L'année 2009 sera celle de l'épreuve de la rigueur dans la gestion des ressources de l'Etat, la loi de finances pour 2009 devant accompagner le lancement du prochain programme quinquennal 2009-2014 ambitionne de répondre à cet impératif en conciliant les besoins d'investissements publics avec les recettes du pays qui restent dominées aux deux tiers par les recettes des hydrocarbures avec tous les risques que cette dominance représente. La tâche est ardue pour le ministre des Finances qui, avant son passage devant les députés pour présenter son projet de loi de finances pour l'année prochaine, a été instruit par le Président de la République de la nécessité de réussir les projets d'investissements publics en fonction de la considération judicieuse de la dépense tout en renforçant la «visibilité sur l'avenir à moyen et long terme». Pour la seule année 2009, le projet de loi de finances calculé sur la base de 37 dollars le baril souligne les contraintes devant être évités dont notamment les déficits et, du budget et du Trésor situés respectivement à hauteur de 2 404,9 milliards de dinars et 1 604,7 milliards de dinars soit respectivement moins 20,5% et moins 13,8%. Une situation qui ne prête pas inquiétude pour autant du fait que les réserves cumulées durant ces dernières huit années vont permettre au ministre des Finances de préserver l'investissement public et même de le conforter par le nouveau plan de soutien à la croissance. Le Fonds de régulation des recettes (FRR), alimenté de 4 362,8 milliards de dinars est encore une fois sollicité pour venir au secours des grands équilibres. Sa consistance égale à une fois et demie le déficit prévisionnel du Trésor pour l'année prochaine permettra au gouvernement de dépasser la difficulté du déficit prévisionnel. Depuis sa création en 2000, les prélèvement effectués de ce fonds ont atteint 3 482,9 milliards de dinars soit un taux de 44% du total et dont 2 809,5 milliards de dinars ont été utilisés pour le remboursement du principal de la dette extérieure. Les prélèvements pour le financement du déficit du Trésor cumulés ont été par contre de l'ordre de 19,3% du total des prélèvements. La disponibilité des ressources de ce fonds permettra au gouvernement de satisfaire les besoins financiers de la suite du programme de soutien à la croissance et les programmes du grand Sud et des Hauts-Plateaux, couverts à hauteur de 78%, soit l'équivalent de 10 574 milliards de dinars sur un total des besoins de l'ordre de 13 610 milliards de dinars pour toute la période allant de 2005 à 2009, ce qui représente en dollars, 200 milliards. C'est donc sur fonds du FRR que le rajout de près de 3 milliards de dinars est envisagé pour couvrir totalement l'exécution des programmes dont la consommation des crédits alloués jusqu'en 2007 n'a été que de 62%. C'est en partant de ce constat que l'instruction du Président de la République trouve sa raison d'être afin que le futur programme quinquennal soit conçu et réalisé dans les délais impartis et en toute rigueur au bénéfice d'une gestion rationnelle des ressources de l'Etat. La priorité sera accordée de ce fait aux projets bénéficiant d'études préalables qui élimineraient retards et réévaluation du coût. L'année qui s'écoule a été riche en enseignements quant aux turbulences du marché mondial tant pétrolier que financier et dont les répercussions peuvent se faire sentir en cas de persistance des déséquilibres budgétaires nationaux. L'inflation a fait des pics de 4,9% les premiers mois de 2008 et les importations sont données pour augmenter de 10% en 2009. Si pour l'heure, les grands agrégats macroéconomiques restent au vert, le risque est toutefois important quant à la disponibilité de la ressource financière pour poursuivre l'effort d'investissement sur fonds publics. Compter sur les recettes pétrolières est un aveu d'échec que seul une rationalisation de la politique financière des ressources est à même de faire oublier. Et ce, parallèlement à une réorganisation du marché financier dont la Bourse des valeurs mobilières. Le projet de loi de finances a, dans une de ses dispositions consenties de larges avantages aux opérations boursières dont l'exonération de l'IRG et de l'IBS qui sera étalée jusqu'en 2013 et concernera toutes les valeurs mobilières cotées en Bourse. La dynamisation de cette dernière constituerait de la sorte une alternative sérieuse à l'investissement sur fonds publics et donc un recadrage de l'intervention de l'Etat qui reprend son rôle de régulateur.