La liaison établie entre l'Environnement et la Qualité de la vie entraîne pour le nouveau ministère chargé de ces deux départements, des missions en rapport direct avec le citoyen.Tout récemment, à l'Assemblée populaire nationale (APN), les députés ont abordé le casse-tête que constitue la gestion des déchets en Algérie, à l'occasion du débat autour du projet de la nouvelle loi relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets. C'est dans ce contexte de discussions sur la nouvelle loi relative à la gestion des déchets que Mme Nadjiba Djilali vient d'être nommée ministre de l'Environnement et de la Qualité de la vie. Depuis que le ministère de l'Environnement existe, il y a un quart de siècle, les ministres qui se sont succédés à sa tête ont tous été confrontés à cette problématique sans pouvoir y apporter une solution autre qu'une série de «concepts» allant de celui de la «gestion intégrée des déchets» à «économie circulaire», en passant par «économie de verte» qui n'ont pas beaucoup changé la situation qu'il n'est pas exagéré de décrire comme dégradée. A l'occasion du débat sur la loi relative aux déchets, plusieurs députés, a-t-on appris, ont insisté sur la réunion des conditions propices et les ressources humaines et matérielles nécessaires pour concrétiser la vision apportée par ce texte visant la construction d'une économie verte à travers la valorisation et le recyclage des déchets. Ils ont en outre appelé à associer les centres de recherche universitaires à l'effet de développer le concept de l'économie circulaire, d'ouvrir le secteur de la collecte des déchets au privé, et de moderniser le processus de valorisation des déchets par la création de plate-formes numériques. Un député a estimé nécessaire la mise en place de mesures pratiques et des plans au niveau des communes en vue d'une collecte régulière des déchets, en sus de l'élaboration d'un plan national global pour le traitement des eaux usées. Un autre député a salué l'importance accordée à l'économie circulaire dans le projet de loi, soulignant son rôle dans la création de la richesse et de l'emploi, tout en contribuant à l'élimination de la pollution. Autres propositions : encourager l'investissement dans le domaine de gestion des déchets et à permettre aux communes de créer «des décharges régulières» ; réactiver le Fonds national de l'environnement, dans le but de contribuer au financement des projets d'investissement relatifs au recyclage des déchets. Pour la commission de l'agriculture et de la pêche et de la protection de l'environnement de l'APN «conformément à la vision adoptée par les Hautes autorités dans le cadre de la diversification économique et du renforcement des investissements efficients, l'Algérie mise sur la relance d'importants investissements en matière d'économie circulaire génératrice de la richesse, en vue de concrétiser la protection de l'environnement, en application des engagements internes et externes de l'Algérie mais aussi pour réaliser des recettes financières supplémentaires». Suffira-t-il d'introduire le principe de l'économie circulaire dans la loi pour régler le problème de la gestion des déchets ? Même en y incluant le tri correct des déchets avant leur recyclage. Un autre grand problème a subsisté à toutes les équipes ministérielles qui se sont succédés depuis 25 ans et s'est même aggravé : les nuisances sonores, carrément ignorées et absentes du discours officiel. Pourtant, la preuve que «quand on veut, on peut» et que la lutte des pouvoirs publics contre les nuisances sonores est une question de volonté, est donnée par l'énigme suivante : les salles des fêtes sont tenues (en vertu de la loi) d'insonoriser leurs activités pour empêcher les nuisances sonores, sinon elles sont fermées et leurs propriétaires subissent des préjudices financiers et autres, alors que des «opérateurs» sont autorisés à placer leurs hauts parleurs sources de nuisances sonores, directement sur la voie publique, au milieu d'habitations, et ils peuvent même être payés pour les nuisances sonores qu'ils provoquent et qui «empoisonnent» la tranquillité des riverains, qui, eux, sont soumis aux effets du bruit sur leur santé leur occasionnant des dépenses. Comment expliquer une telle contradiction ? Peut-on améliorer la qualité de la vie des citoyens en continuant à ignorer, voire dans certains cas, incompréhensibles, encourager les nuisances sonores, alors qu'elles sont interdites par la loi relative à l'environnement et également par la loi sur le code de la route ?