Le point de presse organisé au siège de la direction régionale de Sonelgaz de Boumerdès a permis au nouveau directeur, M. Kaddouri, de dresser un bilan sans complaisance des activités d'exploitation de son entreprise, des opportunités d'investissement et de l'épineux problème des factures non payées par ses partenaires et clients. Il a également donné un aperçu des projections à court terme des actions à entreprendre en direction des populations. Le plus intéressant pour cette dernière est d'être tranquillisée sur les coupures de courant qui s'étaient répétées durant le mois de Ramadhan au point de provoquer des émeutes comme ce fut le cas à Khemis El-Khechna, le jour du match Algérie-Sénégal. A ce propos, le nouveau responsable de Sonelgaz/Boumerdès a d'abord imputé les causes de la panne à deux raisons principales, «l'amorçage et les conducteurs ayant subi les aléas des intempéries, en sus de l'enclavement du réseau par un citoyen malintentionné de Haouch El-Mekhfi». Néanmoins, il a reconnu qu'une maintenance du réseau aurait dû intervenir plus tôt au niveau du départ de Corso. En tous cas, si par le passé les frais de maintenance de l'exploitation s'étaient élevés à 77 millions de dinars, il est question de doubler cette somme dans le cadre d'un programme spécial pour vérifier tout le réseau et éviter une «récidive» de ce genre de situation. Dans la foulée, 44 milliards de centimes seront investis par l'entreprise au titre de sa participation à l'exploitation et à la maintenance ordinaire . L'Etat, pour sa part, a consenti plusieurs enveloppes dans la perspective de doter les foyers en gaz à l'exemple des communes de Benchoud, Ouled Moussa, Ouled Heddadj, et Hamadi ainsi que des localités comme Aliliguia à Boumerdès qui en bénéficieront d'ici le mois de novembre, soit 8 660 ménages pour 198 km de canalisations pour un montant de 32 milliards de centimes. Pour le Figuier, c'est sur un autre programme, celui des quartiers de logements lociaux (PQLS) ,que le gaz sera introduit au niveau de 300 foyers. Toutefois, le taux de couverture de 21% reste en dessous de la moyenne nationale qui tourne autour de 30% environ. Quant à l'investissement dans l'électrification rurale, il concernera la commune de Béni-Amrane qui verra la réalisation d'une ligne de 4,8 km pour un montant de 22 millions de dinars. En parallèle, 371 foyers répartis sur 6 communes auront le branchement de l'électricité (PQLS) pour une enveloppe de 17,2 Mda. Il faut savoir que certains projets d'investissements touchent la commune de Heuraoua dans la wilaya d'Alger. Il s'agit de 9 km d'électrification rurale et le gaz pour 5 localités de la même commune. Ces projets d'investissement se sont faits essentiellement sur le budget de l'Etat. Mais Sonelgaz a également participé à hauteur de 35 %, comme le stipule le cahier de charges. Le dernier volet du point de presse a abordé la question des créances détenues par Sonelgaz auprès de sa clientèle pour la bagatelle de 107 millions de dinars, soit le 1/3 du chiffre d'affaires de l'entreprise régionale de Boumerdès. La répartition de ces créances révèle que ce sont les administrations étatiques (wilaya et collectivités locales) qui détiennent le record des dettes envers Sonelgaz à hauteur de près de 80% avec 51 millions de dinars pour les seules collectivités. Tant dans le domaine de la consommation d'énergie que celui des travaux effectués par Sonelgaz, les chiffres des impayés sont phénoménaux et retardent les opportunités d'investissement dont certaines s'effectuent malgré tout, notamment dans l'accueil et le rapprochement des structures de l'entreprise du citoyen, tel que c'est prévu à Khemis El-Khechna et à Baghlia, ainsi qu'avec la nouvelle antenne de Boumerdès. Au chapitre des travaux, le mauvais payeur est l'OPGI et AADL avec 44,8 Millions DA. Les DPAT d'Alger et de Boumerdès ainsi que l'ANA des autoroutes arrivent en seconde position dans ce classement des «mauvais payeurs» avec respectivement 16, 18 et 11 Mda. Maigre consolation, les ménages sont peu nombreux (16 %) à ne pas s'acquitter de leur facture. Il est vrai que la crainte des coupures est dissuasive après les avertissements d'usage. Néanmoins, il ne faut nullement sous-estimer la part négative des branchements frauduleux qui, outre la sanction du voisinage, peuvent être responsable du blocage et des pannes. Enfin, les vols de cables persistent. Dernièrement, ce sont 130 m qui avaient été subtilisés au niveau d'un seul site. Le directeur, M. Kaddouri, s'est voulu quand même conciliant et a défendu une stratégie communicative comme moyen de convaincre les clients de s'acquitter de leurs dettes, allant jusqu'à reconnaitre que «peut-être nous n'avons pas su communiquer». Il est donc indispensable d'y remédier avec l'aide des autorités et des pouvoirs publics qui restent les plus grands mauvais payeurs.