Dans une conférence de presse tenue, hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, en marge de la session ordinaire du comité central de son parti, a appelé toutes les parties de la société de s'organiser autour d'un vrai débat sérieux et logique, notamment par les membres de l'Assemblée populaire nationale, au sujet de la crise financière mondiale, et ce, dans le but de «dégager toutes les mesures adéquates afin de garantir une immunité pour notre pays». Cette crise, selon l'intervenante, concerne l'Algérie, contrairement aux déclarations de certains responsables, notamment celle du ministre des Finances, lors de son intervention, mardi dernier, à l'APN, dans laquelle il affirmait que cette crise «pourrait avoir des retombées par rapport aux fluctuations du prix du baril de pétrole». Sans démentir la déclaration du ministre, Mme Hanoune a précisé que «notre économie est construite sur la base des revenus de cette source qui s'avère vitale pour notre pays», avant d'ajouter, que «cela nous concerne, aussi, car nous avons de l'argent à l'étranger et nous importons des produits alimentaires». Sur sa lancée, elle a conclu que «s'il y avait un impact sur l'Europe et les Etats-Unis, il y aurait immédiatement des retombées sur nous, y compris sur notre pouvoir d'achat». Pour y remédier ou, plutôt, minimiser ces retombées sur l'économie nationale, Mme Hanoune a proposé des séances extraordinaires de l'APN consacrées à la crise financière mondiale, et ce, «pour corriger toutes les décisions qui ont constitué des obstacles devant un véritable développement de notre économie, y compris le développement humain». La première responsable de cette formation politique a, en outre, fermement dénoncé les pratiques «de certaines formations politiques, qui à l'approche des élections des membres du Conseil de la nation, tentent de corrompre nos députés dans le but de les engager dans leurs formations politiques», avant d'ajouter, que «ces pratiques ne sont pas dignes des représentants du peuple». Revenant au chapitre des principales résolutions issues de la session ordinaire du comité central du parti, la première responsable du parti des travailleurs a annoncé la reconduction de la campagne pour le retrait de la loi domaniale. Selon elle, cette loi est une «violation pure et simple de l'identité algérienne et met en péril les biens de l'Etat, et ce, en les offrant au pillage des étrangers». Pour Louisa Hanoune, «elle offre, également, une occasion en or aux fils et petit-fils des colons pour récupérer les terres autrefois occupée par leurs parents». A ce sujet, elle estime que de mesures urgentes doivent être prises, «à commencer par le retrait de cette loi domaniale». S'agissant des questions économiques, notamment la problématique des privatisations des sociétés publiques et les investissements directs étrangers, la première responsable de cette formation politique a précisé que son parti a toujours dénoncé cette politique qui est à l'origine de l'explosion du chômage et de la détresse de la jeunesse algérienne. Abordant l'approbation de la loi de finances 2009 qui doit passer par l'APN, le 23 octobre prochain, l'intervenante a précisé que sa formation politique va proposer 62 amendements pour la corriger, notamment la création de 200 000 logements sociaux, la création de postes d'emploi dans les secteurs de la formation professionnelle, l'éducation et l'enseignement supérieur, et un SMIG à 35 000DA. Abordant la question de l'augmentation des salaires des députés, Louisa Hanoune a indiqué que cette mesure est «injuste» du moment que le SMIG n'a pas été revu à la hausse. Selon elle, les députés ne sont ni fonctionnaires de l'Etat, ni des travailleurs permanents de l'APN, ils sont tout simplement les élus du peuple. Pour conclure, elle a émis le vœu que les députés représentant les autres formations politiques procéderont, au cours de la prochaine séance consacrée à l'adoption de la loi de finances 2009, à l'annulation de la loi domaniale.