«Combattre le colonialisme et soutenir ceux qui ont lutté pour leur indépendance», tel a été en substance le message sur lequel est revenu Nils Andersson, éditeur suisse et grand ami de l'Algérie, lors de son intervention lors du Forum du quotidien El Moudjahid, avant-hier, à Alger. Pour cet humaniste né en Suisse en 1933, ce sympathisant de la cause algérienne lors de la guerre de libération nationale, le colonialisme est indéfendable, d'où sa prise de position en assumant «jusqu'au bout» le choix de soutenir la cause algérienne et le combat du peuple algérien pour son indépendance. Dans ce sens, a déclaré Andersson : «La cause algérienne était trop importante pour moi et j'ai assumé mes responsabilités de la soutenir jusqu'au bout». Une adhésion à la guerre de libération nationale, inspirée d'articles de la presse qui dénonçaient le colonialisme et qui, selon l'éditeur suisse, traduisait «une prise de conscience de la justesse de la cause algérienne». Autrement dit, le soutien de Nils Andersson, propriétaire de la Cité Editeur à la cause algérienne s'est matérialisé davantage dans le domaine de l'édition avec notamment la réédition en Suisse en mars 1958 du livre La question d'Henri Alleg, quinze jours seulement après sa saisie en France, en dépit des risques encourus. L'intervenant a souligné, dans ce contexte, que cette réédition lui a valu d' «incessantes interpellations et autres convocations policières en Suisse». Outre l'édition de cet ouvrage, faut-il notamment relever dans la foulée de l'édition militante, qu' Andersson a également réédite La Gangrène (témoignages d'Algériens torturés), après sa saisie aux Editions de Minuit, et publié d'autres documents, notamment Les Disparus, un dossier établi par le collectif des avocats dont Jacques Vergès, et le livre La Pacification, signé Hafid Keramane. De son côté, Ali Haroun, présent à ce Forum, a exprimé dans une brève intervention son admiration et sa reconnaissance envers l'engagement de Nils Andersson aux côtés de la cause algérienne. Pour rappel, Nil Andersson qui vient de publier aux éditions Dar Khettab un livre intitulé De la décolonisation au déclin de l'occident, a reçu le 18 juin 2013 à Alger, la médaille Achir de l'Ordre de mérite national en signe de reconnaissance et de considération pour son soutien à la Révolution algérienne.