Dans le cadre des auditions annuelles des ministres, le président de la République a, en présence de Yazid Zerhouni, décortiqué le secteur de l'Intérieur et des Collectivités locales. Cette réunion restreinte d'évaluation a été l'occasion pour Bouteflika de passer en revue toutes les avancées enregistrées dans ce secteur, mais aussi les insuffisances et les erreurs qu'il faudra à l'avenir rectifier. Le rapport présenté restitue l'état de mise en œuvre des projets et actions ainsi que les perspectives de développement du département de l'Intérieur et des Collectivités Locales. Ainsi, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a énuméré tous les progrès enregistrés jusque-là dans son secteur dont il œuvre toujours pour réaliser des projets d'envergure. Ayant pris connaissance du rapport détaillé de Zerhouni, le président de la République a mis l'accent sur le «retour de l'autorité de l'Etat, lequel retour s'est traduit sur le terrain par celui progressif de la paix, le service public ayant été restauré au niveau de l'ensemble des communes. La légitimité et la crédibilité des instances élues ont été rétablies grâce aux mesures de transparence introduites dans l'organisation des élections. La dynamique du développement est également revenue dans toutes les zones du fait des programmes successifs, qui ont bénéficié d'un engagement exceptionnel du budget public. C'est, donc, sur cet élan que nous devons poursuivre nos efforts de consolidation des institutions locales qui constituent le socle de l'Etat républicain». Tout en soutenant que le dernier recensement représente une autre avancée, le Président a fait référence à l'émergence de la nouvelle génération capable de relever les grands défis et mener à bien leur mission au sein des institutions de l'Etat «dans toutes sociétés modernes et organisées, la réponse aux attentes des citoyens réside dans la libération des initiatives et la progression constante de l'ordre démocratique qui nécessite un Etat fort. Cette exigence revêt une importance particulière dans notre pays car pour notre peuple démocratie et développement doivent toujours se conjuguer avec justice sociale et solidarité nationale, en fidélité aux principes consignés dans la Constitution. Une administration publique solide et plus efficiente est une condition impérative pour que l'Etat s'acquitte de sa mission régalienne de garantie du respect des lois de la République au bénéfice de tous les citoyens». Le président de la République, et dans un souci de décentralisation, a aussi insisté sur le rôle des assemblées locales qui, selon lui, doivent faire preuve de plus d'initiatives et se convertir en forces de propositions au lieu d'attendre toujours les subventions de l'état qui ne servent absolument pas à créer des richesses. C'est dans cette optique que le chef de l'Etat a donné des instructions fermes au gouvernement pour donner plus d'assise aux élus locaux par la consolidation de la poursuite de la formation dont ils bénéficient jusqu'à présent en compagnie des chefs de daïra et même des walis «la nouvelle organisation administrative projetée à travers la désignation de walis délégués à la direction de plusieurs circonscriptions, doit être entourée d'une préparation judicieuse et de la réunion de toutes les conditions requises. Toute improvisation doit être tenue à l'écart de cette action qui répondra aux attentes légitimes de la population et qui préparera l'émergence future de wilayas nouvelles à même d'assumer pleinement leurs importantes missions», a déclaré le Chef de l'Etat. Il a, en outre, mis l'accent sur la formation des cadres qui représentent l'avenir du pays. Par ailleurs, le président de la République a insisté aussi sur la refonte des finances locales qui «donnera, enfin, la plénitude de sa signification à la représentation populaire locale, qui sera ainsi jugée sur son efficience dans l'utilisation de recettes collectées localement, appuyées par les apports du budget de l'Etat dans le cadre de la solidarité nationale en appui aux communes les plus défavorisées. Il reviendra aussi aux collectivités locales de s'impliquer davantage dans la réalisation des projets. Dans le même temps, elles devront, désormais, faire de la promotion de l'investissement l'une de leurs priorités afin que la création d'activités, d'emplois et de revenus soit effective dans toutes les régions du pays». Le chef de l'Etat a aussi relevé l'importance de la mise en place, durant les cinq prochaines années, du registre national de l'état-civil, de la nouvelle carte nationale d'identité biométrique electronique et du Passeport biométrique. «Tous les moyens financiers, matériels et humains seront dégagés pour le succès de cette opération qui dotera le pays d'un instrument moderne essentiel à l'amélioration du service public», a ajouté le président Abdelaziz Bouteflika.