Dans une réunion restreinte d'évaluation consacrée au secteur de l'énergie et des mines, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a, dans son intervention à l'issue de la présentation du dossier, exhorté le gouvernement à accélérer «la promotion locale d'une industrie du raffinage et de la pétrochimie, à même d'augmenter la plus value des hydrocarbures, alors que son financement requis pour ce développement sera levé localement et facilité», a-t-il précisé. A ce sujet, il a souligné que l'opérateur national est «encouragé à rechercher des partenariats dans ce domaine, mais il doit veiller à y réserver la majorité du capital à notre pays, tout en réunissant des conditions d'association entre les différents participants aux projets à même de permettre, lorsque cela est nécessaire, une gestion par le partenaire étranger dont nous attendons l'apport en savoir-faire», a-t-il dit. Dans le même sillage, le président Bouteflika a ordonné que «la nouvelle institution financière publique destinée à mobiliser les ressources du Trésor au service de l'investissement local, s'attache, en priorité, à faciliter le financement des projets d'investissement dans l'aval des hydrocarbures, et même à y prendre des actions». Par la même occasion, il a insisté sur la nécessité de «veiller en permanence à la plus grande valorisation» des hydrocarbures, qui demeurent encore la source essentielle des rentrées financières du pays. Le chef de l'Etat a, en outre, insisté sur l'importance de veiller «à la prolongation de la durée de vie de cette ressource épuisable et à son usage comme véritable levier du développement national». Dans ce sens, le président Bouteflika a insisté sur «la nécessité de poursuivre la mise en œuvre d'une politique nationale de développement des ressources en hydrocarbures s'inscrivant dans la durée, afin de garantir la couverture des besoins énergétiques du pays, mais aussi le financement de l'économie sur le long terme». C'est pour ces raisons, d'ailleurs, qu'il a instruit le gouvernement à «s'atteler, dès à présent, au développement des énergies nouvelles et renouvelables, qu'il s'agisse du solaire, de l'éolien, et, à moyen terme, de l'énergie nucléaire à usage civil». Dans cette optique, il l'a invité à veiller également «à la promotion des économies d'énergie dans la consommation locale». En outre, il a mis en exergue la nécessité de la mise en valeur du potentiel minier du pays, au service de l'industrie, mais aussi pour augmenter les capacités nationales d'exportation hors hydrocarbures. Abordant le dossier du programme national de développement des productions d'électricité, le chef de l'Etat a ordonné l'accélération de sa mise en œuvre, et ce, «en vue de répondre à la demande locale sans cesse croissance et d'accroître les capacités de cette énergie à l'exportation». Le président de la République a, aussi, insisté sur l'impérativité de «réaliser dans les délais les programmes de raccordement des foyers à l'électricité et au gaz naturel». Ces programmes, selon le même intervenant, sont amenés à «s'intensifier durant les prochaines années au vu de l'accroissement rapide du parc national de logements et pour satisfaire les attentes de la population pour l'accès aux services de l'électricité et du gaz». Avant l'intervention du président Bouteflika, le ministre des de l'Energies et des Mines a présenté un exposé portant sur la situation et les perspectives du secteur des hydrocarbures, notamment le développement de la pétrochimie ainsi que sur l'accès du citoyen à l'énergie à travers les programmes de développement de la distribution publique du gaz et de l'électricité. Le développement des hydrocarbures était le principal sujet de l'exposé. A ce sujet, le premier responsable de ce secteur a précisé que le renouvellement du niveau des réserves nationales, malgré le fort accroissement de la production commercialisée de pétrole et de gaz se fait grâce à l'effort soutenu d'investissement dans l'activité de recherche et d'exploration. Pour lui, «les perspectives à moyen terme confirment la poursuite de l'accroissement de la production nationale d'hydrocarbures fruit des investissements tant de Sonatrach seule, qu'avec ses partenaires étrangers». Pour étayer ses propos, le ministre a souligné que «le développement de l'industrie pétrochimique de base connaîtra une réelle relance durant les prochaines années, notamment, à travers les projets de Sonatrach en partenariat, dont plusieurs sont en voie de réalisation». A cela, selon le même intervenant, vient s'ajouter «l'effort conséquent en matière d'électrification du pays, y compris en zone rurale et aussi de distribution publique de gaz par le raccordement de nouveaux foyers, dont les programmes sont soutenus par la contribution de l'Etat». Profitant de l'occasion, le ministre de l'Energie et des Mines a confirmé la réalisation des objectifs en la matière, dans les délais fixés. S'agissant de la distribution publique de gaz, le ministre a précisé que le réseau national de transport et de distribution de gaz s'est développé de manière significative. Pour la période de 2 000 au premier semestre 2008, selon le même orateur, la longueur du réseau de transport passe de 4 398 km à 7 631 km, le réseau de distribution de 16 571 km à 40 522 km, le nombre de stations de distribution publique de gaz de 303 à 947, le nombre de foyers raccordés passant, quant à lui, de 42 746 à 740 208. Le taux de pénétration moyenne de gaz a connu une évolution de 31 % en 2 000, à 41% au premier semestre 2008 et atteindra 50 % en 2011, avec un total de près de 1 700 000 foyers raccordés. Quant aux objectifs du secteur, le ministre a indiqué qu'à l'horizon 2011, les programmes de distribution publique de gaz à réaliser se présentent comme suit : 11 008 km de réseau de transport, 33 935 km de réseau de distribution et quatre stations propanes à construire. Quant au réseau d'électrification rurale, le ministre de l'énergie et des Mines a indiqué qu'au premier semestre 2008, «les réalisations s'élèvent à 26 690 km de réseau de distribution de moyenne et basse tension pour plus de 238 000 foyers raccordés. Quant à l'objectif global des programmes arrêtés pour 2011, il concerne près de 21 000 km de réseau de distribution de moyenne et basse tension et plus de 370 000 foyers à raccorder, ainsi que la réalisation de 16 villages et 50 centres solaires». Concernant, enfin, les réalisations financières en matière d'électrification rurale à travers les différents programmes initiés par les pouvoirs publics, elles sont estimées à près de 57 milliards DA, alors que le nombre des abonnés au réseau est passé de 4,6 millions en 2000 à 6 millions en 2008. Le taux de raccordement passe de 88,6 % en 2000 à près de 98 % en 2008.