Les députés procéderont à compter d'aujourd'hui à l'examen du projet de loi de finances 2009 conformément à l'article 120 de la loi fondamentale. Le projet de loi doit être examiné et voté dans un délai de75 jours au plus tard, à compter de la date de son dépôt. Calculé sur la base de 37 dollars le baril comme déjà adopté dans la LFC 2008, le projet de loi de finances prévoit un taux de croissance économiques de 4,1%, et de 6,6% en hors hydrocarbures. Le PIB augmenterait de 6,6% en valeur pour atteindre 11 718 milliards de dinars, quant à l'inflation, elle ne devrait pas dépasser la barre de 3,5% en moyenne après qu'elle eût connu des pics de 4,9% durant les premiers mois de l'année en cours. Dans le projet de loi, il est prévu des instruments qui seront mis en œuvre par la Banque d'Algérie afin de maintenir le taux de l'inflation dans des proportions acceptables. Les réserves de change étaient de l'ordre de 110,18 milliards de dollars en décembre 2007. Quant à la parité dollar-dinar en moyenne annuelle, elle devra se situer en 2009 dans une moyenne de 65 dollars pour un dinar. La dette publique extérieure qui ne représente que 912 millions de dollars, soit 1% du Pib, devra permettre à l'économie nationale de mieux se porter et par conséquent de pouvoir réduire la dette publique intérieure déjà réduite de 44% pour ne représenter que 909 milliards de dinars. Le risque des importations est aussi éliminé étant donné les ressources disponibles que le gouvernement pourrait mobiliser. Pour 2009, les importations sont données pour augmenter de 10% avec tous les conséquences que cela engendre en terme de hausse de la facture eu égard à la hausse des prix des biens et équipements sur les marchés mondiaux et pourraient atteindre les 34 milliards de dollars. Elles seront en toutes circonstances couvertes par les recettes des exportations d'hydrocarbures qui pourraient atteindre les 80 milliards de dollars. La disponibilité de la ressource a permis au gouvernement de concevoir une loi de finances qui consacre un budget de fonctionnement pour 2009 de l'ordre de 2 594 milliards de dinars, en progression de 231 milliards de dinars par rapport à la loi de finances complémentaire de 2008. 876 milliards de dinars sur cette enveloppe iront à la couverture des salaires et autres indemnités des fonctionnaires et 153 milliards de dinars pour le fonctionnement des services. La revalorisation des pensions des moudjahidine sera de l'ordre de 4 milliards de dinars, portant le budget total pour cette catégorie de citoyens à 109 milliards de dinars, et ce, en plus de la variation du différentiel des pensions à 62,8 milliards de dinars. Plus de 10,8 milliards de dinars sont consentis au titre des subventions du prix de l'eau et 9,7 milliards de dinars seront rajoutés à l'Oaic, l'office des céréales, pour la compensation des frais de stockage et de transport. La subvention de la poudre de lait, comptabilisée auparavant dans le budget d'équipement, passe à la dépense et sera de 32 milliards de dinars. Sur le chapitre dépense d'équipement, il sera consenti dans ledit projet 2 597,7 milliards de dinars, soit une augmentation de 3,1%. Les crédits à l'investissement seront de l'ordre de 2 136,4 milliards de dinars en augmentation de 12,3% et profiteront notamment aux secteurs des infrastructures économiques et administratives avec 725,1 milliards de dinars, à l'agriculture et l'hydraulique qui bénéficieront à eux deux de 393,7 milliards de dinars ainsi que l'habitat à qui revient 230 milliards de dinars en soutien de l'Etat pour l'accès au logement. Les services productifs seront par ailleurs soutenus avec un apport financier de l'ordre de 38,2 milliards de dinars, et la PME et l'artisanat auront à eux deux 1, 2 milliard de dinars. Les députés devront donc plancher à compter d'aujourd'hui sur l'examen de ce projet de loi qui d'ores et déjà semble convenir aux représentants parlementaires toutes tendances politiques confondues. Les députés, qui ne cachent pas leurs craintes des effets de la crise financière qui secoue les économies développées, pourraient toutefois demander un peu plus du gouvernement en matière de protection du consommateur pour maintenir un pouvoir d'achat décent en ces période de crise.