ou, plutôt, c'est elle qui le mène comme bon lui semble, dans les directions balisées par les maîtres d'œuvres de l'idéologie hypnotique dominante, les architectes du grand capital, les détenteurs du tentaculaire et totalitaire pouvoir.
Son horizon social est tracé depuis le berceau jusqu'à la tombe. Pour notre homme en résine pétri de résignation, il ne conçoit pas d'autres voies à son existence, une autre alternative à sa vie.
Point de salut en dehors des sentiers battus, pour notre homme moralement corrompu, socialement abattu.
Cet homme résigné à qui on a greffé des panneaux indicateurs dans le cerveau pour qu'il ne dévie pas de voie existentielle, n'emprunte pas d'autres chemins de la vie, ne bifurque pas vers des horizons débarrassés des codes de conduite édictés et dictés par la police de la pensée, cette force servante de l'ordre établi, des conventions sociales, des normes dominantes.
Quand il s'arrache à sa résignation pour s'élever, il y grimpe à genoux, avance à reculons
Pas question de changer de direction. D'emprunter les chemins du salut. D'orienter sa vie selon ses besoins. Les réflexes de la résignation ont creusé leurs sillons dans son comportement asservi. La routine de la réglementaire conduite résignée poursuit sa route dans son cerveau lobotomisé.
L'habitude de la servile attitude ne connaît pas de lassitude, en dépit de la platitude existentielle de notre homme résigné, cet être résigné tout désigné à se complaire de sa morveuse et morne vie. Son existence est un éternel stationnement sur la même place de vie de parking, enfoui dans les sous-sols de l'existence individuelle réfractaire à la lumière du soleil de la vie, rétive aux immensités de l'espace politique libre, aux grandes entreprises sociales égalitaires, aux grandes évasions émancipatrices humaines, aux salvatrices délivrances collectives universelles.
Notre homme est dévoré d'ambitions téméraires. Mais les rares fois où il s'arrache à sa résignation pour s'élever, il y grimpe à genoux, en se prosternant devant la voûte céleste divinisée et les sommités gouvernementales idéalisées.
Les rares fois où il s'arrache à sa résignation pour avancer, notre homme avance à reculons, la tête inclinée, l'échine courbée, le dos voûté, le pas cadencé, cadenassé, agencé sur celui de ses maîtres qui lui dictent sa conduite et lui prescrivent son code comportemental en le dotant désormais d'un QR code, servant de balisage dans sa navigation existentielle cahotée, mise sous surveillance policière.
Les rares fois où il se révolte contre son piètre sort pour s'émanciper, il lutte avec les armes de ses ennemis gouvernementaux et patronaux : les mains ligotées, les pieds enchaînés, le cerveau captif de l'idéologie de ses maîtres, dans le respect obséquieux imposé par l'ordre dominant, dans le cadre réglementaire prescrit par ses maîtres. Notre homme se révolte avec les armes de ses maîtres : par le vote et dans l'isoloir. L'homme de résine résigné se contente d'emprunter la voie électorale, de déposer un bulletin de vote dans l'urne. De voter selon les recommandations de ses gouvernants.
Dépourvu d'aspiration, imbibé d'inhibition, engourdi par une vie toujours en hibernation, l'homme en résine se résigne à son sort dépourvu d'affection et assiégé par l'affliction. À bord de son radeau de vie, il dérive jusqu'à sa mort sans arriver à bon port, puisque sur ses droits, il s'endort, pour ne pas causer à ses maîtres de torts, ces esprits retors protégés par leur Etat fort, comblés par leurs coffres-forts Habituée à la résignation, son indignation est incapable de transcender la servile protestation recommandée par ses maîtres Notre homme est en perpétuelle quête de perfection, de progression. La reculade est son meilleur moyen d'obtenir de l'avancement. L'abaissement est son permis de conduire, obtenu à l'école de la résignation. C'est un spécialiste de l'asservissement en matière de conduite. De l'avilissement en matière du code moral. Avec lui, pas de risque de déviation philosophique, de dérapage politique, d'embardée irréligieuse, de déportement intellectuel. Pas de risque d'excès de vitesse en matière de contestation, de dépassement en matière de révolte. Sa contestation est limitée, elle roule au ralenti, délibérément bridée.
Sa révolte cale dès le démarrage faute de combustion politique consciencieusement subversive. Elle tombe volontairement en panne par crainte de l'accélération de l'Histoire, d'augmentation de vitesse insurrectionnelle.
Ses manifestations, amatrices des ruelles étroites impraticables en lieu et place de la grande autoroute émancipatrice, débouchent rapidement sur un cul-de-sac.
Sa révolution, accidentée par les voies politiques escarpées empruntées, est aussitôt mise à la fourrière de l'Histoire. Car, habituée à la résignation, son indignation est incapable de transcender la servile protestation recommandée par ses maîtres. L'homme de résignation se contente de la minuscule évolution consentie par ses maîtres.
Entre révolution et évolution, il se résigne à l'évolution ou plutôt à l'involution, pour ne pas troubler l'ordre et secouer la domination. Dans la société, il se plie aux règles comme aux ordres, avec résignation, prosternation. Avec déférence, révérence. Sans réflexion mais avec génuflexion. Devant ses maîtres, il plie l'échine sans s'échiner ni rechigner, sans chicaner ni ricaner. Le sourire à la bouche et la bouche muselée.
Ainsi, désormais pris dans un parcours de vie au cursus social brisé, il mène une existence politiquement banalisée et policièrement balisée, une destinée électroniquement canalisée, une vie culturellement dévitalisée. Intensément dénuée de sens, insensément dénuée d'intensité, étant entendu qu'elle est mise sous surveillance, sous contrôle numérique, traçage électronique.
Pauvre animal bipède social : « tu as été conçu socialement en résine et tu redeviendras résigné ». « Tu es né poussière et tu vivras au ras des pâquerettes », loin du ciel de la vie, sans le sel de la vie.
Ainsi en a décidé ton maître, ton Créateur : toi-même ; ta volonté asservie, ta servitude volontaire.
1) Homme au sens générique, désignant l'humanité dans sa globalité comprenant hommes et femmes.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.