Des personnalités françaises ont élevé la voix pour dénoncer la campagne de désinformation menée contre l'Algérie par l'extrême droite et pour fustiger l'acharnement de certaines parties contre les Algériens. Ainsi, Ségolène Royal, ex-ministre française, a rétabli quelques vérités en évoquant, lors d'une intervention sur le plateau d'une chaîne de télévision, la «dette morale» qu'avait la France envers l'Algérie, une dette en lien avec les crimes commis durant la colonisation. «La France s'est enrichie, les entreprises françaises se sont enrichies (aux dépens) de l'Algérie», a-t-elle rappelé, notant que la colonisation avait été «atroce». «Il ne faut pas oublier les dégâts que nous avons commis sur ce territoire que nous avons colonisé parce qu'il y avait des ressources», a-t-elle signalé, attirant également l'attention sur le rôle joué par les travailleurs algériens dans le développement économique de la France. Elle appelle les autorités françaises à revenir à des relations diplomatiques dans le respect mutuel, (des relations) respectueuses de cette histoire». Le parti de gauche La France Insoumise (LFI), à travers son groupe parlementaire à l'Assemblée française, a également vertement critiqué les ministres et responsables français qui se sont attaqués récemment à l'Algérie. «Depuis quelques jours, plusieurs ministres ou dirigeants du camp présidentiel s'emploient à créer une escalade d'agressivité irresponsable contre l'Algérie. Avec l'Algérie, comme avec d'autres pays d'Afrique, le renoncement à toute posture de domination néo- coloniale est la base de toute relation équilibrée, c'est-à-dire égalitaire et respectueuse de chacun», préconise La France Insoumise. «Après avoir fait repousser la France de partout sur le continent africain, ce pouvoir veut-il opposer à présent notre propre peuple avec tous nos proches voisins et parents par des provocations qui l'affligent et dont il ne veut pas ?», s'interroge le parti. La Fédération franco-algérienne de consolidation et du renouveau (FFA) a exprimé, pour sa part, sa «plus vive indignation face à la campagne politico-médiatique», dirigée contre l'Algérie et les Algériens». «Nous dénonçons avec force les propos irresponsables tenus par le Président Emmanuel Macron à l'égard de l'Algérie», a clamé la FFA dans un communiqué. «L'honneur de l'Algérie est celui dont devrait s'inspirer le Président Macron avant d'insulter tout un peuple, toute une histoire, dans une vaine tentative d'ingérence rappelant les heures les plus sombres de la France coloniale», assène encore la Fédération. En Algérie, le Conseil de la Nation a publié un communiqué indiquant que l'extrême droite tente de mobiliser le peuple français avec des propos trompeurs sous prétexte de fournir une aide financière. Cependant, depuis les années de la Révolution de libération, le peuple algérien a pris soin de ne pas tenir de discours de haine agressif. Il a également pris soin de faire la distinction entre le peuple français et le colonialisme français. Le Conseil de la Nation a expliqué que le nouveau colonialisme français a placé sa main souillée entre les mains du Makhzen et du colonialisme sioniste. Leurs fins et leurs objectifs se croisent dans une tentative de saper et de déstabiliser l'Algérie. Les effets et les conséquences des horribles crimes coloniaux français commis contre l'Algérie et les Algériens jettent encore une ombre sur la vie de nombreux habitants de notre Grand Sud. C'est ce qui a poussé la France à tergiverser dans sa coopération avec les autorités algériennes sur les questions de mémoire, et c'est la France qui a le plus besoin de l'Algérie, et non l'inverse.