La wilaya d'Annaba, située à l'Est du littoral algérien, s'étend sur une superficie de 1 412 km2. Son port commercial, avec un linéaire de quai de 3.785 m, dispose de 20 postes à quai et d'un terminal à conteneurs capable d'accueillir 1.717 unités. Il comprend également une gare maritime de 4 000 m2 pour les voyageurs et un silo à grains d'une capacité de 16 000 tonnes. La région compte aussi un port de pêche à La Grenouillère avec deux postes à quai, ainsi qu'un second port à Chétaïbi, d'un linéaire de 140 m. Malgré ses infrastructures portuaires stratégiques et les richesses naturelles de la région, notamment ses 84 km de littoral et une zone maritime de 8 089 km2, l'activité du port d'Annaba est en recul. Celui-ci peine à rivaliser avec le port de Skikda, situé à proximité et devenu un pôle économique majeur. Pourtant, le port d'Annaba dessert un large champ d'influence incluant douze wilayas de l'Est, dotées d'importantes zones industrielles et de ressources minières, telles que le fer, les phosphates et le pétrole. Son réseau de transport, reliant l'Est et le Sud-Est de l'Algérie par voie ferroviaire et routière, constitue un atout majeur pour l'économie régionale. Lors d'une visite à Annaba et Tébessa, l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Yousfi, a souligné l'importance du port d'Annaba dans l'exportation des produits sidérurgiques et phosphatés. Son extension, notamment avec la réalisation d'une nouvelle gare maritime, devrait lui permettre de s'adapter aux exigences du commerce international. En 2024, le trafic des conteneurs a connu une progression significative de 67 %, atteignant 65 EVP (unités équivalentes vingt pieds) contre 39 EVP l'année précédente. Cela représente un tonnage net de 140 126 tonnes de marchandises. Par ailleurs, 450 navires, qu'ils soient de fret ou de passagers, ont accosté au port, avec un flux de plus de 5 320 voyageurs. Le réseau portuaire de la wilaya comprend trois ports, dont le principal port commercial s'étend sur 108 ha avec un tirant d'eau de plus de 10 m, capable d'accueillir des navires de fort tonnage. Une zone extra-portuaire de 10 ha, située à Allelick El Bouni, à 4 km du port, est dédiée au stockage des conteneurs vides. Son développement en port sec, géré par une société intermodale de logistique, vise à fluidifier le trafic et à améliorer la qualité des services. Le port assure également un service de remorquage et de pilotage obligatoire pour tous les navires de plus de 150 tonneaux. En 2012, les garde-côtes de la marine nationale avaient secouru un navire battant pavillon des Bahamas, en difficulté à 6 miles marins de Ras El Hamra, illustrant l'importance de ces services. Dans cette dynamique, le port continue d'évoluer avec le développement de la zone extra-portuaire d'Allelick El Bouni, en vue de sa transformation en port sec. Ce projet, mené en partenariat avec la société intermodale de logistique, vise à fluidifier le trafic et à améliorer les services aux usagers. Bien que doté d'importantes infrastructures et d'un potentiel économique stratégique, le port d'Annaba peine encore à exploiter pleinement ses capacités. Son avenir repose sur l'optimisation de son trafic, le renforcement de ses infrastructures et une meilleure attractivité pour les acteurs économiques régionaux et internationaux. Un grand port commercial sous régime Le 27 janvier 2025, le port d'Annaba a renoué avec une figure emblématique du transport maritime mondial : Maersk. L'arrivée du navire M/V RS LISA, en provenance du Portugal, et ses 79 conteneurs, marque le retour officiel de ce leader du secteur après des années d'absence. Un événement significatif pour le port d'Annaba, qui confirme sa place dans le commerce maritime algérien et témoigne des efforts de l'Entreprise portuaire d'Annaba (EPAn), dirigée par Ali Boulaârès, pour moderniser ses infrastructures et optimiser ses services. L'installation de solutions de paiement électronique, par exemple, illustre cette volonté d'améliorer l'efficacité du port et d'attirer de nouveaux partenaires. La France renforce sa présence en Algérie, notamment dans le secteur maritime. Après plusieurs années d'absence, la compagnie danoise Maersk a repris ses escales au port d'Annaba, un signal fort du dynamisme retrouvé de ce port. Cette reprise est d'autant plus significative qu'elle s'inscrit dans une stratégie globale de modernisation du secteur maritime algérien, avec la mise en place de nouvelles réformes et l'amélioration des infrastructures portuaires. L'arrivée du service ''Intramed Egal'' de CMA CGM, qui reliera les ports de la Méditerranée, dont Annaba, Skikda, Djen-Djen et Oran, témoigne également de cette volonté de développer les échanges commerciaux dans la région, souligne-t-on. Le port d'Annaba est au cœur d'une dynamique de transformation. Le retour de Maersk, leader mondial du transport maritime, et l'arrivée du service ''Intramed Egal'' de CMA CGM sont des étapes importantes qui ouvrent de nouvelles perspectives pour le développement du port. Cependant, des défis persistent, comme en témoigne le cas du navire BERG SHARI, immobilisé pendant plus d'un mois, soulignant la nécessité d'améliorer la gestion des navires et d'éviter les surestaries. Les réformes entreprises par la direction du port, avec notamment la nomination de Saïd Sayoud au poste de ministre des Transports, montrent une volonté de moderniser le secteur maritime algérien et de renforcer sa compétitivité, indique-t-on.